V
\
Ouvragei qui se Irouyeul chez le nifmc libraire.
CLOQUET (Jules) , chirurgien en chef de la clinique de la Faculté, pro- fesseur à la Faculté de médecine. — Manuel d'anatomie descriptivh DU CORPS HUMAIN, représenté en planches lithographiques. 56 livrai- sons in-8. Prix : fig. noires, 120 fr. ; fig. coloriées, 2G0 fr.
L'ouvrage se compose de 340 planches, et forme 4 vol. in-4, dont 2 vol. pour le texte et l'explication des planches. ORFILA, doyen et professeur de la Faculté de médecine de Paris, elc.
— Traité de médecine légale. Quatrième édition, revue, corrigée et considérablement augmentée, contenant en entier le Traité des exhu- mations JURIDIQUES, par MM. Orfila et Lesueur , avec 7 planches dont 4 coloriées. 1848. 4 forts vol. in-8. Prix : 26 fr.
Cette nouvelle édition, attendue avec impatience à cause des ac- quisitions les plus récentes de la science, devient le code universelle- ment adopté sur la matière par les médecins, les pharmaciens et les magistrats; c'est là que se trouvent les saines doctrines sur les ques- tions médico-légales qui concernent les âges, depuis la vie intra- utérine jusqu'à la vieillesse et la mort. Voici sommairement les matièies contenues dans ces quatre volumes :
Tome premier. — Rapports. — Responsahililé médicale. — Ages. — Identité. — Viol. — Taches de sperme. — Mariage. — Grossesse. — Ac- couchement. — Naissances tardives. — S uperfé talion. — Viabilité. — Maladies simulées, elc. — Maladies mentales. — Mort. — Putréfaction , dans différents milieux. — Exhumations juridiques , etc.
To.ME DEUXIÈME. — Mort- — Exhumations juridiques. — Infanticide. Avortement. — Suppression de part. — Asphyxie par submersion, par suspension, etc. — Blessures. — Taches de sang. — Combustion sponta- née. — Présomption de survie . etc.
Tome troisième. — Empoisonnement.
Tome quatrième. — Empoisonnement — Falsification des aliments. — Falsification des actes. — Fausse monnaie. — Expertises en matière civile ;, etc. — Bibliographie de la médecine légale. — Supplément relatif à l'intoxication saturnine et cuivreuse, ainsi qu'a l'empoisonnement
DU DUC DE PrASLIN.
Il suffit d'indiquer les matières traitées dans cet ouvrage pour en faire sentir toute l'importance. Il devient donc indispensable au ma- gistrat, au médecin et au pharmacien, si fréquemment appelés à des constatations de ce genre ; il ne devient pas moins utile aux avo- cats chargés de la défense des accusés, dont le nombre malheureuse- ment augmente de jour en jour.
ORFILA. — Atlas pour le traité de médecine légale ci-dessus, con- tenant 26 planches, dont 7 coloriées, représentant les plantes véné- neuses et les animaux venimeux.
Cet Atlas se vend sép.arément. Prix : 3 fr. 50.
DEPAUL, professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris, etc. —
— Traité théorique et pratique d'auscultation obstétricale. 1 vol. in-8 avec 12 planches gravées sur bois et intercalées dans le texte. 1847. Prix : 5 fr.
paris. — imprimerie de w. remquet et C'e, M rue Gar.incièrt , 5, derrière St.-Sulpice.
UNIVERSITT Ut wiftni^«»»
DANATOMIE
DESCRIPTIVE
PAR
Jf CRU VEILHIER,
PROFESSEUR A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE PARIS, MÉDECIN DE L'HÔPITAL DE LA
CHARITÉ, OFFICIER DE LA LÉGION D'HONNEUR, PRÉSIDENT PERPÉTUEL
DE LA SOCIÉTÉ ANATOMIQUE, MEMBRE DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE DE PARIS,
DE l'académie royale DES SCIENCES DE TURIN, DE l'académie royale DE MÉDECINE DE MADRID, DE CELLE DE BELGIQUE, ETC.
TROISIÈME ÉDITION,
revue , corrigée et augmentée.
TOME DEUXIÈME.
PARIS.
LABÉ, ÉDITEUR, LIBRAIRE DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE, Place de l'École-de-Médecine, 23, ancien n^ 4.
^' ^Vi'?^
ANATOMIE
DESCRIPTIVE. MYOLOGIE.
DES MUSCLES ET DES APONÉVROSES EN GÉNÉRAL.
DES MUSCLES EN GENERAL.
Les OS el les parues qui s'y raltacbent, cariilages, liga- La nbre mus-
. , ,,.,.,.. , culaire est la
ments, synoviales, que nous avons eludies jusquici, sont les puissance de l'é-
.„ , , „ . -Il* conomie anima-
agenis passifs des mouvemenls : pour faire mouvoir les leviers le, représeniés par les os du squelette, il fallait une puissance : or , cette puissance réside dans une fibre particulière , douée de la propriété de se contracter ou de se raccourcir, la fibre imisculaiî-e , ainsi nommée d'un mot grec, [7.oetv, se mou- voir (1). La fibre musculaire réunie en faisceaux forme les La abre mus-
. , . culaire réunie en
muscles, dont 1 ensemble constitue le système musculaire, faisceau forme
Avant de passer à la description des muscles en particulier , je vais m'occuper un instant des formes et des connexions générales de cet important système, ou de l'anatomie géné- rale des muscles, suivant l'expression de Bicliat.
(1) CcUe ciymologie me paraît bien préférable à celle de mus^ souris, qu'on allribue à Pollux , parce qu'il comparait, dit-on. un muscle à un chat écorché.
n. 1
les muscles.
MYOLOGIE.
§ I. Idée générale du système musculaire. Définition des Les muscles soiit Ics orffancs actifs de la locomotion. Ces
muscles.
organes sont composés de faisceaux de fibres rouges ou rou- geàtres, dont la fibrine fait la base, et dont la propriété es- sentielle est la contractilité , la myolilitê , c'est-à-dire la propriété de se contracter ou de se raccourcir sous l'influence d'un stimulus. La composition fibrineuse et la faculté contrac- tile, voilà les deux, propriétés caractéristiques de la fibre mus- culaire. Idée générale Si nous envisageons d'une manière générale la fibre muscu-
du sysitme mus- ,.,„,,„,* j , ,
cuiaire. lairc dans 1 échelle des êtres, nous verrons que, dans les der-
nières espèces de polypes, lesquelles sont réduites à un mou- vement vermiculaire à peine sensible, la libre musculaire n'est pas plus distincte des autres éléments organiques que la fibre nerveuse ; on dirait que l'animal est réduit à la cellulosité. Il iTibresmns- cst probable cependant que la fibre musculali-e existe, mais
culaires non dis- ,.,., ..' i»
linctes. disseminec, combinée, entrelacée et confondue avec les la-
melles cellulaires : dans les polypes plus élevés et dans les 2° Fibresmus- vcrs, la fibre musculaire devient distincte, et se présente sous
tes. la forme de fibres circulaires et longitudinales. Chez ces ani-
maux, toute la locomotion est bornée, d'une part, à un resser- rement et à une dilatation j d'une autre part, à un raccourcis- sement et à un allongement. Jusque-là le système musculaire est exclusivement constitué par des muscles peauciers, c'est- à-dire par des muscles attachés aux téguments ; mais lorsque, remontant dans féchelle des êtres , on arrive aux classes qui sont douées d'un squelette, soit intérieur, soit extérieur, lors- qu'il existe des membres , instruments spéciaux de locomo- tion, s'attachant au squelette par une de leurs extrémités , alors la fibre musculaire se détache des enveloppes , se ras- 3° Fibres mus- Semble en groupes de faisceaux indépendants les uns des au-
culaires réunies . w a ^ .
en groupes ou tres, pouvant se contracter isolement, et ces groupes de fais-
fascicules. n.,i.. -i n i » /^
ceaux ou fascicules distincts s appellent des muscles. Ces muscles sont d'abord partagés entre le tégument extérieur ou
DES MUSCLES EN GENERAL. 3
enveloppe cutanée et le squelette j mais à mesure qu'on s'é- lève dans la série animale , on voit l'empire des peauciers diminuer, disparaître même entièrement dans l'espèce qui occupe le premier rang dans l'échelle , sous le rapport de la locomotion, chez les oiseaux. L'homme n'en offre que des ves- tiges, à l'exception de la face où les muscles peauciers jouent un rôle si remarquable dans l'expression de la physionomie. Cet aperçu général du système musculaire n'est pas étran- ger à mon objet, puisqu'il s'applique parfaitement à l'homme. L'homme pré-
sente les trois
chez lequel on retrouve les trois modes de locomotion dont je modes dedispo-
viens de parler. Ainsi, 1"^ il est dans l'homme des mouvements
tout à fait analogues à ceux des derniers polypes , et l'agent
de ce mouvement ne présente aucun des caractères de la fibre
musculaire ; c'est en apparence de la cellulosité : tel est le
mouvement vermiculaire du scrotum, qui a son principe dans
le dartos. Si vous examinez avec attention le scrotum d'un tissu muscu-
„ . - laire dartoïde.
homme vivant, surtout par un temps froid, vous remarquerez qu'indépendamment de la secousse imprimée au testicule par le crémaster, il existe un mouvement vermiculaire extrême- ment marqué. Or, l'agent de ce mouvement est ce tissu aréo- laire, rougeâtre, filamenteux, que l'on confond généralement avec le tissu cellulaire, et pourtant auquel on a donné un nom particulier, celui &q dartos. Ce tissu aréolaire , je l'ai Lieux gîi on le
, trouve.
retrouve autour des grosses veines , surtout au moment ou elles pénètrent dans l'épaisseur des organes. C'est ce tissu qui me paraît former la tunique externe des artères et des vei- nes ; je l'ai retrouvé dans l'épaisseur des parois de quelques conduits , et en particulier du vagin. Ce n'est pas du tissu musculaire , mais ce n'est pas non plus du tissu cellulaire ; c'est le tissu moteur des dernières espèces de polypes : je l'ai appelé tissu dartoïde. Serait-ce une couche légère de ce tissu qui donnerait à la peau la faculté de se resserrer dans \q phénomène connu sous le nom de chair de poule ?
T On trouve chez l'homme la fibre musculaire dispo- sée circulairement et longiiudinalement , à la manière des espèces de polypes douées des mouvements de resserre- 1,
Fil)rc'sniiiscii laires non fasci
ft MYOLOGIE.
ment el de raccourcissement, dans les organes inlërieurs in- dépendants de la volonté, tels que le canal intestinal, la ves- sie. Elle a pour usage de faire circuler dans leurs cavités les liquides respectifs qu'ils contiennent. Celle fibre musculaire cu\6l's. n'est pas fasciculée, elle n'est pas sous l'empire de la volonté ;
elle obéit à des stimulations spéciales ; elle constitue ce qu'on appelle le système viusculaire de la vie organique ou nutritive .
3** Enfin l'homme présente les muscles du grand appareil de
la locomotion, s'insérant aux diflcrenles pièces du squelette,
aussi multipliés que les usages qu'ils doivent remplir; c'est à
cette grande section du système musculaire , qui comprend
Muscles pio- tous Ics musclcs proprement dits, que je vais me borner dans
premenl dits.
ces considérations générales sur le système musculaire. Les autres divisions de ce système trouveront leur place à l'occa- sion des organes auxquels elles sont destinées (1).
§ II. Nomcnclali/re des muscles.
Il n'y a point unité de base pour les dénominations qui ont été données aux muscles. Avant Sylvius, on désignait les mus- cles par les noms numériques (\epre7nie7% second, etc., dans l'ordre de leur superposition, ou plutôt dans l'ordre de leurs Sylvius ost le usages. Sylvius le premier donna des noms particuliers au plus
premier qui ait , , . , , . ....
imposé (Us noms grand nombre des muscles, et les anatomistes qui le suivi-
aux muscles. . , ... . t» . , . - •> i
rent, parmi lesquels je citerai surtout Riolan, complétèrent la Bases «iiveises nomenclature. Dans cette nomenclature qui est encore généra-
qui ont servi .Ma , , / , . /. i w » ^-n
nomoncialure, Icmcut adoptcc de Hos jours, sauf quelqucs légères modifica-
i« Usages. lions, Ics uoms dcs muscles sont déduits, 1° de \eurs usages :
de là les noms &' adducteur, di' abducteur, de crèmaster, du
mot x,psy.aw, suspendre ; de diaphragme , ^tàopàoGM, clore
tro'nsversalement ; de niasséter , p.ac?ac;j.ai, manger ; de
(1) Les muscles proprement dits appartiennent exclusivement à la vie de relation. Pour la vie de nulriiion, il n'existe comme organes actifs du mouve- ment que des fibres on couclies musculaires alTectanl diverses directions , mais ne formant nulle part des coips ou groupes fascicules distincts, inséiés directe- ment ou indirccloment au squelette.
DES MUSCLES EN GENERAL.
sphincter, dcpî-^^w, serrer. Ces dénominations seraient bonnes si plusieurs muscles ne remplissaient pas les mêmes usages , et si le même muscle n'avait pas plusieurs usages à la fois. Par exemple, le couturier n'est-il pas fléchisseur de la cuisse sur le bassin, en même temps qu'il est fléchisseur de la jambe sur la cuisse? 2° Tantôt on déduisait les noms de la forme des muscles ; exemples : les lombricaux, le deltoïde , le pyrami- dal, les scalènes, le splénius (qui veut dire semblable à la raie) , le soléaire (jolea, semelle), etc. ; mais rien de plus inexact, de plus grossier que toutes ces comparaisons. 3° D'au- tres noms sont lires des divisions ou complications des mus- cles, tels que les complexus, digasiriques, 'jumeaux, biceps, triceps; k° de la direction droite, oblique, d'où les muscles droits , obliques, transverses , orbiculaires ; 5° du volume ; muscles grands, moyens, petits, très-larges, très-longs, courts; 6** de la situation, les radiaux, cubitaux, péroniers, l'anconé (à-j'xwv, coudé), lespoplités, fessiers, etc. Celte dernière base de nomenclature est plus anatomique ; mais elle n'en est pas moins défectueuse, parce qu'elle ne peut s'appliquer qu'à un petit nombre de muscles de chaque région. T Enfin on a dé- duit les noms des attaches ou insertions , muscles sterno- hyoïdien, sterno-cléido-mastoïdien, et c'est là la base la plus rationnelle : c'est parce qu'il était bien pénétré de l'impor- tance des insertions que Chaussier a fait pour tous les muscles ce que les anciens n'avaient fait que pour un petit nombre de ces organes. Sa nomenclature, exclusivement fondée sur les insertions, a obtenu un succès aussi rapide que général. Toutefois, si la nomenclature de Chaussier n'est pas générale- ment adoptée , cela tient à ce que la connaissance des noms nouveaux ne saurait dispenser de celle des noms anciens, seuls adoptés dans un grand nombre d'ouvrages de médecine et de chirurgie. Joignez à cela que des dénominations moins parfaites, par cela seul qu'elles sont depuis longtemps usitées dans la science , sont préférables à des dénominations nou- velles. D'un autre côté, bien que le point le plus important de l'histoire des muscles soit dans la détermination de leurs in-
2" Forme.
3" Division.
W Direction. 5" Volume.
G" Siluallon.
Inscrlions.
La nomcncla- tiiie de Chaus- sier est foncli'c sur les inser- tions.
b MYOLOGIE.
Défectuosit(?s serlions, le nombre de ces insertions est quelquefois si consi-
dc la nomencla- ,
ture déduite des dcrable qu il csl impossiblc de les comprendre toutes dans la
insertions.
nomenclature, à moins de rendre le langage d'une complica- tion et d'une rudesse presque intolérables. Telle est la nomen- clature de Dumas, de Montpellier, qui n'est qu'une variante de celle de Chaussier, moins exacte et moins parfaite.
§ III. Nombre des muscles.
Le système musculaire est composé d'un grand nombre de
parties distinctes par leurs insertions, par leurs usages et par
une quantité plus ou moins considérable de tissu cellulaire qui
les environne de toutes parts, et les isole en même temps qu'il
Pourquoi le les uuit. Cliacune de ces parties constitue un muscle (1). Il
nombre des mus- *
clés n'est-il pas rèffuc pcu d'uuiformité dans les auteurs pour le dénombrement
le même pour ^ * *
tous les anaio- dcs musclcs. Suivaut la plupart, le nombre des muscles est de
misies ? 11-7
quatre cents. Cliaussicr l'a réduit à trois cent soixante-huit. Leur nombre nombre qui est de beaucoup supérieur à celui des os. Remar-
est supérieur à . , *,
celui des os. quez, en effet, que chaque os peut jouer le rôle de levier pour un grand nombre de mouvements, et que la plupart des mou- vements nécessite le concours de plusieurs muscles. Le nom- bre des muscles, toutefois, serait bien plus grand encore, si beaucoup d'articulations n'étaient pas dépourvues de muscles propres. Ainsi, point de muscles pour les synarlhroses, pour plusieurs symphyses, et même pour plusieurs arthrodies. Où sont en effet les muscles des os du crâne, du bassin? On compte vingt-six pièces pour la colonne vertébrale , on ne compte que trois muscles extenseurs de chaque côté, au moins pour les régions lombaire et dorsale; les os du carpe et du tarse, du métacarpe etdu métatarse n'ont qu'un petit nombre de muscles qui leur soient destinés. Bien que le système musculaire soit, parmi les différents
(1) Pour qu'un muscle soit dislinct , il n'est pas nécessaire qu'il soit isolé à la fois et dans son corps et dans toutes ses attaches. L'insertion fixe peut être commune à un grand nombre de muscles j il suffit que le corps et l'attache mobile soient séparés.
DES MUSCLES EN GENERAL. 7
systèmes de réconomie , un de ceux qui offrent le moins de
variétés anatomiques, cependant il n'est pas rare de voir man- Absence con-
, , , . . , génitale de plu-
quer quelques muscles, tels sont les petits zygomatiques, les sieurs muscles.
palmaires cutanés, les pyramidaux de la ligne blanche, les
petits psoas, les péroniers antérieurs. Fréquemment on trouve Faisceaux sur-
, , ' . 1 numéraires.
des faisceaux de muscles surnuméraires , plus rarement on trouve des muscles surnuméraires ou doubles ; ainsi, j'ai trouvé Muscles doubles, deux muscles angulaires de l'omoplate du même côté. On dit avoir vu deux grands pectoraux d'un seul côté. Quelques ana- tomistes réunissent plusieurs muscles en un seul ; d'autres di- visent un muscle en plusieurs. Ainsi on a considéré comme un muscle particulier, sous le nom d'ilio-capsulo-trochanté- rien , un faisceau décrit comme surnuméraire par quelques anatomistes, mais que je regarde comme constant , et qui est étendu de l'épine iliaque antérieure et inférieure à la capsule de Tarticulaiion coxo-fémorale et au petit trochanter, fais- ceau m.usculaire qu'on a plusieurs fois , faute d'érudition , donné comme une découverte, bien qu'on le trouve décrit dans Winslow et Albinus. Tels sont encore deux petits faisceaux Exemples de
iTiiisclPs rpiinis
décrits par les mêmes auteurs, et qui vont du fémur à la cap- et de muscles di- sule du genou. Ces faisceaux appartiennent à la couche pro- fonde du triceps fémoral. Les anatomistes ne sont pas d'accord sur le nombre des scalènes : on en admet le plus générale- ment deux ; d'aulres en reconnaissent trois, et même quatre. L'occipito-frontal, les trois muscles constricteurs du pharynx, les muscles des gouttières vertébrales, sont réunis ou séparés par les différents anatomistes. J'ai cru devoir réunir sous le titre de triceps fémoral le droit antérieur et le triceps fémoral des auteurs ; j'ai démontré qu'il n'y avait pas de portion cru- rale dans le triceps des auteurs , et que le droit antérieur constitue la longue portion du triceps fémoral proprement dit. J'ai cru devoir réunir aussi le muscle iliaque et le muscle psoas en un seul et même muscle à deux têtes ou corps de muscles : on pourrait aussi réunir le sous-épineux et le petit rond , ce dernier n'étant à vrai dire qu'un faisceau du sous-épineux, etc.
O MVOLUGIE.
5 IV. Volume cl masse du si/sicmc mitscul'iiic.
Volume et Do loiis les sysièmes d'organes, le système nuisculniro est
masse énorme o ^
(lu système mus- sans coiilpedit le plus considérable de réconomie sous le rap-
culane. ^ '
port de la masse et sous le rapport du volume. Sous ce double
point de vue, aucun système d'organes ne présente des dillé-
DiiTtreuces in- renccs plus cousidérablcs d'individu à individu, et même chez
dividuelles. '
le même individu, suivant létal de maigreur ou d'embon- point. Voyez le sysièuK; osseux, le système fibreux, le syslème nerveux : ils sont à peu près également développés chez tous les hommes ; tandis que le syslème musculaire ne forme pas chez celui-ci la moilié, ni même le liers, le quart de ce (|u'il l'orme chez celui-là. Comparez le muscle grand fessier d'un aihlèlc au même muscle d'un individu grêle, nerveux, ou dans \\\\ élat d'amaigrissement compatible d'ailleurs avec la santé: car l'éiat de maladie introduit des différences plus tranchées: Différences il scmblc que l'émaciation morbide porte autant sur le sys-
niorbiiies. , , . . . i.
teme musculaire que sur le système adjpeux , et que ce soit aux dépens de leur fibrine non moins que de leur graisse que se nourrissent les individus soumis à une longue dièie, en proie à une longue maladie. C'était sans douteparcequ'ilsavaieniété frappés de l'influence qu'exerce sur l'économie le développe- ment du syslème musculaire, que les anciens avaient admis un tempérament musculaire ou athlétique : il serait absurde de Le tempéra- faire un tempérament osseux ou fibreux. Le tempérament dit
ment athlétique , , ,. . .
est fondé sur le ncrvcux cst fonde moHis sur une disposition organique que
développement . . .
du système mus- sur une disposiiiou Vitale : on pourrait dire cependant qu il
culaire.
est caraciérisé par le défaut de développement de l'appareil musculaire bien plus que par l'exagération du développement de l'appareil nerveux. Pourquoi ces grandes masses muscu- laires? Elles étaient nécessaires, vu la disposition desavanta- geuse des leviers : car je ferai remarquer que la nature a suivi dans la distribution des puissances de l'appareil de la locomo- tion un plan diamétralement opposé à celui que nous suivons dans nos machines, à celui qu'elle a coutume de suivre dans toiites ses opérations, où elle nous monire en général l'écono-
DES MUSCLES EN GENERAL. 9
luie de force et de moyens, jointe à la mulliplicilé des efîels. Aussi , tandis qu'elle a été si avare de volume et de masse Le dêsaviin- dans la confection des leviers, elle a été prodigue de puissance, â^^nécessiir'un au point de déployer une force énorme pour arriver à de petits SI cie^y/is- résultals, Touie autre disposition eut nécessité un autre sys- tème de mouvements ; joignez à cela que la chair musculaire est la nourriture principale d'un grand nombre d'espèces animales. Au reste, le grand développement des muscles peut être uéveioppcmcnt
... . .1 A . , ' ^ 1 -ir 1 musculaire ac-
originel ou acquis : il peut être partiel ou gênerai. Voyez les quis. muscles des extrémités supérieures du boulanger, ceux de la colonne vertébrale et des épaules du portefaix, ceux des ex- trémités inférieures du danseur. Pourquoi les muscles du côté Di'veioppemeat droit sont-ils plus développés que ceux du côté gauche ? Se- ^^'^* ' rait-ce une différence congénitale en rapport avec la fréquence de la position occipito-cotyloïdienne gauche du fœtus ? Le nombre des gauchers serait-il exactement proportionnel au nombre des enfants qui viennent par la position occipito-coty- loïdiennedroite, comme on l'a avancé dans ces derniers temps, ou bien celte prédominance du côté droit serait-elle l'effet pur et simple de l'habitude où nous sommes d'exercer beaucoup plus hahiiuellement le côté droit que le côté gauche? Tous les faits connus militent en faveur de cette dernière manière de voir, et sont en opposition avec la première explication, qui ne peut êire considérée que comme une hypothèse ingénieuse. Chez les animaux, le développement de telle ou telle région Développement
, , !•...• • 1" pailiel eu rap-
du système musculaire est toujours en rapport, soit avec 1 in- pou avec les
. • .. •. 1) !• . • • i> . ♦. j 1 I • Il instincts et l'at-
stinct, soit avec 1 alimentation, soit avec 1 attitude habituelle, titt^de des ani- soit avec quelque particularité importante d'organisation. A la vue des muscles puissants, énormes, qui relèvent la mâchoire inférieure du lion, du tigre, de tous les carnassiers, nous de- vinons que ces animaux sont destinés à attaquer une proie qui résiste et à la dévorer. A la vue des muscles épais qui rem- plissent les gouttières vertébrales de l'ours, nous pouvons conclure que c'est un animal grimpeur. La disproportion qui existe entre les extrémités postérieures et les extrémités anié-
10 MVOLOGIE.
l'ieures du lièvre nous prouve que c'est un animal sauteur. Quels sont les muscles prédominants chez l'homme ? Ne sont-ce pas les muscles des extrémités inférieures et ceux des gout- tières vertébrales? Donc il est destiné à l'attitude bipède. On voit combien les circonstances anatomiques les plus minu- tieuses en apparence , acquièrent de l'importance quand on veut les interpréter.
§ V. Volume et forme générale des muscles.
Variétés dans Cousidérés relativement à leur volume propre, les muscles musdesTompa- présentent une foule de variétés ; on peut même dire qu'il n'y îmtre? ""^ ""^ a pas dcux muscles qui se ressemblent sous ces deux rapports. Que d'intermédiaires, ralativcment au volume, entre le muscle de rétrier et le muscle grand fessier ! Le volume d'un muscle est en général en raison directe de sa force. Le volume n'est La force des pas Cependant la condition unique de la force ; et si vous avez raison directe : quclqucfois assisté à la luttc d'hommcs de différentes constitu- tions, vous avez dû être frappés de l'énergie musculaire dé- ployée par quelques individus grêles qui l'emportent de beau- coup sur leurs adversaires à muscles beaucoup plus volumi- 1° Du nombre ncux. Il y a dcux choscs dans le muscle : l°la force matérielle,
de SCS fibres
qui se mesure par le volume , ou plutôt par le nombre des 2° De l'innux fibres; 2° la force vitale, la force nerveuse, qui résultent de l'influx cérébral. Pour apprécier la force d'un muscle relati- vement à son volume, il faut avoir égard à la contexture de ce muscle, au nombre et au tassement plus ou moins considérable de ses fibres. Bases diverses La figure dcs musclcs se détermine par les données sui- détenïhierVa fi- vautcs : l" d'après leur comparaison soit avec des formes géo- des? ^^^ '""^ métriques, soit avec des objets généralement connus; 2° d'a- près leur symétrie ou leur défaut de symétrie. Sous ce dernier rapport, il existe entre le système osseux et le système mus- culaire une très-grande différence. On trouve en effet un nom- • ^'r m^S^x ^^^ ^^^^^ considérable d'os symétriques ou impairs ; la presque nombreux " ^^^ totalité dcs musclcs présente au contraire le défaut de symé- trie ou la disposition par paires. Le diaphragme, Torbiculaire
DES MUSCLES EN GÉNÉRAL. 11
des lèvres , Torbiculaire des paupières , auxquels j'ajouterai les deux frontaux qu'on peut considérer comme ne formant qu'un seul et même muscle : tels sont les seuls muscles mé- dians et symétriques ; 3° d'après le rapport de leurs trois di- mensions , sous ce dernier point de vue , les muscles comme les os ont été divisés en longs, larges et courts. Nous pré- senterons à l'égard de ces trois ordres de muscles quelques considérations générales (1).
A. Les muscles longs occupent les membres; les muscles Formes géné- larges les parois des cavités ; les muscles courts sont destinés longs. pour les os courts. Les muscles longs sont simples ou divisés. Muscles sim-
rr. Ail'.. 1 A'i ' . e- ^1 1 pies OU divisés.
Tantôt la division est du cote du point fixe, et alors deux ou trois muscles concentrent leurs efforts sur le même point , tels les biceps, les triceps : aussi ne rencontre-t-on ces mus- cles que dans les parties où il faut un grand effort : le triceps fémoral et le triceps jambier en sont des exemples : le vaste externe, le vaste interne et le droit antérieur se réunissent sur un seul point, la rotule, pour produire le mouvement Division du cô- d'extension de la jambe sur la cuisse ou de la cuisse sur la jambe, tandis que les jumeaux et le soléaire se concentrent sur le calcanéum pour soulever le poids de tout le corps. Tantôt la division est du côté du point mobile , et alors plu- Division du cô-
A , , té du point mo-
sieurs parues se meuvent en même temps : tels sont les mus- wie. des fléchisseurs et extenseurs des doigts et des orteils. Les muscles les plus longs sont les plus superficiels ; ordi- Les muscles
., , . ... superficiels sont
nairement ils passent sur plusieurs articulations, et peuvent les plus longs. par conséquent concourir à produire des mouvements dans toutes ces articulations. Il en résulte des mouvements compo- sés ou plutôt des mouvements successifs qui simplifient beau- coup le mécanisme de la locomotion en même temps qu'ils augmentent l'énergie des mouvements. Ainsi, les muscles bi- ceps fémoral, demi-tendineux et demi-membraneux sont essen-
(1) Borelli admel tait huit formes de muscles : les muscles prismatiques, rhomboïdaux , orbicuiaires, croisés, penniformes, rayonnes, en spirale, et les muscles composés.
12 MVOLOGIE.
liellciuenl des muscles Iléchisseurs de la jambe sur la cuisse ; mais ils sont aussi des exlenseurs de la cuisse sur le bassin ou du bassin sur la cuisse , et de celle manière ils concourent puissamment à la slaiiuii. Ainsi, les muscles fléchisseurs des doigis sont en même temps des fléchisseurs de la main, et même de l'avanl-bras. Ces muscles superficiels, plus éloi- i-ncs du parallélisme que les muscles profonds, paraissent èlre les premiers qui agissent; ils commencent le mouvement; les muscles profonds le complètent. Celle longueur considérable de certains muscles est encore avantageuse, en ce sens qu'elle leur permet de prendre un point d'appui, c'est-à-dire une in- sertion fixe sur une partie moins mobile, sur le tronc. Ainsi les muscles qui meuvent les membres inférieurs prennent un point d'appui sur le bassin. Il est bon de noter que par la diffé- rence de mécanisme de l'épaule et du bassin, le bassin a pu suflire pour Tinserlion fixe de tous, les muscles de l'exti-émité inférieure, tandis que l'épine, le sternum et les côtes ont élé employés pour servir d'insertion fixe aux muscles de l'exiié- mité supérieure. Les muscles Lcs musclcs fléchisscurs sont-ils plus courts que les exten-
fléchisseurs sont
plus longs que scurs? C était 1 opinion de Borelli, qui expliquait par la la pô- les extenseurs.
siiion demi-fléchie des membres dans l'atiitude du repos. Pour résoudre cette quesiion, il faut distinguer la longueur du corps charnu du muscle de celle de ses fibres charnues prises isolé- ment. Sous l'un et l'autre point de vue, les muscles fléchis- seurs sont incontestablement les plus longs. Comparez, si vous le voulez, le biceps au triceps brachial, le biceps fémoral, le demi-tendineux et le demi-membraneux au triceps fémoral , et vous verrez que la difl'érence est tout entière à l'avaniage des fléchisseurs : donc la tonicité de ces derniers est plus considérable ; donc la demi-flexion doit être l'altitude du re- Distinction à pos. Règle ffénérale : il ne faut pas iu^er de la longueur des
(établir cuire la ^ ^ ® l J o n
longueur du fibrcs d'uu musclc loHî? par la longueur du corps charnu de
corps ciiarnu ^ ^ *- '
d'un musclc et qc musclc. Lc musclc couiuricr, muscle le plus loniç du corps
celle de ses fi- 7*0»
bies. humain, est peut-être le seul qui fasse excepiion. Je ne con-
nais pas de musclc dont les fibres soient plus couries que
DES .1IUSCLES EN GÉNÉRAL. 13
celles du solëaire, bien que son corps charnu mesure les irois quarts de la longueur de la jambe. Nous verrons plus lard que celle disposition est relative à la force du mouvement.
La connaissance approximative de la longueur des fibres charnues des muscles n'est pas un point de pure curiosité, car c'est celte circonstance anatomique qui a permis d'expliquer la conicité du moignon dans les ampuiaiions de la cuisse , et qui a servi de base aux modifications apportées aux procédés opératoires.
B. Les muscles larges occupent les parois des grandes Les muscios
. , , ,. n larges occupent
cavités quils concourent a former, ou qu us forment presque les parois des
^ , ., , , ,., 1, .1 grandes cavités.
entièrement. Quadrilatères lorsquils vont dune partie du tronc à une autre, ils sont triangulaires lorsqu'ils sont éten- dus du tronc aux membres. Il est des muscles qui ontfappa- rence des muscles longs, mais qui appartiennent évidemment aux muscles larges : tels sont les muscles intercostaux. Lors- qu'il existe plusieurs muscles larges superposés , leurs fibres affectent une direction opposée, de manière à se couper à croisement à
1 ■> . j' •.• • p . ' angle des nuis-
angle ou a se croiser; disposition qui, en formant une espèce des largos su- de tissu, augmente singulièrement la résistance des parois ^^^'p*^"^'^* qu'ils concourent à former : tels sont les muscles abdomi- naux. Supposez à la place des trois muscles larges de l'abdo- men un muscle large trois fois plus épais , mais à direction unique, certes le même but ne sera pas rempli.
C. Si, pour caractériser les 7nuscles courts, on n'avait Muscles courts, égard qu'à la brièveté des fibres, il y aurait un très-grand
nombre de muscles qui mériteraient ce nom; mais c'est la brièveté du corps charnu qui sert de base. Or, nous rencon- trerons des muscles courts partout où il y a des os courts à mouvoir. Force et peu d'étendue dans les mouvements, voilà le but que s'est proposé la nature en plaçant autour de la mâchoire inférieure des muscles courts, tels que les masséters et les ptérygoïdiens. Nous devons considérer les muscles des gouttières vertébrales comme des muscles courts , bien qu'ils présentent la disposition des muscles longs, car ces muscles longs ne sont autre chose que des séries de muscles courts
14 MYOLOGIE.
disposés à la suite les uns des autres , de manière à simuler un muscle long.
§ VI. Direction.
La direction des muscles est un des points les plus impor- tants de leur histoire , puisque sans cette connaissance il est impossible d'apprécier exactement leur aciion : aussi m'aila- cherai-je beaucoup plus qu'on ne le fait ordinairement à la Détermination détermination précise de cette direction. Chaque muscle a un
de la direction
ou de l'axe des axe OU uuc ligne moyenne a laquelle on peut rapporter l'effet
muscles. ^ ^
général de ses libres. Celle ligne bien tracée , il n'y a plus qu'à la raccourcir dans les diverses attitudes du membre, pour déterminer l'action du muscle. Il est des muscles qui ont une direciion curviligne. Le premier effet de leur contrac- tion est de ramener leurs libres à la ligne droite : ce premier effet produit, on peut apprécier leurs usages à la manière dfs Des muscles musclcs rectiliffucs. La plupart des muscles éprouvent des
ri-nochis. j, . . '» - 1 . , .
déviations ou réflexions en passant autour des articulations. Cette déviation favorise leur action en les éloignant du paral- lélisme avec le levier qu'ils doivent mouvoir; quelques-uns prennent en passant à travers des poulies ou des crochets de ré- flexion une direction perpendiculaire à la direction primitive. Pour apprécier l'action des muscles réfléchis, il faut négli- ger la direction primitive des muscles , n'avoir égard qu'à la portion réfléchie , et transporter par la pensée le muscle au point de réflexion sur la poulie de renvoi. Il est des muscles Le long péro- qui subisscnl deux réflexions successives ; tel est le long pé-
nier laiéral pré- . , . ,
sente deux ré- rouicr latéral.
La direction des muscles doit être étudiée relativement à
l'axe du corps, et surtout relativement à l'axe du membre ou
Rapports do du Icvicr dout ils sont la puissance. Un très-grand nombre de
Taxe des muscles , t.M ^ ,, , i . ,.1 i •
et de l'axe des musclcs sont prcsquc parallèles a 1 axe du levier qu ils doivent
leviers qu'ils doi- . . ., .
\ent mouvoir, mouvoir ; mais il importe de noter que , dans certaines atti- tudes, ces mêmes muscles s'éloignent du parallélisme, forment des angles plus ou moins prononcés avec les leviers sur les- quels ils prennent leur insertion , et même quelquefois de-
DES MUSCLES EN GENERAL. 15
viennent perpendiculaires à ces leviers. Sous ce rapport, la direction des muscles n'a rien d'absolu, elle est subordonnée à l'attitude des leviers. Les muscles offrent d'ailleurs des inci- dences variées, mais qui se rapprochent bien plus du parallé- lisme que de l'incidence perpendiculaire. Cependant il existe dans l'économie quelques exemples de muscles perpendicu- laires aux leviers qu'ils doivent mouvoir ; tels sont les muscles jumeaux et soléaire par rapport au pied, le muscle masséter par rapport à la mâchoire inférieure.
L'axe du muscle n'étant pas le même que celui des fibres La direction qui le composent, on [doit étudier dans chaque muscle d'une être bien dis- part, la direction du corps charnu et de son tendon , d'une rSÏ denses fi- autre part la direction des fibres musculaires par rapport aux tendons et aux aponévroses d'insertion. Tantôt les fibres mus- culaires |sont dans la même direction que les fibres tendi- neuses ; tantôt elles sont obliques pour constituer les muscles penniformes, demi-penniformes ; souvent convergentes ou radiées, comme dans les muscles moyen et petit fessiers, grand dorsal , grand pectoral ; d'autres fois obliquement si- tuées entre deux plans aponévrotiques, etc. Souvent les fibres du même muscle présentent des directions entièrement diffé- rentes, en sorte que pour bien connaître l'action de ce muscle, il faut le décomposer en autant de portions qu'il y a de direc- tions dans les fibres : voyez le deltoïde, le trapèze, le grand dentelé ; voyez encore les muscles moyen et petit fessiers. Ce sont surtout les muscles larges qui offrent des exemples de cette disposition complexe , et l'effet total est la moyenne proportionnelle ou la résultante de toutes les actions partielles.
§ VII. Rapports ou connexions des muscles.
Les rapports ou connexions des muscles sont, sous le point de vue chirurgical, une des considérations les plus im- portantes de leur histoire.
1° Rapports avec la peau. li n'y a que les muscles peau- [Rapports des
• lllUSClÇS 3V6C Is
ciers qui aient des rapports directs avec la peau à laquelle ils peau. ne s'insèrent en général que par ime de leurs extrémités, tan-
16 MYOLOGIE.
dis que par l'aiilre ils prennent un point d'insertion fixe sui' ios os. Tous les autres muscles sont séparés de la peau par des aponévroses plus ou moins épaisses, en sorte que les mouve- meuls de la peau sont étrangers aux muscles, et réciproque- ment. Néanmoins, les changemenlsqui s'opèrent dans le vo- lume et dans la forme des muscles pendant leur contraction, sont tels, que les muscles superficiels se dessinent plus ou moins à travers les légumenls ; mais les saillies qui répondent au corps des musclés, les enfoncements qui répondent à leurs insertions et à leurs intervalles, sont masqués par une graisse dont la quantité est variable suivant les sexes et suivant les individus : d'où la différence qui existe entre les formes de l'homme et celles de la femme, entre les formes d'un individu pourvu d'un gros embonpoint ei celles d'un individu dont la peau louche immédiatement aux aponévroses subjacenles. Le peintre et le sculpteur ont besoin de connaître tout aussi bien que l'anatomiste la disposition des muscles superficiels , et pendant leur relâchement et pendant leur contraction.
Rapports des 2° Rapports des muscles avec les os. Dans les membres musc (S avec es ^^^ j^^ musclcs forment autour des os plusieurs couches qui leur sont parallèles, toujours le corps ou la partie la plus ren- flée du muscle répond au cylindre, c'est-à-dire à la partie la plus étroite de l'os, et le tendon, ou la partie la plus étroite du muscle, répond aux extrémités renflées des os. Les muscles profonds s'insèrent à toute la longueur du corps de l'os qu'ils environnent : les muscles superficiels ne correspondent aux os que par leurs extrémités ou leurs tendons, qui glissent plus ou moins longtemps sur les os avant de s'y insérer, qui en- tourent les ariiculaiions, et concourent puissamment à assu- rer leur solidité. Or, il importe de connaître d'une manière précise les rapports des muscles avec les os pour expliquer les déplacements des fragments dans les fractures, et pour se rendre compte de la production des luxations.
Rapport clos S" Rapports des inuscles entre eux. Les muscles formant
muscles en lie , . , , i ,
eux. plusieurs couches superposées, se coi'respondent par leni's
faces et par leurs bords , et sont exaeiement montés les uns
DES MUSCLES EN GÉNÉRAL. 17
sur les aulrcs. Une membrane fibro-celluleuse revêl ions les muscles el leur constitue une espèce de gaine qui les isole des muscles voisins; un tissu cellulaire plus ou moins abondant, lâche el humide, permet leur glissement facile et assure leur indépendance de contraction. Souvent plusieurs muscles sont confondus à leuis attaches dans une insertion commune, d'où ils partent comme d'un centre pour se séparer bientôt les uns des autres. Celte communauté d'insertions se remarque particulièrement pour les muscles remplissant des usages analogues, ou qui du moins ont coutume d'agir simultané- ment. Le plus grand nombre des muscles sont contenus dans une gaine fibreuse propre qui les isole dans leurs con- caînc fibreuse
. , . , , ,1. , 1 (l'isolement pour
tractions aussi bien que dans leurs maladies : tel est le chaque muscle. muscle grand droit de l'abdomen; tel est encore le muscle couturier. Toujours la résistance de la gaine fibreuse est proporiionnelle à la force du muscle et à sa tendance au déplacement; et c'est peut-être aux gaines aponévrotiques qu'est due en partie findépendance de contraction des mus- cles. Considérés sous le point de vue des rapports qu'affectent leurs bords , les muscles sont tantôt contigus dans toute leur longueur ; tantôt ils interceptent des espaces ordinairement Espaces irian- iriangulaires dans lesquels se voient les muscles des couches cepks par lés
muscles.
profondes. Ces intervalles méritent une attention d'autant plus grande, que c'est presque toujours à leur niveau et le long de leurs bords qu'il faut pratiquer des incisions pour aller à la recherche des vaisseaux dans les opérations de chirurgie. Voyez les^ bords internes du couturier, du biceps-brachial, du slerno-mastoïdien.
/i° Rapports des muscles avec les vaisseaux et les nerfs. Les muscles
f, 1 • ^ j j 1 • I . remplissent
Sous le point de vue de leurs connexions avec les vaisseaux et pour les vais-
I PI I .1 1 . .- . seaux et les nerfs
les nerfs , les muscles sont des moyens de protection autant les fonctions de par l'épaisseur des couches qu'ils forment au-devanld'eux, que tdccs!*^'' protec- par la résistance qu'ils opposent aux violences extérieures du- rant leur contraction. En général , il existe dans l'épaisseur, et près de la partie centrale des membres, au milieu des cou- ches musculaires, un espace celluleux fort remarquable, des- 11. 2
1S MYOLOGII'.
Espaces ceiiu- liiié MiiK vaissoaiix oi aux nerls principaux. L'exisUMico do ces
Icux destiiK-s
aux vaisseaux et espuccs cellulciix, qu'oii ne peul bien étudier que sur les cada-
aux nerfs. . , . , , .
vres qui ont conserve leur rigidité, prévient la genc qui pour- rail résulter, pour les nerfs cl les vaisseaux, de la compression produite par le gonflement des muscles pendant leur conlrac- Arcades protec- tion. On remarque aussi que là où les vaisseaux traversent le
irices des vais- , , ., . »
seaux qui ira- coi'ps dcs musclcs, il exisic uue arcadc ou anneau aponevro-
versent les mus- . , , . , , . . , ,
des. tique, qui s oppose, jusqu a un certain point, a la compres-
sion des vaisseaux et à leur aplatissement lors de la contrac- tion des fibres charnues. Je dis jusqu'à un certain point, car pour que toute espèce de compression sur les vaisseaux fut impossible, il faudrait que les libres charnues qui viennent s'insérer au pourtour des arcades ou anneaux fibreux, partis- sent de ces anneaux comme d'un centre , en divergeant dans tous les sens. Il résulterait, en elfel, de cette disposition, que les tractions musculaires s'exenjant à la fois sur tout le pour- tour de l'anneau fibreux, ne pourraient en changer la forme, et tendraient à l'agrandir en tous sens. Mais partout, aucon- Rétiécissement traire, où sc tiouvcnt des anneaux fibreux, les coiilraciions
des anneaux fi- breux pendanl la des muscles auxquels ils appartiennent ont pour effet de les
contraciion mus- culaire, allonger dans un sens, en les rétrécissant dans un autre. Or,
Bernouilli a démontré qu'on ne peut changer la forme d'un cercle , en rendant un de ses diamètres plus considérable que les autres, sans diminuer en même temps la capacité de ce cercle : propriété qui se rattache à celle-ci , savoir, que, sous une périphérie donnée , les figures les plus régu- lières sont celles qui ont le plus de capacité : or, le cercle est plus régulier que l'ovale ou que Teilipse. Du reste, nous devons ajouter que ce resserrement des anneaux fibreux n'apporte aucun préjudice notable à la liberté de la circu- lation.
Il est à remarquer aussi qu'une gaîne fibreuse isole et pro- tège les vaisseaux et les nerfs au milieu de tous les muscles dont ils sont environnés. iMuscie satellite La plupart dcs artèfcs ont, pour ainsi dire, un muscle
des artères. , , . , . , . , ,
saielltte, auquel on peut donner, en anatomie , le nom de
DES MUSCLES EN GÉNÉRAL. i9
muscle satellite de telle ou telle artère : ainsi , le couturier est le satellite de l'artère fémorale, le biceps celui de la brachiale , le slerno-mastoïdien celui de la carotide primi- tive, etc.
§ VIU. Attaches ou insertions des muscles.
Les attaches ou insei'tions des muscles sont sans con- importance des
, , I . . I attaches muscu-
tredit la partie la plus miportante de leur histoire , car les laires. attaches d'un muscle étant données, on détermine aisé- ment l'étendue, la direction, la forme et les usages de ce muscle.
Les insertions musculaires doivent être envisagées sous deux points de vue : 1° sous celui de l'insertion des tendons et aponévroses aux os ; 2° sous celui de l'insertion des fibres musculaires aux tendons ou aux aponévroses.
A. 1° Il est des muscles qui s'insèrent à la peau par une de insertions mus- leurs extrémités ou qui y adhèrent dans toute leur longueur ; ce sont les peauciers. 2° Il en est qui s'insèrent à des aponévroses par une de leurs extrémités j ces muscles constituent alors les muscles tenseurs de ces aponévroses. 3° Quant aux insertions Les fibres mus- des fibres musculaires aux fibres musculaires admises par les sèrent pas aux
, - , „ , , , , , . fibres muscu-
auteurs pour les muscles de la face, de la langue et du peri- laires. née, il résulte de dissections nombreuses que jamais les fibres musculaires ne s'insèrent à des fibres musculaires ; que cette insertion apparente consiste, soit dans la continuité des fibres les unes avec les autres , soit dans leur enire-croisement , en vertu duquel ces fibres entre-croisées vont former d'autres muscles ouconcourir à leur formation ; 4° d'autres muscles s'in- sèrent à des cartilages; 5° quelques-uns, les muscles de l'œil, par exemple, à un organe ; 6° mais le plus grand nombre s'in- sèrent aux os. Eu donnant aux extrémités osseuses un volume très-considérable , en hérissant la surface des os de crêtes , d eminences , la nature a singulièrement multiplié le nombre des points d'insertion ; mais le squelette offrirait une surface insuffisance du dix, vingt fois plus considérable, qu'il ne suffirait point encore i?^ ^"insertions sans la présence des tendons et des aponévroses d'inser- 2.
50 MYOLOGIE.
vccssiié dos tion, que nous pouvons considérer comme des espèces de li-
teiKloiis fi apo- . . ri ' 1 1
n«^vrosrs d'iii- gamcnis qui unissent les muscles aux os. Il resullc de celle
scrtion.
disposilion que l'elTorl d'une masse charnue lics-volumineuse se transmet au levier qu'elle doit mouvoir par un cordon fi- breux ou par une lame aponévrotique d'un volume peu consi- Avantapes qui dérablc , et mv conséquent de grands avaniages sous le rap-
résullciu de leur 7 i -i o o t
urt^scnce. port de l'économic des surfaces osseuses destinées aux inser-
tions musculaires. De même que les ligaments, les lendons et les aponévroses d'insertion sont composés de lissu fibreux ; comme eux ils sont créés pour la résistance , comme eux ils sont flexibles et inextensibles ; et ce que j'ai dit au sujet des ligaments leur est complètement applicable. Ce sont les apo- névroses et les tendons qui , placés à la surface des muscles ou prolongés dans leur épaisseur, recueillent pour ainsi dire toutes les fibres musculaires, et viennent se fixer aux os, tan- lot par une de leurs extrémités : ce sont les tendons; tantôt L'élude des in. P^r un boi'd : ce sont les aponévroses. L'étude des insertions biics est une dcs apouevioscs Cl dcs tcudous aux os est une des parties les faille*^ de l'osK plus importantes de l'osléologie ; et cette étude ne saurait être °^"* faite d'une manière utile indépendamment de la myologie.
C'est la conviction de cette vérité qui m'a fait retrancher de l'ostéologie pour la renvoyer à la myologie , la détermina- tion exacte du plus grand nombre des insertions musculai- res. L'existence des tendons et des aponévroses d'insertion donne aux insertions musculaires une solidité beaucoup plus grande que si les fibres charnues se fussent insérées directe- ment aux os. Le tissu fibreux joue le rôle d'un tissu de tran- Fusiondesien. sition entre les muscles et les os. L'analogie qui existe entre dons ei des os j^ ^j^^^ osscux Cl le lissu fibrcux est démontrée par la fré- quence des ossifications du tissu fibreux dont quelques points s'ossifient normalement, ainsi qu'on 'je voit pour les os sésa- moïdes, et par le mode même suivant lequel s'effectue l'inser- tion des tendons. On remarque, en effet, qu'il existe dans le point de jonction des lendons et des os une sorte de fusion , - de continuité parenchymateuse, de pénétration réciproque des deux tissus, d'où résulte une connexité tellement intime, que
DES MUSCLES EN GÉNÉRAL. 21
toujours les tendons se rompent dans leur continuité plutôt que de se détacher des surfaces osseuses, et que la macération ne détruit que difficilement les adhérences des tendons à la surface des os.
Les insertions des muscles ne sont ni également fixes, ni éga- lement mobiles; mais aucune n'est, rigoureusement parlant, ni parfaitement fixe, ni parfaitement mobile (1). Aussi ces inser- tions peuvent-elles devenir alternativement point fixe et point mobile; maison a coutume de donner le nom dVw^er/ïow*^^^* ce qu'on en-
, , , 1 . ,, , .1, . tc"d par inscr-
a celles qui servent le plus habituellement de point d appui, uonsiixes. et c'est ordinairement l'attache qui présente les insertions les plus multipliées , celle qui se fait sous la forme membra- neuse ou apouévrolique ; tandis que les insertions mobiles par inscnions ont ordinairement lieu par un tendon bien nettement circon- "^°^ ^^' scrit, à l'aide duquel toutes les forces musculaires conver- gentes se concentrent sur le même point. C'est à cette double disposition que se rapportent les expressions métaphoriques de tête et de queue données autrefois aux extrémités des muscles. Ordinairement l'attache fixe d'un muscle se confond avec l'attache fixe de plusieurs autres , tandis que l'attache mobile est toujours isolée. Pour faciliter la description des muscles , l'attache habituellement fixe est souvent désignée cc qu'on cn-
,, . '. 1 • 1» • • , 1» ,. 1 I 1 tend par origine
SOUS 1 expression métaphorique d origine, et 1 attache la plus et terminaison habituellement mobile sous celle de terminaison. La contrac- tion musculaire consistant dans un raccourcissement, il est clair que les deux points d'insertion tendent également à se rapprocher. Or, pour peu que le point fixe cède, le mouve- ment est beaucoup moins précis et moins énergique; d'où la nécessité de maintenir dans l'immobilité l'os qui doit servir de point fixe ; d'où , par conséquent, la contraction des mus-
(1) La distinction éminemment utile des insertions en fixes et en mobiles ne doil point êlre prise dans un sens absolu , elle ne s'applique d'une manière ri- goureuse qu'à un'petit nombre de muscles qui, comme quelques-uns de ceux (pi'on trouve à la face, se fixant d'une part à la peau, et d'une aulre part à la (harpenle osseuse de la face, ne peuvent imprimer de mouvemenl qu'à leur insertion cutanée.
22 MYOLOGIE.
contraciion sy- clos qui s'y iosèrcnl ; d'où cette succession de mouvemoiils
nergiqiic ik^ccs- . i-, . !•«- -i i • . ,
saire pour main- sy iicrgiques, telle qu il est difficile de mouvoir une pai'iie du
tenir dans l'im- , , , i . . „ .
mobiiiu- l'os qui coFps SQHS qu un trcs-grond nombre de muscles, quelquefois
doit servir de '^ ^ ^ » m ^
point fixe. le plus grand nombre des muscles, n entrent en aciion : je
citerai pour exemple le mouvement de flexion de la lete, lors-
Excmpio dt'duit quc le corps cst daus une position horizontale. Celle flexion
du mouvement , , » . , • ^ . ,
de flexion de la dc la tcle cxigB quc Ic stcmum soil fixc par les muscles
tête, le tronc . i , . . . , . „ .
tétant dans la po- droils , quc Ic bassin soit maintenu par les muscles fessiers,
sition horizon- . , . , . ,,
talc. que la cuisse et la jambe soient elles-mêmes maintenues immo-
biles par la contraction de ces derniers muscles ; d'où le pré- cepte si important , lorsqii'on veut opérer la réduction d'une hernie, de placer tous les membres dans une position telle , qu'aucun mouvement ne soit exécuté , pas même un simple mouvement du bras, car ce mouvement nécessite la fixité de l'épaule, et la fixiié de l'épaule entraîne la contraction d'un grand nombre de muscles attachés au tronc. Il est si vrai que cette synergie est dans la nature, qu'elle rend très-pénibles certains mouvements qu'on exécute pour la première fois, et ce n'est que par l'habitude qu'on parvient à diriger la contrac- tion synergique des muscles de manière à la proportionner aux besoins. Ainsi, voyez l'individu qui monte à cheval pour la première fois : tous ses muscles sont dans un étal de con- traction, et il se sent brisé au bout d'une demi-heure de cet exercice ; plus tard il ne contractera que les muscles qui con- courent à la station à cheval, et cela dans la mesure conve- nable.
Insertion des B. Lcs iuscrtions OU le modc de continuité des fibres mus- fibres muscu- . . , , , , , . ,
laires sur les culaircs avcc Ics tcndons et les aponévroses, mentent de nous
tendons. . t i- • • i ■ > > % •
occuper un instant. La disposition la plus générale est la sui- vante : le tendon d'origine se prolonge en s'épanouissant sous la forme de membrane ou d'aponévrose dans 1 épaisseur ou à la surface du muscle ; c'est le long des faces et des bords de cette aponévrose ou de ce tendon que naissent les fibres musculaires; c'est encore à une surface membraneuse ou aponévrose qu'elles se terminent. Cette aponévrose, se ramassant sur elle-même, constitue un tendon de terminaison que les fibres charnues
DES MUSCLES EN GÉNÉRAL. 23
abandonnent à une dislance plus ou moins considérable de son extrémité. Il résulte de celle disposition : 1° un développe- ment considérable de surface pour l'insertion des fibres mus- culaires que le tendon recueille, pour ainsi dire, afin de con- centrer leurs efforts sur le même point; 2° l'obliquité d'insertion obliquité de
„. . , , ^, , . , l'incidence des
OU d incidence des fibres musculaires par rapport au tendon fibres muscuiai-
rcs sur les t6n*
qui représente l'axe du muscle , c'est-à-dire la direction de dons.
puissance. On conçoit que cette obliquité est du plus grand
intérêt sous le rapport dynamique ou de la force d'action des
muscles, et entraîne nécessairement une grande déperdition
de forces. Du reste , il existe une foule de variétés dans ces
angles d'insertion ou d'incidence des fibres musculaires sur le
tendon ; mais ces variétés se rapportent toutes à l'insertion
oblique. On conçoit d'ailleurs que la facilité de multiplier les
fibres en les disposant ainsi obliquement, l'emporte de reste
sur le désavantage de leur direction. Dans quelques cas, les Les fibres
n. I . /. • /.i 1. Il tendineuses font
fibres musculaires font suite aux fibres tendmeuses, dans les quelquefois suite
. / ' , , , ^*^^ libres nius-
muscles larges par exemple ; mais , en gênerai , les muscles cuiaires. qui offrent ce mode d'insertion ne peuvent présenter un grand développement que lorsque la nature a pu disposer pour eux d'une surface d'insertion considérable : exemple, le grand pectoral. Quand il a fallu multiplier le nombre des fibres, les aponévroses d'insertion occupent toute la longueur du muscle dont les fibres charnues se trouvent quelquefois placées entre deux plans aponévrotiques : exemple, le droit antérieur de la cuisse. Quelquefois des cloisons aponévrotiques se trouvent çà et là dans l'épaisseur des muscles (exemple, soléaire) , ou bien ce sont des intersections tendineuses, ou bien encore un tendon moyen, et cette dernière variété conslitije les muscles digastriques. Une des circonstances les plus curieuses de la continuité union intime
1 /-r 1- ' ■ . i>, des fibres ten-
des fibres tendineuses ou aponévrotiques avec les fibres mus- dîneuses et des
,, . . . 1 . fibres musculai-
culaires , c est l union intime du tissu musculaire et du tissu res. fibreux. Cette union est telle, que les violences extérieures ne la détruisent presque jamais, et qu'elles triomphent plutôt de la cohésion des fibres musculaires que de celle des fibres len-
24 .MVOLOGIE.
dîneuses. C'est un laii bien digne de rcmar(|ue, el que nous avons déjà eu l'occasion de signaler plusieurs fois, que les adhésions de deux lissus organiques sont plus forles que la cohésion respective de ces tissus ; de telle sorte que ces lissus se rompent plutôt que de se séparer.
§ IX. Structure des muscles.
1 ibrcs rouges Lcs musclcs sc composcnl de deux ordres de libres : 1° de
ou contractiles. , ... . , ^.
pores rouges ou contractiles qui constilucnl la fibre niuscu- Kibres aihu- lairc proprement dite; 2° i\c fibres hianclies, albuninecs ,
Rinées non cou- , .
tiacuics. résistantes^ non contractiles, qui constiiuenl les tendons et
les aponévroses ; 3° des éléments répandus dans toutes les par- lies organisées, c'esl-à-dire qu'ils renferment des artères, des veines, des lymphatiques, des nerfs et du tissu cellulaire. Nous avons déjà indiqué, à l'article des ligaments, les pro- priétés les plus générales des tendons et des aponévroses, les- quelles appartiennent comme eux au tissu fibreux. Étudions les attributs particuliers de la fibre musculaire.
couieui (le la A. Couleiir. La fibre musculairc offrc unccoloration rouffc,
fibre niusculai- . , . , , ,.«.,
rc. dont 1 intensité varie dans les différents muscles , et chez les
différents individus. Cette couleur n'est un attribut essentiel de la fibre musculaire ni chez l'homme , chez lequel les fibres contractiles du canal intestinal sont blanchâtres , ni surtout chez les animaux, dont quelques-uns ne présentent que des muscles à fibres blanches. La coloration rouge de la fibre musculaire est indépendante du sang qui est contenu dans les vaisseaux du muscle, bien qu'elle disparaisse par la macéra- tion. En général, les muscles qui appartiennent à des individus vigoureux, endurcis comme on le dit par la fatigue , ont des muscles très-cohérents et d'une couleur rouge très-foncée. Ils sont pâles et peu cohérents chez les individus débiles, épuisés par un long repos. La même différence s'observe, et pour la même raison, entre les chairs des animaux sauvages et celles La fibre mus- dcs aulmaux domestiques : on peut dire que chez l'homme la
pïnîentTfa Jfe fibre niusculairc rouge appartient à la vie de relation, et la
de relation.
DES MUSCLES EN GÉNÉRAL. 25
fibre musculaire blanche à la vie de nulrilion : il n'y a peut- êlre d'exception que pour le cœur.
B. Consistance. La fibre musculaire présente une consi- sa consistance. siance variable chez les différents sujets : chez les uns, elle est
molle et se déchire avec facilité ; chez d'autres, elle est plus ferme, plus résistante, et conserve, pendant un certain temps, après la mort, une rigidité qui ne lui permet de céder que diffi- cilement aux tractions qu'on exerce sur elle.
C. Volume- Sous le rapport de son volume ou de son épais- son volume. seur , la fibre musculaire a été le sujet d'un grand nombre d'hypothèses qui ne doivent point trouver place ici. Nous di- rons seulement que tous les muscles sont divisibles en fais- ceaux'de divers ordres, ces faisceaux en fibres distinctes, visi- bles à l'œil nu, et qu'on peut rendre très-apparentes, soit en
les isolant par le secours de la dissection, soit en les faisant
se crisper par l'action de l'alcool, de l'acide nitrique étendu
d'eau, et même de l'eau bouillante. Leur forme est variable, sa forme.
et représente un prisme, tantôt à trois pans, tantôt à quatre,
cinq ou six pans. Quant à la longueur des fibres charnues, sa longueur.
elle varie dans les différents muscles. Il n'existe qu'un petit
nombre de muscles dans lesquels ces fibres étant parallèles
entre elles, ont toute la longueur du corps charnu.
Les fascicules charnus se présentent partout entourés de tissu cellulaire séreux qui, après avoir enveloppé chaque mus- cle comme dans une espèce de gaine, pénètre dans son épais- Gaine ceiiuieusii
. , . 1 , , n • *l<^s muscles.
seur , et constitue une gaine semblable pour chaque faisceau et pour chaque fibre. Ce tissu cellulaire permet le glissement facile des faisceaux de divers ordres les uns sur les autres, et constitue autour d'eux une sorte d'atmosphère qui les isole en même temps qu'elle les unit.
D. Examen microscopique. La fibre élémentaire qui pa- raîtrait devoir être le dernier degré de décomposition des fascicules charnus, peut cependant, s'il faut en croire Henle, être partagée en fibres plus déliées , qui ont reçu le nom de phres primitives ou fibrilles.
26 MYOLOGIt.
Examen mi- Examinée à l'aide du microscope, celte fibre ëlémeniaire se
croscopi([ue de , *
la fibre oitmen- préscnle SOUS raspcci d'un filamenl cylindrique ou prisma- tique, strié dans le sens transversal. Elle a quclquelois des stries longitudinales seules ou existant en même temps que les stries transversales. C'est en raison de cette disposition que les anatomistes ont donné à la fibre élémentaire le nom de fibre striée, articulée, variqueuse. Cette forme affecte toutes les fibres des muscles de la vie de relation et celles du cœur; tandis que le système musculaire de la vie organique a des fibres musculaires qui sont lisses. Desfibiiiics. Quant aux fibrilles, elles seraient en nombre non déter- miné, parallèles, sans anastomoses, et s'étendraient dans toute la longueur de la fibre. Elles paraîtraient formées par la juxta- position de globules, de grains dont la présence expliquerait la forme striée des fibres élémentaires. Opinion (le di- Je uc cilcrai l'opinion de Bauer et de E. Home que comme
vers aHteiirs sur
l'org.inisation une liypoilièse sans démonstration. Les fibres ne seraient,
molt^ciilaiie de
la libre éicmon- sclou CCS autcurs, quc dcs partlcules du sanjif dépourvu de
taire des mus- 7-11 ni
Ces. matière colorante, et dont les globules centraux se seraient
réunis en filaments. Les idées émises par M. Dulrocliet, qui croyait avoir surpris le mécanisme de la formation de la fibre musculaire, ne font, comme celles des anatomistes qui lui ont succédé , que démontrer combien encore est loin de nous la connaissance certaine de l'organisation moléculaire de la fibre élémentaire des muscles. Anaivs.- chi- Lcs analyses faites par Thouvenel , Fourcroy et ïhénard
musculaire/ "^^ démontrent que la fibre musculaire est principalement com- posée de fibrine, qu'elle contient encore de l'albumine, de la gélatine, de l'osmazôme, du phosphate de soude et de chaux et du carbonate de chaux.
Berzelius, Braconnot et Schlossberger ont fait des analyses dont voici le résultat :
DES MUSCLES EN GENERAL.
27
Matières solubles clans l'eau froide
Albumine soluble et matière colorante
Extrait alcoolique, avec sels.
Extrait, aqueux , avec sels.
Phosphate de chaux conte- nant de l'albumine. . .
Eau (et perte)
BERZELIUS.
17,70
BRACONNOT. SCHLOSSBERGER.
18,18
17,5
2,20 |
2,70 |
2,2 |
1,80 |
1,94 |
1,5 |
1,05 |
1,15 |
1,3 |
0,08 |
» |
traces. |
77,17 |
77,03 |
77,5 |
400,00 |
100,00 |
100,00 |
Ouelque faibles que soient les nuances qui dislineuent ces Aucune de ces
analyses n'est n-
résullats, ils n'en sont pas moins tous peu rigoureux. Il eiit goureuse. fallu , pour être irréprochable, que l'analyse n'eût porté que sur les fibres seules des muscles. Or, les muscles qui ont été l'objet des recherches de ces savants chimistes renfermaient encore des vaisseaux, du sang par conséquent, du tissu cellu- laire et du tissu nerveux. Le mode de terminaison des vaisseaux et des nerfs dans les vaisseaux et
nerfs.
muscles trouvera naturellement sa place dans la description des appareils vasculaires et nerveux.
Le tissu cellulaire se condense autour des muscles de Tissu cellulaire, manière à leur former une gaîne propre, de la face profonde de laquelle partent des lames celluleuses très-lâches qui pé- nètrent entre les faisceaux. Des gaines des faisceaux se dé- tachent encore des lamelles qui s'interposent aux fascicules, et ainsi de suite jusqu'à la fibre élémentaire. Au niveau du point d'insertion de la fibre musculaire sur la fibre tendi- neuse , le tissu cellulaire paraît se condenser, en sorte que la fibre du tendon pourrait être considérée comme étant une sorte de condensation du tissu cellulaire intermusculaire. Comme le corps charnu du muscle , le tendon terminal est engaîné par un étui de tissu celluleux, sorte d'enveloppe qui joue un grand rôle dans les phénomènes qui suivent la solu- tion de continuité des tendons , et qui produisent l'adhésion des deux bouts.
28 MYOLOGIE.
§ X. Usa y es des muscles. ^
sonJ'fS pSn? ^^^ muscles sont les organes actifs du mouvemcni ; ils coii-
ccs appiiquocs siiuieiii lu puissaiicc appliquée aux leviers que représcnleut
les divcises pièces du squelclle.
^ Les mouvemenls sont une conséquence de h propriéié
qu'oui les muscles de se raccourcir, propriété connue sous le
Contraction, uom de coiitractiUtd mugculaire ou ynyotililc'. Le raccour-
lolàclienieni des . ,
muscles. cissemeut d un muscle s'appelle cow/rac/îon/ l'état opposé
s'appelle relâchement. ' Éiaidoia libre Phénomènes de la contraction mugculaire. Pendant leur
nuisculaire pen- dant laconirac- coutracliou, los fibrcs musculaires se plissent en ziûza"; sui-
lion. ^ '^
vaut leur longueur : le muscle durcit, et présente une aug- mentation en largeur et en épaisseur qui est proportion- nelle au raccourcissement. Il u'y a i)oint d'oscillation dans la iibie musculaire pendant une contraction normale; mais toutes les fibres ne se contractent pas à la fois : les unes sont jclàchées , tandis que d'autres sont raccourcies. C'est à ces alternatives de contraction dans les libres qu'est dû le mou- vement continuel qui agile la masse d'un muscle, mouve- ment auquel les physiologistes ont donné le nom d'agitation fihrillaire. Passivité des Lcs apouévroses et les tendons ne prennent aucune part à
tendons et des , .. , »• . •» -o
aponévroses. la coniractiou ; leur rôle est entièrement passif. Degré du rac- Le degré de raccourcissement dont la fibre musculaire est
courcissement. ..., •. .. j ', • ' n
susceptible ne saurait être détermine dune manière rigou- reuse : ce que nous savons, c'est que le raccourcissement de la fibre musculaire , et par conséquent l'étendue des mouve- ments, est proportionnel à la longueur de cette fibre. Force, vitesse, Ou distingue daus la contraction musculaire la force et la
étendue des . . , m • ' i • i • i-
mouvemenls. vitesse : la vitessc OU la vélocité de contraction est bien dis- tincte de Vétendue du mouvement. Celle-ci se mesure par la longueur des fibres musculaires; la vitesse ou la vélocité ne s'explique pas : variable suivant les sujets, suivant les circon- stances , elle lient probablement à la rapidité plus ou moins grande de l'influx nerveux.
DES MUSCLES EN GÉNÉRAL. 29
Force inusculaire. La force musculaire se compose d'un foico muscu-
. laiie inliinsÈ-
cfrand nombre d'élemeius. Depuis Borelli, on distingue dans que, force cm- chaque muscle une force intrinsèque et une foi^ce efficace. La force intrinsèque est celle que des fibres musculaires dé- ploieraient si elles éiaient dans les conditions les plus favo- rables pour leur contraction ; la force efficace est mesurée par l'effet produit.
L'appréciaiion de la force d'un muscle suppose la connais- Ek-ments né- cessaires pour sance , 1° du nombre des fibres ; T de la qualité, de la consti- l'appréciation de
1 , -, . . , , . , , , '^ ioxcç, muscu>
lulion de la fibre ; 3° de la disposition du levier sur lequel le lane. muscle agit ; 4° de l'angle d'incidence du muscle sur le levier; 5° de l'angle d'incidence des fibres musculaires par rapport à Taxe fictif du muscle. La vitesse de conlraclion du muscle entre aussi comme un élément puissant dans celte force; car toute force pouvant être représentée comme le produit de la masse multipliée par la vitesse, la force augmentera dans les mêmes rapports que ce facteur.
1° Chaque fibre musculaire étant bien distincte des fibres i°Nombredes voisines, et pouvant être considérée comme une petite puis- sance, on conçoit que plus il entrera de fibres dans un muscle, ei plus la contraction de ce muscle sera énergique.
2° La qualité, la constitution de la fibre, l'intensité du sti- 2° Qualité de mutant, n'influent 'pas moins sur la force de contraction d'un ^ intensité des muscle que le nombre de ses fibres. Pour s'en convaincre, on ^^"""'^"'^• n'a qu'à comparer l'énergie de mouvement d'un individu qu'a- nime la colère avec celle d'un individu paisible.
3° La détermination de l'espèce de levier (1) que représente s» Espèce de
levier.
(1) Rappelons ici les notions les plus générales du levier. On entend par ce mot, en mécanique, une verge inflexible qui peut tourner autour d'un point. Le point sur lequel tourne le levier s* ai^peWe point d'a/ipi/i; le moteur s'appelle puissance; l'obstacle à surmonter s'appelle résistance ; l'espace compris enire le point d'appui et la puissance s'appelle l^ras de levier de la puissance ; l'es- pace compris entre le point d'appui et la résistance est le bras de levier de la résistance.
On a distingué les leviers en trois genres, eu égard à la situation respective des trois éléments : 1" levier du premier genre ou inti-rmohilc, lorsque le point
30 MYOLOGIE.
l'os sui' lequel agii le muscle, esl un poinl fondamenial dans l'action niusculaiie. On démontre en mécanique que la puis- sance agit avec d'autant plus d'efticacité, que son bras de le- vier l'emporte davantage sur celui de la résistance. Or, le levier le plus répandu dans l'économie est celui du troisième genre, c'est-à-dire celui dans lequel la puissance s'inséranl entre le point d'appui et la résistance, agit par le bras de le- vier le plus défavorable. h" La brièveté li° Sous le poiui de vue de l'énergie du mouvement, le levier
du bras de levier
de la puissance de la puissance est aussi défavorable que possible, car les
diiniiuic la force,
mais augmcuie musclcs s'insèrcut en général à cOté du point d'appui. Mais
la vitesse. ^ r i i
par une sorte de compensation, qui est toute à l'avantage de la mécanique animale , les mouvements gagnent en vitesse et en étendue ce qu'ils perdent en force. Or, la force pouvait s'obtenir par la multiplication des muscles et par celle des libres charnues de chaque muscle. Toutefois les leviers et les dispositions de levier les plus favorables à la puissance se rencontrent dans les régions qui exigeaient un grand déploie- ment de force : tel est le pied dans son articulation avec la jambe, qui offre un exemple de levier de second genre ; telle esl la tête dans son ariiculalion avec la colonne vertébrale, qui offre un exemple de levier du premier genre. 5" De l'angle 5" Vincide/ice la plus favorable à la puissance est l'inci-
d'incidence de la j. , . r. . ,♦ . . , , -
puissance. deucc pcrpendiculau'e. Or, dans I économie, les muscles étant
couchés sur les os qu'ils doivent mouvoir, s'insèrent, pour la plupart, à ces leviers sous un angle extrêmement aigu Leur incidence serait bien plus défavorable encore, sans les renfle- ments que présentent les extrémités aiticulaires des os , ren- flements qui éloignent les muscles du parallélisme : d'ailleurs, l'incidence se rapproche plus ou moins de la perpendiculaire ; elle devient même perpendiculaire, et se trouve combinée avec
d'appui se trouve entre la puissance et la résistance ; 2*» levier du second genre ou interrés'istant , quand la résistance se trouve entre le point d'appui et la puissance ; 3° levier du troisième genre ou interpuissant , quand la puissance se trouve entre la résistance ft le point d'appui.
DES MUSCLES EN GÉNÉRAL. 31
un levier extrêmement avantageux, lorsque les besoins de Téconomie réclament cette double disposition : exemple , le pied dans son ariiculation avec la jambe.
Une remarque importante à faire dans la détermination de L'incidence
, . . 1 • 1 1 d'u" muscle va-
Taction d un muscle , c est que son mcidence varie dans les rie dans its dif-
_, , . ,, , , . férents temps de
différents temps de son action : tellement qu un muscle, qui son action. est presque parallèle au levier, lorsqu'il commence à se con- tracter, lui devient perpendiculaire dans un temps donné de son action. J'appellerai moment d'un muscle ce temps de Moment d'un l'action de ce muscle, où son incidence plus ou moins rappro- chée de la perpendiculaire lui donne tout le degré d'énergie dont il est susceptible : ainsi le moment de i'aciion du biceps fémoral a lieu lorsque la jambe fait un angle droit avec la cuisse. Il est un certain nombre de muscles dont le moment coïncide avec le commencement de leur action : tels sont les jumeaux et soléaire. Il est quelques muscles dont l'incidence est la même dans tous les temps de leur action, et qui, par conséquent, n'ont pas de moment : tel est le muscle deltoïde.
6° Quant à l'angle d'incidence des fibres musculaires par c incidence
V,, /i,Ti' I j j. •• ^*^s fibres mus-
lapport a laxe fictif d un muscle, ou au tendon déterminai- cuiaires par rap- son, il est une cause de déperdition de force, d'autant plus que Sïn muïîe.*^^' cet angle est lui-même plus considérable. Pour un certain nombre de muscles , les fibres aponévroliques font suite aux fibres charnues ; pour d'autres, l'angle d'incidence de la fibre musculaire est tellement aigu qu'on peut le négliger.
.appréciation de V action ou des usages des inuscles. Règles pour
_ . - . n , • . . l'appréciation
Puisque la contraction d un muscle consiste dans le raccour- de l'acùon des
, . .. 5 . w . 1 muscles.
cissement de ce muscle, il s ensuit que, pour déterminer a priori son action, il suffit de connaître les attaches d'un mus- cle et sa direction. On pourra expérimentalement l'apprécier, en plaçant le membre dans une position telle, que le muscle soit dans le relâchement le plus complet. Or, comme un muscle remplit d'ordinaire plusieurs usages on peut faire
i e -x • j 1 I u j 1 • . ^^"^ apprécia-
a la fois, il convient de placer le membre dans plusieurs posi- tion experimen-
/- 1 .. ,. ^ . . talement :
lions, ann de noter quelles sont celles de ces positions pen- dant lesquelles le muscle tombe dans le relâchement. Prenons
1" Par l(; rclàclu'iiieiU du muscle ,
2" Par sa tension.
I\^gl<; pour les muscles ré- nc^chis.
Pour les sphinciers.
Pour les muscles curvi- lignes.
Point fixe.
Point mobile.
']'2 MYOLOGIF..
pour oxoniplc lo grand fessier. Vcul-on obtenir le iclàclie- meiil compicl de ce muscle, il faul, 1° étendre le fémur sur le bassin ; 2" le perler dans rabduclion ; 3° lui imprimer un mouvement de rotation de dedans en dehors : donc le grand fessier est à la fois, 1° extenseur de la cuisse sur le bassin , 2° abducteur, 3" rotateur en dehors.
Pour contre-épreuve, il faut placer le membre dans une position telle que le muscle soit dans l'état de tension le plus complet. Les attitudes successives dans lesquelles le muscle sera tendu seront l'opposé de celles que prend le membre pendant la contraction de ce muscle : ainsi, le grand fessier relâché éprouveia , 1° un commencement de tension par la rotation de dehors en dedans ; 2° un second degré de tension dans l'adduction; S** un troisième et dernier degré dans la flexion de la cuisse sur le bassin.
Lorsqu'un muscle se réfléchit, il faut, pour déterminer son action, faire abstraction de toute la portion de muscle qui est en deçà de la réflexion, et supposer la puissance transportée au point même de la réflexion.
L'action des muscles disposés en sphincter est de resserrer les ouvertures autour desquelles ils sont placés.
Lorsqu'un muscle est curviligne, le premier temps de son action a pour efl'et de ramener le muscle à la direction recti- ligne.
Les insertions d'un muscle ne sont ni également fixes, ni également mobiles. On appelle point fixe d'un muscle l'ex- trémité du muscle qui reste immobile pendant sa contrac- tion ; mais le point fixe peut devenir pom^ mobile dans cer- taines circonstances : d'où la nécessité de supposer dans la détermination de l'action du muscle que le point fixe devien- dra point mobile , et réciproquement.
Le point fixe le plus habituel est l'attache la plus voisine du tronc. Or, comme, à peu d'exceptions près, le point fixe n'est jamais parfaitement fixe, et comme, d'une autre part, l'action d'un muscle partagée entre le point fixe et le point mobile, serait singidièrement affaiblie, il importe que le point fixe soii
DES MUSCLES EN GÉNÉRAL. 33
maintenu parla contraction d'autres muscles dans un état de contractions
n(5cessaiies pour
fixité aussi complet que possible. Cette succession de conlrac- le point fixe. lions, qui peut avoir lieu dans un rayon irès-étendu, et dont j'ai déjà parlé, doit être connue du médecin et du physiolo- giste.
Lorsqu'un muscle passe sur plusieurs articulations, il meut successivement toutes ces articulations, en commençant par celle de ces articulations qui avoisine le point d'insertion mobile.
Les muscles qui concourent au même mouvement sont ap- pelés congénères ; ceux qui font exécuter des mouvements Muscles con- génères, opposés sont appelés antagonistes : ainsi , tous les muscles Muscles anta-
fléchisseurs sont congénères j les muscles fléchisseurs sont antagonistes des extenseurs. Deux muscles peuvent être congénères sous certains rap- Muscles con-
Génères sous cer*
ports et antagonistes sous d'autres. Lorsque ces deux muscles tains rapports et agissent ensemble, les effets opposés se détruisent , et l'effet souïï'autre? commun reste : ainsi, lorsque le muscle cubital antérieur, qui est adducteur et fléchisseur, se contracte en même temps que le cubital postérieur, qui est adducteur et extenseur, la main n'est portée ni dans la flexion ni dans l'extension, mais bien dans l'adduction. Nous retrouverons, pour ainsi dire à chaque instant, cette combinaison qui paraît destinée à donner aux mouvements une bien plus grande précision, que si ces mouve- ments avaient été produits par deux muscles congénères de tout point.
Il y a encore des mouvements combinés qui sont comme la Mouveinents résultante de deux mouvements différents : ainsi , quand les fléchisseurs et les adducteurs du fémur se contractent simul- tanément, le fémur suit la direction intermédiaire. C'est de cette combinaison que résultent les mouvements en fronde ou de circumduciion, lesquels sont le produit de quatre ordres de muscles situés aux extrémités des deux diamètres antéro- posiérieur et transverse qui traversent l'articulation . Ces quatre ordres de muscles sont désignés sous les noms de fléchisseurs, di' extenseurs, ôi' adducteurs, et ^'abducteurs.
II. 8
ol\ MVOLUGIK.
Immobilité Enfin, les musclcs peuvent se contracler sans faire exéculcr
active. ' *
de mouvemenls : c'est lorsque les muscles antagonistes se con- tractent avec une égale énergie. Il résulte de cette contraction simultanée une immobilité active, un mouvemejit tonique, comme le disaient les anciens, qui mérite de fixer toute l'attention.
§ XI. Ordre suivant lequel les muscles peuvent être décrits.
Avant de passer à la description des muscles en particulier, il se présente une question importante : celle de savoir dans quel ordre seront étudiées les diverses régions du système mus- culaire. Le nombre considérable des muscles, la difiiculiéde les isoler les uns des autres, voilà sans doute les raisons prin- L'étudc des cipalcs pour lesquelles l'étude des muscles a été négligée par
muscles a été né- f ^ /i o o i
giigée par les an. les anciens. Hippocrate, Aristote et autres les confondaient
ciens.
entre eux et avec le tissu cellulaire sous le nom commun de chairs. Les mouvements leur paraissaient produits par les tendons et les nerfs qu'ils ne distinguaient pas des ligaments. Les seuls muscles que Hippocrate ait nommés dans ses écrits sont les psoas, «J^oa;, qui veut dire lombes, et ce nom leur est resté. L'école d'Alexandrie, que nous ne connaissons que par les ouvrages de Galien , s'occupa des muscles comme de ordredeGaiien toutcs Ics auircs parties du corps. Galien divisa, pour les
ou ordre topo- , , . , , , . . , i, , m
graphique. decrirc, les muscles en régions, qui n ont d autre défaut que
de n'être pas assez nettement circonscrites, et dans chacune desquelles il décrivit les muscles d'après l'ordre de superpo- sition. Ses descriptions ne désignent pas exactement les points d'attache. A l'ordre de Galien, qui est entièrement topogra-
ordredevésaie phiquo, Vésalc substitua l'ordrc physiologique, et les muscles,
ou ordre physio* , . , , „ x , . • ,.,
logique. groupes jusqu alors d après la région qu ils occupaient et
l'ordre de leur superposition , furent classés d'après leurs Dsages ou vrais ou supposés, winsiow suivit L'ordrc phvsiologique de Vésale prévalut: c'est celui qu'a-
l'ordredeVésale, r j o n r- j -i
dopta Winslow , qui rectifia beaucoup d'erreurs échappées à ses devanciers et apprécia beaucoup mieux qu'ils ne l'avaient fait les insertions et les usages des muscles. Il eut égard non-
DES MUSCLES EN GÉNÉRAL. 35
seulement aux mouvements absolus des parties, mais encore
aux mouvements relatifs, et désignait les diverses régions
musculaires par les dénominations suivantes : muscles qui
meuvent V épaule sur le tronc, muscles qui meuvent Vos
du hras sur l'om,oplate, etc.
Albinus fit revivre la méthode deGalien : il divisa le corps, Aibinus fit re- vivre l'ordre de relativement aux muscles, en 48 régions pour l'homme, 46 pour Malien.
la femme, dont 45 sont communes aux deux sexes. Sur 45
régions, 34 sont doubles, ce qui les réduit pour l'étude à 28 ;
et comme des 3 régions propres à l'homme il n'y en a qu'une
impaire, il s'ensuit qu'il y a 30 régions pour l'homme et 29 pour
la femme. Cet ordre fut exactement suivi par Sabaiier ; Vicq-
d'Azir le perfectionna en établissant des subdivisions dans
plusieurs des groupes qui avaient été formés par Albinus^ et
porta le nombre des régions à quarante. C'est cet ordre ainsi
modifié qui a servi de base à tous les anatomistes modernes.
L'ordre topographique est évidemment préférable à beau- Avantages de
1, , , ,., . ,, . l'ordie lopogra-
coup d égards en ce qu il est essentiellement anaiomique et puique. qu'il est le plus propre de tous à faire bien apprécier les rap- ports des muscles entre eux et des diverses régions entre elles; il a d'ailleurs sous le rapport de l'économie des sujets et de la facilité des préparations un avantage incontestable sur l'ordre physiologique avec lequel il peut du reste se concilier pour un assez bon nombre de régions. C'est donc l'ordre topographique que nous adopterons en lui faisant toutefois subir quelques modifications qui permettront de faire toute la myologie sur le même sujet (1). D'un autre côté, les usages des muscles étant, sous le rapport Avantages du
1 . 1 . , . 1 , . . , 1 , groupement des
physiologique, le point de vue le plus intéressant sous lequel muscles d'après
leurs usages.
on puisse envisager ces organes, je me propose de présenter
(1) On a reproché à l'ordre physiologique de "Vésale et de Winslow d'êlre défectueux, attendu que les usages d'un grand nombre de muscles soot encore indéterminés. Cette objection pouvait être sérieuse du temps de ces grands ana- tomistes; mais aujourd'hui la science est trop avancée pour qu'on puisse se tromper sur l'appréciation de l'action des muscles.
oG MYOLOr.IK.
à la fin do la myologie un tableau général dans lequel les mus- cles seront groupés dans l'ordre de leurs usages.
§ XII. Préparation des muscles. I la prépaiaiion A. Préparattofi extemporaiiée. Le but qu'on doit se pro-
des muscles cou- j i »
siste dans leur poscr daus la préparation d'un muscle, c'est de l'isoler exacte-
isolt'incut.
ment des parties qui l'enlourenl, en laissant subsister tous ceux de ses rapports, dont la conservation est compatible avec son isolement.
Comme il est parfois impossible de concilier ces deux choses, la conservation des rapports et l'isolement du muscle, il devient alors nécessaire d'avoir deux préparations pour la démonstra- tion ou pour l'élude d'un seul muscle. Mgicsà suivre Pour isolcr un muscle, il faut le dépouiller du tissu cellulaire
dans la prépara- tion des muscles, qui l'environne de toutes paris, et qui lui constitue une gaine,
souvent très-adhérente. Or, pour enlever complètement le tissu
cellulaire, il faut :
1° Faire à la peau une section dirigée parallèlement à la longueur des fibres du muscle, et pénétrer par celle incision jusqu'au corps même de ce muscle, en y comprenant la gaîne.
T Dès qu'on peut saisir le lambeau cutané avec la main, on doit le tendre largement et l'écarler, en portant le bistouri dans l'angle qui se forme entre le muscle et les téguments.
3° Dès que la face superficielle est mise à découvert, on sé- pare avec précaution la face profonde, en conservant, autant que possible, les rapports importants.
lx° On dissèque ensuite les insertions, en les circonscrivant avec la plus grande exactitude. Conditions re- 5° On doit attacher, pour l'étude du système musculaire,
iatives au choix . , . i . -i , i
du sujet. une grande importance au choix des sujets. Les muscles des
sujets robustes, et pourvus d'un médiocre embonpoint, sont ceux qui se prêtent le mieux à l'étude de l'appareil muscu- laire. Conservation B. Conservation des muscles dans les liquides, h' ii\coo\,
des muscles dans ,„ ., . i, , . ,i , . ,, » . ^ .
l'acide nitrique Ihuilc essentielle de térébenthine, un mélange a parties égales de ces deux liquides, les solutions de deuto-chlorure de mer-
DES JIUSCLES EN GENERAL. 37
cure, de persulfale de fer, d'arsenic, peuvent être employés pour la conservation des muscles, dont ils altèrent toutefois plusieurs propriétés, telles que la couleur, la consistance, etc.
Mais le meilleur moyen de conservation au moins tempo- raire des muscles, consiste aies plonger dans l'acide nitrique étendu d'eau, dans la proportion d'un quart d'acide sur trois quarts d'eau. On commence par enlever la peau et le tissu cel- lulaire , on plonge ensuite les membres enveloppés de leur aponévrose dans le liquide. Les muscles se crispent, devien- nent rigides, consistants, prennent la forme et le volume qu'ils affectent pendant leur contraction , et leurs libres décrivent des zigzags très-faciles à observer. Ce mode de préparation fournit le meilleur moyen de bien apprécier la forme des mus- cles, leurs rapports et les espaces celluleux qui les séparent : ainsi conservés , les muscles peuvent servir aux dissections pendant plusieurs mois. Mais un avantage incomparable de ce mode de conservation, c'est qu'il rend les fibres musculaires beaucoup plus distinctes du tissu cellulaire et des parties en- vironnantes; c'est que la rigidité que l'acide étendu imprime à ces fibres musculaires permet de les reconnaître dans les parties où elles'sont si peu apparentes que leur présence a été révoquée en doute, et de débrouiller leur iniricaiion.
Ce moyen de conservation et de dissection est d'une indis- Avantages de ce
, , , . , n ' 1 1 1 1 1 p . iiiode de conser-
pensable nécessite pour 1 élude des muscles de la face, et je vaUon etdedis-
,., 1 ' « 1 , . » , section.
crois qu il est appelé a rendre presque autant de services a la myologie qu'il en a rendu à la névrologie.
C'est sur des préparations ainsi conservées qu'ont été dessi- nées mes planches sur le système musculaire de la face et les belles planches de MM. Bonamy et Beau sur la myologie.
30 Préparations sèches. Extrêmement défectueuses, les Dértctuositrs préparations sèches des muscles pourraient être bannies de nos cabinets d'anatomie ; aussi ne les conseille-t-on générale- ment que concurremment avec la préparation des vaisseaux, pour montrer les rapports de ces derniers. D'ailleurs, pour ce mode de préparation, il suffît de soumettre les muscles amincis à la dessication. Le printemps est la saison la plus favorable ;
dos pri^parations sèches.
58 MYOLOGIE.
si on fait ce genre de préparaiion l'hiver, on aura soin de placer les pièces dans un lieu chaud, d'espacer les plans mus- culaires amincis, de les saisir et de les humecter de temps en temps avec l'alcool conconlré , qui a la propriété d'absorber l'eau dont ils sont pénétrés. Pour éviter l'action des insectes, il faut plonger les pièces préparées dans une solution d'arsenic, dedeuto-chlorurede mercure ou depcrsulfaiede fer. Les pré- parations sèches des muscles me paraissent utiles seulement pour la conservation des insertions tendineuses. J'ai donné dans le temps à préparer pour les cabinets de l'École un squelette avec toutes les insertions musculaires. (Voir pour les détails les traités spéciaux de préparation de Marjolin et Lauth.)
DES APONÉVROSES EN GÉNÉRAL.
Les muscles, couchés le long des os, parallèlement aux leviers qu'ils doivent mouvoir, réfléchis autour des articula- tions, tendent à se déplacer dans leur contraction. Ils se dé- placeraient en effet incessamment , s'ils n'étaient maintenus dans leur situation par des espèces de toiles résistantes, inex- tensibles, flexibles, qui les brident, leur forment des gaines contentives qui favorisent leur contraction, en même temps qu'elles leur fournissent de grandes surfaces à insertion. Ces Disposition mcmbianes, on les appelle aponévroses, dénomination dont
générale des . ./-.Ni.
aponévroses ou 1 etymologic atteste uuc grande erreur anatomique(l). Aujour- d'hui on les désigne assez généralement sous le nom de fascia (de fascia, bande), appliquant ainsi par extension à toutes les aponévroses le nom consacré à l'une des aponévroses princi- pales du corps humain, savoir : à l'aponévrose résistante en forme de bande large qui termine le muscle du fascia-Iaia , bande large qui fait elle-même partie de l'aponévrose fémorale. Lesaponévro- Lcs aponévroscs Constituent une appendice importante du
ses sont une ap- ^ , , , . t > ^' > i *
pendicedesinus- systeme de la locomotion. Longtemps négligées ou plutôt
des.
(1) Aponévrose , du grec àîrô veûpov. Les anciens regardaient comme ner- veuses toutes les parties blanches.
DES APONÉVROSES EN GÉNÉRAL. 39
étudiées indépendammenl les unes des autres et seulement dans quelques-unes de leurs parties principales, elles ont été, pour la première fois, envisagées d'une manière générale par Bichat qui les a réunies dans sa division du système fibreux à forme membraneuse dont elles forment la partie la plus considérable. De nos jours, les aponévroses ou fascia sont de- venues l'objet de recherches extrêmement multipliées, et il est arrivé ce qui arrive presque toujours lorsque les idées sont ar- rêtées sur quelque point particulier, c'est que les plus petites lamelles aponévrotiques ont été décrites avec une minutieuse exactitude. Bien plus, sous le scalpel de quelques anatomistes, le tissu cellulaire lui-même a été converti eu aponévroses : de là le grand rôle qu'on a voulu faire jouer à cette partie du tissu fibreux.
Dans ces derniers temps, les aponévroses étant devenues le sujet de quelques ouvrages ex professa (1), j'avais cru qu'il serait utile de présenter sous le titre d'aponévrologie, la description successive de toutes les aponévroses du corps hu- main (2). Ce groupement de parties analogues me paraissait avoir le double avantage de simplifier la description des apo- névroses en particulier en les éclairant les unes par les autres, et de mettre en relief un système d'organes dont l'étude était généralement négligée dans les amphithéâtres d'anatomie; mais si l'on considère que parmi les aponévroses, les unes con- stituent une partie intégrante des muscles, leurs moyens d'in- sertions, et peuvent par conséquent être considérées comme des tendons étalés en membrane, les autres sont une partie ac- cessoire des muscles etleurmoyen de contention; que la plupart remplissent ces deux usages à la fois, on sera convaincu que inconvénients si le groupement des aponévroses a d'incontestables avantages aponétroses, S en anatomie générale, il a des inconvénients réels en anatoipie S muscler"^
(1) M. Godman, de Philadelphie, a puhlié, en 1814, un travail ex professo sur les fascia ; M. Paillard , un traité sur les aponévroses du corps humain , en ifâ7.
(2) Voyez la première édition de cet ouvrage , où l'aponévrologie venait immédiatement après la myologie.
^0 MVOLOGIE.
descriptive en isolant violemment des parties qui ont des connexions anssi intimes. J'aimerais autant séparer l'élude et la description des tendons de celles des muscles, que l'étude et la description des muscles de celles des aponévroses, éiabm li'lonu*^ ■ '^" système aponévrotique, je rapporte \c périoste, véiitable iiuité. entre lou- apônévrosc dcs os qui les enveloppe de toutes parts. Cliaauc
les les parties (lu ' *^ * *
bysttine aponc- OS a son périostc propre ou sa gaîne fibreuse. Des capsules fibreuses et des ligaments étendus de l'un à l'autre os, éta- blissent la continuité entre les gaines fibreuses des différents os. De ce périoste, que nous devons regarder comme le point central du système aponévrotique, partent tantôt des tendons qui vont s'épanouir dans l'épaisseur ou à la surface des mus- cles, pour prendre le nom {['aponévroses d'insertion, tantôt un système de cônes ou pyramides fibreuses ou de cornets, comme les appelle M. Gerdy, qui a, le premier, parfaitement décrit ce mode d'insertion, naissant par un tendon d'origine commun et de la cavité desquels proviennent les fibres char- nues ; d'autres fois enfin des arêtes ou crêtes dont sont héris- sés les os, naissent des lames aponévrotiqucs qui entourant comme dans une gaîne tous les muscles d'un membre, servant de moyen de contention en même temps que de moyen d'in- sertion, envoient de leur face interne des prolongements qui séparent et isolent les diverses couches de muscles et même les muscles les uns des autres. Les muscles Ainsi les musclcs sont situés entre deux lames aponévroti-
sont situc's entre i i i /. i i » • i i i
deux lames apo- qucs dout la lame profonde est le périoste, dont la lame su- névrotiques. ,, . ., „ , ,, , !.. , . ,
perficielle est l aponévrose d enveloppe; des cloisons multiples et variées vont de l'une à l'autre, et divisent les membres en une multitude de compartiments destinés à isoler, à contenir et à protéger les différents muscles, et à favoriser leur glisse- Les gaines fi- ment et leur action. Aux aponévroses, on pourrait rapporter
breuses des ten- a o. , i ' • ii
dons peuvent cncorc Ics gaines fibreuses des tendons, véritables gaines
être rapportées . . , » i , .
aux aponévro- couteutives qui se présentent sous la forme, tantôt de démi- ses.
anneaux, tantôt de demi-canaux plus ou moins prolongés qui
maintiennent les tendons appliqués contre les os et favorisent
leur réflexion.
DES APONÉVROSES EN GÉNÉRAL. 41
Les aponévroses se divisent (Bichat) en deux classes bien Deux classes
,. . , 1, , 1^. . d'aponévroses.
distinctes ; les unes servent d enveloppe ou d insertion aux muscles, ce sont les aponévroses d insertion; les autres servent à ces mêmes muscles de moyen de contention, ce sont les aponévroses d'enveloppe ou de cofitention. Beaucoup d'aponévroses remplissent les deux usages à la fois, mais en général l'un de ces usages prédomine dans chacune d'elles. Les aponévroses d'insertion se subdivisent en celles qui i" Aponévro-
o • ^ T 1 1 ,, ,7' . ses d'insertion.
font suite a des tendons dont elles sont l épanouissement, et en celles qui ne naissent point par des tendons. Les aponévroses des jumeaux, du soléaire, sont dans la première catégorie, celles des muscles larges de l'abdomen sont dans la seconde. Dans ce dernier cas, l'aponévrose sert à la fois et à l'insertion et à la contention. Quelquefois l'aponévrose occupe la partie moyenne du muscle : ex., aponévrose diaphragmatique, apo- névrose occipito-frontale. L'utilité des aponévroses d'insertion est évidemment en rapport avec la multiplicité des fibres musculaires qui n'auraient pu toutes se fixer sur l'étroite su- perficie du squelette. Or, les aponévroses multiplient d'une manière indéfinie les moyens d'insertion,
l.e% aponévroses de contention tantôt enveloppent la totalité 2° Aponévroses
, , ^ de contention.
des membres ; elles sont générales : tantôt n engainent qu un seul muscle ou plusieurs muscles ; elles sont partielles. Ces aponévroses se rencontrent non-seulement aux membres, où elles jouent un rôle si essentiel, mais encore au tronc. Règle générale : partout où existe un muscle remplissant un usage spécial et susceptible de déplacement dans sa contraction, il existe une aponévrose, ou mieux une gaîne aponévrotique; et l'épaisseur de cette gaîne est proportionnelle à la longueur du muscle, à sa force et surtout à sa tendance au déplacement.
On considère à chaque aponévrose une surface externe, une surface interne^ un hord ou une circonférence supérieure qu'on appelle quelquefois son origine, un hord ou une circon- férence inférieure q\x ou appelle quelquefois sa terminaison.
1° Par leur surface externe, les aponévroses d'enveloppe surface ex-
' ' , , , . 1, , . r , „ terne des aponé-
generale repondent au tissu cellulaire sous-culane, dont elles vroses d'enve- loppe générale.
Ui
IIYOLOGIE.
Disposition anatomique qui favorise la mo- bilité de la peau.
Fascia sitpor- ficialis.
Surface pro- fonde des aponé- vroses (t'enve- loppe générale.
Des gaines aponévrotiques des muscles.
sont séparées par les veines, les vaisseaux lymphatiques ei les nerfs superficiels. Il suit de là que la peau esl mobile sur ces aponévroses; quelquefois, cependant, elle leur adhère intime- ment au moyen de prolongements fibreux nés de la face pro- fonde du derme. Exemple : les aponévroses palmaires et plan- taires. Que serait-il arrivé relativement au toucher et à la station, si la peau de ces régions eût présenté la mobilité de la peau de la cuisse? La même adhérence s'observe encore au cuir chevelu.
La mobilité de la peau sur les aponévroses a lieu par le mé- canisme suivant : de la face profonde du derme partent des prolongements fibreux très-mullipliés, lesquels interceptent des aréoles qui sont le réservoir du tissu adipeux ; ces prolon- gements réunis s'épanouissent en membrane qui glisse sur l'aponévrose, les vaisseaux et les nerfs superficiels; c'est celte membrane sous-cutanée qui porte le nom de fascia super fî- cialis ; on ne la rencontre d'une manière distincte que dans les parties où des vaisseaux et nerfs superficiels rampent entre la peau et les aponévroses : telle est la partie inférieure de l'abdomen ; tels sont les membres. Quant au fascia superficiel des autres parties du corps, fascia généralement admis par les analomistes modernes, il est tout à fait artificiel.
2° La surface profonde des aponévroses d'enveloppe géné- rale présente des prolongements fibreux qui s'interposent en- tre les couches de muscles, et même entre les muscles qui com- posent ces couches. En outre, tantôt elle donne insertion aux muscles superficiels, et par elle-même et par ses prolonge- ments; tantôt, et cette disposition s'observe dans la plus grande partie de son étendue, elle glisse sur les muscles et leurs ten- dons, au moyen d'un, tissu cellulaire filamenteux fort lâche. Enfin au milieu de toutes ces gaines musculaires, il existe une gaine propre pour les vaisseaux principaux du membre.
Ces gaines aponévrotiques ne sont pas tellement moulées sur les muscles, qu'elles ne permettent l'accumulation d'une certaine quantité de graisse dans leur cavité ; cependant, leur capacité a été si exactement mesurée sur le volume des mus-
DES APONÉVROSES EN GÉNÉRAL. ildt
des, que ces muscles contractés éprouvent de la part de leurs gaines une pression qui favorise puissan^ment leur action, en même temps qu'elle prévient tQ\it déplacement. Dans l'amai- grissement, les gaines ne sont plus remplies par leurs muscles respectifs, et le défaut de compression des muscles doit pro- bablement jouer quelque rôle dans la faiblesse du convalescent ou de l'individu épuisé par une maladie chronique.
3° Les aponévroses, par leurs circonférences, abusivement circonférences
. . , , , des aponévroses.
nommées origine et terminaison de cçs aponévroses, 1° se con- tinuent avec l'aponévrose de la région qui les précède et avec celle de la région qui les suit ; 2° se fixent aux éminences d'in- sertion que présentent les extrémités ariiculaires des os ; 3° se continuent avec les tendons dont elles paraissent être en partie l'épanouissement.
Les aponévroses sont traversées par des vaisseaux et par des nerfs; et alors des arcades, des anneaux ou des canaux fibreux Anneaux, ar-
, . , ^ , . ^ , . cades et canaux
sont destines a conduire et a protéger ces vaisseaux et ces aponévrouques. nerfs : telles sont les gaines de l'artère et de la veine fémorales, de l'artère et de la veine brachiales, l'arcade fémorale, l'arcade et le canal des adducteurs, l'arcade du trou ovalaire, l'arcade dîaphragmatique de l'aorte ; canaux et arcades qui s'opposent à ce que les artères, veines et nerfs qui les traversent ne reçoi- vent quelque dommage de la contraction des muscles. Gar- compression
, , . , . . , notable des vais-
dons-nous néanmoins de croire que ces vaisseaux soient seaux à leur pas-
, . ,, , . , sage à travers Içs
exempts de toute compression ; car l expérience a prouve que arcades aponé-
, , , , . . vrotiques.
les artères sont surtout exposées aux anevrysmes au voismqge de ces arcades. Exemple : les artères poplité, fémorale, aorte. Nous avons vu, à l'occasion du système mvïsculaire, que les fibres musculaires ne s'insèrent pas en effet à ces arcades de manière à les dilater dans tous les sens et à les élargir pen- dant leur contraction, mais bien de manière à les allonger dans un sens en les rétrécissant dans un autre. D'ailleurs, toutes les aponévroses, soit d'insertion, soit de Tomes les
r» 1 r ,,. aponévroses ont
contention , ont leur muscle tenseur. Pour les aponévroses a m- leur muscle ten- sertion, il n'est pas besoin de preuve ; le muscle ou les muscles auxquels elles fournissent un point fixe ou un point mobile, les
UU MVOLOGIE.
leiideiil nécessairement. Celle proposition n'est pas moins vraie pour les aponévroses de conlenlion : quelques-unes ont même un muscle tenseur propre. Ainsi, l'aponévrose occipiio-fron- tale a pour tenseurs l(!s muscles occipital el fronlal. L'aponé- . vrose fascia-laia el l'aponévrose palmaire sont tendues par le muscle du fascia-laia et parle petit palmaire, etc. Loi dos apo- I-cs iuscriions des aponévroses du ironc sur la ligne médiane
névroses sur la ..... . . . ,., rr. • /. .
ligne médiane, mentent ICI uiic meuiion toute particulière. Toutes les fois qu'il
n'existe point d'inserlions osseuses sur la ligne médiane, il y a
continuiié dos contiiiuité dcs fibres aponévrotiques du côié droit avec les
libres transvor- ^, , . i*. it,. . lo.
sales. libres aponévrotiques du cote gauche. La direction des fibres
établit des dillerences Irès-prononcées dans leur disposition ultérieure. Si cette direction est horizontale, il y a coniinuilé pure et simple sans ligne de démarcation aucuneentre les fibres aponévrotiques droites et les fibres aponévrotiques gauches ; si Décussation cctte direction est oblique, il y a entre-croisemeiit, de'cussa-
des fibres obli- ^. • . i» • ' j . n •« i
ques. ttoîi, suivant 1 expression consacrée, de telle manière que les
fibres obliques supérieures d'un côté se continuent avec les fibres obliques inférieures du côlé opposé, et réciproquement. Exemple : aponévroses abdominales. Quand il existe plusieurs plans d'aponévroses superposées, il y a, indépendamment de cet entre-croisement ou décussation latérale, un entre- Double déçus- croisement ou décussation antéro-postéi'ieure. C'est ainsi
salion latérale . . , o, , . ,
et antéro-posté- quc je prouverai quc Ics fibres aponevrotiqucsdcs musclesobli-
neure.
ques externes de l'abdomen du côlé droit vont former les fibres aponévrotiques des muscles obliques iniernes du côlé gauche. Loi qui préside Lcs aponévroscs, soit d'insertion, soit de contention, mem-
au dcveloppe- , . ., , , . . ., , , .
ment du système braucs inextcnsibles, résistantes, insensibles, ont une epais-
aponévrolique. , „ .
seur et par conséquent une force rigoureusement proportion- nelles à la force et à la résistance des muscles qu'elles engaîneni ou auxquels elles servent de moyen d'insertion. Ainsi l'aponé- vrose fémorale est-elle singulièrement plus forte que l'aponé- vrose brachiale ; ainsi l'épaisseur des aponévroses va l-elle en augmentant depuis la partie supérieure jusqu'à la partie infé- rieure des membres ; ainsi le puissant muscle vaste externe est-il pourvu d'une aponévrose contentive plus forte que les
DES APONÉVROSES EN GENERAL. Ub
muscles de la région postérieure el que ceux de la région inierne de la cuisse. On peut donc considérer comme une loi sans exception ce fait général, savoir : que le système aponé- vrotique suit constamment dans son développement les mêmes phases que le système musculaire. Ainsi , c'est sur des indi- vidus vigoureux qu'il faut étudier les aponévroses aussi bien que les muscles : l'aspect nacré se perd chez les individus épuisés par des maladies chroniques. C'est chez les carnas- ca^nassiefï^que siers que le système aponévrotique, de même que le système néSkJïe ^^sê musculaire, se voient dans toute leur plénitude : chez le lion, J^^J^f ^3^ 'JIJ'^; chez l'ours, l'aspect nacré est bien plus prononcé, et le tissu •«ppemenu cellulaire est souvent remplacé par du tissu fibreux. Chez ces animaux , les enveloppes cellulaires, les cloisons cellu- leuses des muscles sont des enveloppes et des cloisons fibreu- ses : cette transformation du tissu cellulaire en tissu fibreux prouve l'analogie qui existe entre ces deux tissus sous le rap- port de l'organisation, de la vitalité et des usages.
Les aponévroses minces sont composées d'un seul plan de apon^vrS ^^^ fibres parallèles laissant entre elles des intervalles ou des érail- lements plus ou moins considérables : les aponévroses fortes sont composées de plusieurs plans superposés, dont les fibres s'entre-croisent tantôt à angle droit et tantôt à angle aigu. ï! est rare que dans les aponévroses à fibres entre-croisées, on ne trouve pas la raison anatomique de la différence de direc- tion des fibres aponévrotiques dans celle des fibres ou plans musculaires qui viennent s'insérer à ces aponévroses.
Les vaisseaux et les nerfs des aponévroses sont peu connus : je crois avoir suivi des nerfs dans leur épaisseur. J'en ai bien certainement suivi un certain nombre dans l'épaisseur de la dure-mère.
Usages des aponévroses. Parties intégrantes du tissu fibreux, les aponévroses partagent les propriétés physiques, chimiques, anatomiques, physiologiques et pathologiques de ce tissu.
1" A raison de leur grande force de cohésion, elles peuvent au?"fract1onret résister aux tractions considérables ou aux distensions qu'exer- ^"^ distensions.
UG MYOLOGIE.
cent sur elles les libres musculaires. Leur division ou leur desiruclion est accompagnée du déplacement des parties qu'elles étaient destinées à brider. Elles établissent entre les différentes couches de parties des limites extrêmement préci- ses, qu'il est de la plus haute importance de connaître exac- tement, si l'on veut se rendre un compte fidèle d'une foule de phénomènes morbides, et se diriger dans la pratique des opé- rations chirurgicales. Elles soui 2° Elles sont inextensibles, d'où la résistance qu'elles oppo-
inexiensibies. . ,, , „ ,
sent au dereloppement des parties subjacentes, dou 1 étran- glement des inflammations sous-aponévroiiques. Lorsqu'elles sont soumises à une cause de distension lente et graduelle, elles finissent par céder ; mais alors elles s'éraillent, s'affai- blissent, et remplissent incomplètement leurs fonctions. Elles sont (le- 3° Elles ne sont nullement élastiques ; aussi lorsque leur
pourvues il'élas- , , .
uciié. distension a dépasse une certaine mesure, elles ne reviennent
jamais sur elles-mêmes. Voyez les parois abdominales disten- dues par la grossesse oU par une ascite. Elles Jouissent li° Le pcu de Vitalité dont elles sont douées explique
d'une vitalité . ,, . . , . „
très-bornée. pourquoi ellcs pariicipcnt SI peu aux inflammations et aux maladies des parties voisines, et pourquoi elles sont pour ces maladies des limites qu'elles parviennent rarement à franchir. Insensibles à tous les stimulants ordinaires, les aponévroses deviennent douloureuses lorsque, par une distension brus- que, elles sont portées au delà de leur extensibilité. L'apo- névrose plantaire , ainsi tiraillée , manifeste une sensibilité extrême.
DES MUSCLES EN PARTICULIER.
MUSCLES DE LA RÉGION POSTÉRIEURE DU TRONC. Les muscles situés à la région postérieure du tronc forment Ênumération
(l6s inusclcs
plusieurs couches successives qui sont, en procédant de la postérieurs du peau vers les os : le trapèze ; le grand dorsal et le grand rond ; le rhomboïde; l'angulaire; les petits dentelés postérieurs, divisés en supérieur et inférieur ; le splénius ; le grand com- plexus ; le petit complexus ; le transversaire du cou ; les mus- cles spinaux postérieurs, divisés en sacro-lombaire, long dor- sal et transversaire épineux ; les interépineux du cou ; le grand et le petit droit ; le grand et le petit oblique postérieur de la tête.
Trapèze.
Préparation. \° Tendre ce muscle en plaçant un billot sous la poi- trine ; 2° faire à la peau une première incision qui s'étende de laprolu- bérance occipitale jusqu'à la douzième vertèbre dorsale ; 3*^ une incisio/i horizontale , qui , de la septième vertèbre verticale , s'étende jusqu'à l'extrémité externe de la clavicule ; 4° disséquer ces deux lambeaux, en comprenant dans la dissection une membrane celluleuse qui adhère intimement au muscle ; 5° disséquer avec beaucoup d'attention les in- sertions occipitales qui se font par une aponévrose très-mince et très- adhérente à la peau.
Le trapèze, le plus superficiel des muscles de la région Forme générale. postérieure du tronc, recouvre la nuque et le dos : il est large, triangulaire plutôt que trapézoïde, assez épais à sa partie moyenne, à angle supérieur tronqué, à angle inférieur très- aigu et très-allongé.
Insertions. Il s'insère : d'une part (insertions fixes)^ aux inserUons fixei. apophyses épineuses des dix premières et quelquefois des
68 MYOLOGIE.
douze verlèbres dorsales, et aux ligamenls inlerépineux cor- respondanls; aux apophyses épineuses de la sixième et de la septième verièbre cervicale, au raplié médian cervical posté- rieur, à la protubérance occipitale externe et au tiers interne de
Mobiles. la ligne courbc occipilalc supérieure ; d'w7/e ai</re/?flr/(///*er-
tions mobiles), à toute la longueur de l'épine de l'omoplate, au bord postérieur de l'acromion, et au tiers externe du bord postérieur de la clavicule (dorso-susacromien, Chauss.).
Mode d'inser- Lcs insertions fixes de ce muscle se font : 1° aux apophy-
tionauxapnphy- , . ,
ses (épineuses, scs cpmcuscs dcs dixième, neuvième el liuiiieme vertèbres dorsales, el aux ligamenls interépineux correspondants par des libres aponévrotiques qui vont en diminuant de bas en haut, et constituent ainsi une petite aponévrose triangulaire. Les fibres aponévrotiques semblent disparaître, tant elles sont peu prononcées, au niveau des septième, sixième, cinquième et quatrième vertèbres dorsales.
2° L'insertion aux troisième, deuxième, première vertèbres
dorsales, septième et sixième vertèbres cervicales, se fait au
Ellipse apo- Contraire par une aponévrose large et forte, demi-elliptique,
irapèzes."*^ *^^ qui, adosséc à celle du côté opposé, constitue une ellipse apo-
névrotique très-forte et très-remarquable.
Au raphé o° Au-dcssus de la sixième vertèbre cervicale, le muscle
médian cervical ,. , , . . . ,..
postérieur. S inscrc u uu entre-croiscment aponevroiique (ligameni cer-
vical postérieur des auteurs), que j'appellerai rajphé médian cervical postérieur. A la protubé- 4" A la protubérauce occipitale externe, il s'insère par des
rance occipitale
externe. fibrcs apouévroiiques confondues avec celles du muscle de
l'autre côté. A .la ligne 5° A la ligne courbe demi-circulaire supérieure de l'occi-
courbe supé- , ^, . , , i i .,,
rieiire. pital, par uuc lamc fibreuse, mince, dépourvue de brillant apo-
névroiique, très-adhérente à la peau, confondue avec une la- me aponévrotique émanée du muscle slerno-mastoidien. C'est celle lame fibreuse qui constitue l'angle supérieur tronqué du muscle (1).
(1) Celle aponévrose occipitale du trapèze mérile une description délaillée.
DUS MUSCLES EN PARTICULIER. ^9
Nées de celle longue série d'inseriions, les fibres charnues Triple diroc-
. . -, tion des fibres
se porteiil loiUes de dedans en dehors : les inférieures cre bas charnues.
en haut, les supérieures de haut en bas et d'arrière en
avant, les moyennes horizontalement, et vont se terminer :
1° les inférieures ou ascendantes, en se ramassant en faisceau, insertion des
, , . , . . ,. fibres ascendaa-
a une aponévrose triangulaire qui glisse, avec ou sans syno- tes et moyennes
, , , . , . à l'épine scapii-
viale, sur la pelite facette placée a l extrémité interne de laire et à l'acro- 1 épine scapiilaire, pour aller s insérer au tubercule qui lui fait suite (1); 2° les fibres moyennes ou horizontales au bord postérieur de l'épine scapulaire par des fibres aponévrotiques très-marquées, surtout vers l'acromion ; je ferai remarquer que cette insertion a lieu, non-seulement à la lèvre supérieure de Tépine scapulaire, mais à la presque totalité de l'épais- seur de ce bord, dans une espèce de gouttière à insertion qu'il présente ; 3° les fibres supérieures ou descendantes se contour- Des fibres des.
,, ^ ,,,.,,- . tendantes ou Gla-
nent sur elles-mêmes pour aller s insérer a la portion con- Ticuiaires.
La lame aponévrolique du sterno-masloïdien qui la recouvre est mince, dépour* vue du brillant aponévrolique, et se présente sous l'aspect de fibres curvilignes, à concavité inférieure, qui semblent se détacher du bord postérieur du muscle sterno-niastoïdien, auxquelles s'unissent des fibres aponévrotiques horizontales émanées du muscle auriculaire postérieur. Il résulte de ces trois ordres de fibres aponévrotiques, savoir, de celles du trapèze, de celles du sterno-mastoïdien et de celles de l'auriculaire postérieur, une espèce de Irame fibreuse, très-dense, intimement unie au tissu adipeux du derme, au milieu de laquelle il est assez difficile de suivre le rameau auriculaire du nerf facial qui est contenu dans son épaisseur.
Il n'est pas rare de voir les fibres aponévroiiques du sterno-masloïdien rem- placées en partie par des faisceaux charnus qui recouvrent ie splénius et ne de- viennent aponévrotiques qu'au voisinage de la protubérance occipitale externe et de la ligne courbe occipitale supérieure.
Il n'est pas rare non plus de voir le muscle auriculaire postérieur se prolon- ger comme une bande charnue horizontale jusqu'au voisinage de la proîubé- rance occipitale externe.
(1) Cette aponévrose triangulaire présente toujours une sorte dt» plissement ; elle s'enfonce sous les fibres aponévrotiques transversales de la partie moyenne du muscle, et s'insère non-seulement au tubercule, mais à une bonne partie de la longueur de l'épine. Cette aponévrose triangulaire se continue avecl'aponé* \rose sous-éjwneuse.
ôO Mvni.or.Ti,.
vexe, c t'Sl-îi-dire au liors cxlcrnc du bord postérieur de la clavicule; uu j;rand nombre de ces fibres s'anache à la face supérieure deccl os. Rapports. Rapports. Le Irapùzc est recouvei l par la peau, dont il est
séparé par une lame aponévroiiquc, cxceplé supérieurement, où il lui'adhèrc d'une manière intime; il recouvre : l°aucou, les muscles complexus, splénius, angulaire; 2° au dos, le rhomboïde, le petit dentelé supérieur, le susépineux, les mus- cles spinaux postérieurs et le grand dorsal. Importance Lcs rapports les plus importants de ce muscle sont ceux
des rapports de
son bord supé- que présente SOU bord supérieur externe ou occipiio-clavicu-
rieiir externe.
laire; celui-ci borne en arrière le triangle susclaviculaire, lequel est limité en avant par le stemo-masloïdien, et en bas par la clavicule. Or, il est à remarquer, sous le rapport des indications que peut fournir ce bord du trapèze, relativement à l'espace sus-clavicnlaire, qu'il s'avance quelquefois jusqu'à la partie moyenne de la clavicule; on l'a même vu s'entre- croiser avec le bord postérieur du slerno -mastoïdien (1).
Action. Pour bien comprendre l'action du trapèze, il im- porte de diviser ce muscle en trois portions qui répondent à la triple direction de ses fibres : Action de la 1° La porliou Supérieure ou descendante est représentée
partie supé- ,. . i ,,,...•» ,» , . ,
lieure ou des- par uuc liguc OU axc cteudu de 1 occipital à 1 extrémité
cendante. i , , . , . ,. .,
externe de la clavicule; raccourcissez cette ligne, il y aura élévation de la clavicule , et par conséquent du moignon de l'épaule; si le point fixe est à l'épaule, celle portion du trapèze déterminera l'inclinaison latérale et l'extension de la lêie, et de plus elle lui imprimera un mouvement de rotation par lequel la face sera dirigée du côté opposé. fAcUon de la 2° La portiou moycnuc ou horizontale du trapèze est repré-
portlon moyen- , ,..,.„,'. i i
ne ou horizon- scntce par uue ligne étendue de 1 apophyse épineuse de la pre-
(1) J'ai considéré comme accessoire ou supplémentaire du trapèze, un fais- ceau musculaire que j'ai rencontré récemment : il était étendu de l'apophyse transverse de l'atlas à l'extrémité externe de la clavicule, où il confondait ses insertions avec le trapèze. L'insertion à l'atlas avait lieu en avant du splénius et de l'angulaire.
GRAND DORSAL ET GRAND ROND.' 51
mière verlèbre dorsale au bord supérieur de racromioii; rac- courcissez cette ligne, et l'épaule sera portée en arrière; mais, à raison de l'obliquité que présente l'épine de l'omoplate, cette contraction imprimera à l'omoplate un mouvement de bas- cule, par lequel le moignon de l'épaule sera porté en haut. 3° La portion inférieure ou ascendante du trapèze est re- [Action ûe la
, , , , . , X T T portion infé-
presentee par une ligne étendue de la neuvième vertèbre dor- rieure ou ascen-
, X ,, , . , . , ., , . 1 . • dante.
saîe a 1 extrémité interne de lepine scapulaire ; raccourcissez celte ligne, et le bord spinal do l'omoplate sera porté en de- dans et en bas, d'où résultera, par un mouvement de bascule ou de rotation tout à fait analogue au mouvement de son- nette, dont le mécanisme a été indiqué au sujet des articula- tions scapulo-claviculaires, l'élévation du moignon de l'épaule.
4° Quand les trois parties du muscle trapèze se contractent simultanément, l'omoplate est portée en dedans, et le moignon de l'épaule élevé.
Lorsque le point d'insertion fixe est à l'épaule, la contrac- tion du trapèze a pour résultat le soulèvement du tronc.
Muscles grand dorsal et grand rond;
Préparation. 4" J end re le grand dorsal de la même manière que le trapèze, et de plus, en écartant le bras du tronc ; 2° faire sur la ligne médiane une incision étendue de la dixième vertèbre dorsale jusqu'au sacrum; 3° pratiquer une incision transversale étendue de cette même dixième dorsale au bord postérieur de l'aisselle ; 4° comprendre dans cette incision une membrane fibro-celluleuse très-adhérente aux fibres charnues; 5° disséquer l'insertion humérale avec beaucoup d'attention, et préparer en même temps le muscle grand rond, qui a les rapports les plus intimes avec cette insertion humérale. et que par cette raison on doit étudier en même temps que le grand dorsal.
Gra7id dorsal.
Le grand dorsal occupe la région lombaire, une partie de la région dorsale et le bord postérieur du creux de l'aisselle ; c'est le plus large de tous les muscles du corps humain (latis» simus dorsi, Albin.). Il a la forme d'un triangle dont l'angle inférieur serait tronqué, l'angle supérieur et externe très- allongé.
52 MYOLOGIE.
^usinions fixes; Ittserlions . Ce muscle s'insèie : iïune part (Jnsertiong fixes) l^aux apophyses épineuses des six ou sept dernières verlèbres dorsales , et de louies les verièbres lombaires ei sacrées, 2° au liers postérieur de la créle iliaque, 3° aux irois ou quatre dernières côles. Mobiks. D'une autre part (insertions niohifes) il s'insère, non
point au bord postérieur de la coulisse bicipiiale de l'humé- rus, comme on le dit généralement, mais dans le fond même de celle coulisse (Jumho-hume'ral, Chanss.). Très - lar^e Lcs inscrtions à la crête iliaque et à l'épine se font par une
aponéviose loin- ^
»>a''f. aponévrose triangulaire, étroite et mince en haut, très-large et
très-forleen bas, où elle se confond avec l'aponévrose, du peiit dentelé inférieur, celle du petit oblique et le feuillet postérieur de l'aponévrose du transversc. Cette aponévrose, qui concourt à former la gaîne contentivc des muscles sacro-lombaire, long dorsal et iransversaire épineux, constitue le feuillet superficiel de l'aponévrose abdominale postérieure, que je décrirai plus lard. Les insertions costales se font à la face externe des côtes par des languettes charnues oudigilalionsqui s'entre-croisenl Triple diirc- avec ccllcs du grand oblique (1). De la triple insertion spinale,
lion des libres ... , , r.i , ». . i ^ i
charnues. iliaquc Cl costalc, Ics fibres charnues se dirigent de dedans
en dehors : les supérieures horizontalement, les moyennes
Leur conver- obliquement, les externes verticalement. Toutes convergent
i ence.
et forment un faisceau considérable, qui se dirige vers l'angle inférieur de l'omoplate, duquel se détache souvent une lan- guette musculaire qui vient se joindre aux fibres supérieures. A partir de cet angle qu'elles reconvi-ent, les fibres charnues se contournent de telle sorte que les fibres inférieures ou verticales deviennent d'abord antérieures, puis supérieures; tandis que les fibres supérieures ou horizontales deviennent postérieures, puis inférieures. j\e pourrait-on pas dire que Leur torsion, cette torsion dcs fibres a pour objet de s'opposer à leur dé- placement respectif?
(t) Il est rare de voir le graud dorsal s'insérer à la dernière côte; il est ass(Z fréquent de ne lenconlrer pour le grand dorsal que deux insertions coslales, Tune pour la dixième, l'autre pour la onzième cote.
GRAND DORSAL ET GRAND ROND. 53
Toutes CCS fibres viennent se lermincr à un tendon aplati ou Tendon humé*
rai.
plutôt à une bandelette quadrilatère qui les reçoit dans un dé- doublement de ses fibres ; cette bandelette aponévrolique que les fibres charnues abandonnent immédiatement, vient se fixer, après un trajet d'un pouce et demi environ, non au bord pos- térieur de la coulisse bicipilalc de l'humérus, mais au fond son insenion
, ,. 111 1 1 • au fond de la
de cette coulisse, entre le tendon du grand pectoral qui est en coulisse bicipi- avant et le tendon du grand rond qui est en arrière, à une plus grande hauteur que celle à laquelle s'insèrent ces deux derniers muscles. Une bandelette fibreuse verticale étendue du petit trochanter de l'humérus au tendon du grand dorsal, le long de son insertion humérale, semble destinée à le brider, Enfin du tendon du grand dorsal part une expansion fibreuse qui se continue avec l'aponévrose brachiale. Rapports. 1° Ce muscle est recouvert par la peau, dont il Rapports su-
^ ^ I- r 7 perficiels.
est séparé par une gaine fibro-celluleuse très-adherenle j il est aussi recouvert par l'angle inférieur du trapèze.
T II recouvre les muscles spinaux postérieurs, le petit den- Profonds, télé inférieur, les intercostaux externes, le grand dentelé, l'an- gle inférieur de l'omoplate, le rhomboïde, et enfin le grand rond, par lequel il est lui-même recouvert à son tour.
3° Son bord externe présente des rapports avec le bord postérieur du grand oblique, dont il est assez souvent séparé inférieurement par un petit intervalle tiiangulaire.
Quelquefois, du bord externe du grand dorsal naît un faisceau qui va se continuer avec le bord inférieur du grand pectoral.
Grand rond. Le grand rond, muscle épais et fort, qui, sous le rapport de i-e grand ro:id
... , , ^. . . t^sl un muscle.
ses usages aussi bien que sous le rapport de sa disposition ana- accessoire du
1 . V . 1 ' r ,, .1 , g'''"i<i dorsal.
tomique, doit eire considère comme 1 accessoire du grand dorsal, est situe 'à la partie postérieure de l'épaule.
Insertions. Il s'insère : d'une part {insertions fixes), 1° au liiscriions fixes \ tiers inférieur du bord axillaire de l'omoplate entre le petit rond et le sous-scapulaire ; 2' à la fosse sous-épineuse, sur une
tion.
5^ mvolugil:.
surface quadrilatère, légèremeiil rugueuse, qui occupe la paiiie iufôiieure et externe de celle fosse, au-dessous du petit rond, en dehors du muscle sous-épineux ; d'une autre part {inser-
Mobiies. tions mobiles)^ à la lèvie postérieure de la coulisse bicipilale
de l'humérus. {Scapulo-huméral, Chàuss.^.
Mode d'inser- Les insertions scai)ulaires se font: au boid axillaire par des fibres aponévrotiques; à la fosse sous-épineuse et à la cloison aponé\ relique qui sépare le grand rond du muscle sous-épi- neux, direclemeul par les fibres charnues. Nées de ces diver- ses insertions, les fibres charnues forment un faisceau irès- épais, aplati d'avant en arrière, et nullement cylindroidi?,
Direction du large de deux à trois doigls, qui se dirige obliquement en dehors et en haut, et se conlourne sur lui-même de telle ma- nière, que la face postérieuie devient antérieure et la face anlérieurc devieni posléricure pour venir se fixer au bord pos- térieur de la coulisse bicipilale de l'humérus. L'inseriion hu- mérale se fait par une bandelette aponévrotique composée de deux lamelhs, dont rantérieure est la plus considérable, lamel- les unies par leurs bords inférieurs, écartées dans le reste de leur étendue, et qui manquent à la partie supérieure du muscle.
Rapports avec Rapports. Les rapports du grand rond avec le grand dorsal sont les suivants: le grand dorsal recouvre d'abord le grand rond à son exirémilé scapulairc; puis il conîouine son bord inférieur, et vient se placer au-devant de lui. Le tendon du grand dorsal est donc appliqué au-devant du tendon du grand rond. Ces deux tendons se fixani, celui du grand dorsal au fond de la coulisse bicipilale, ou plutôt au fond et en même temps à la lèvre antérieure de celle coulisse, derrière le grand pec- toral j celui du grand rond à la lèvre postérieure j ces deux ten- dons, dis-je, sont séparés par un intervalle dans lequel exisle toujours une synoviale. Je ferai remarquer que c'est le grand rond qui constitue essentiellement le bord postérieur du creux de l'aisselle, car le tendon du grand dorsal, bien qu'i.ppliqué au-devant du grand rond , ne descend jamais au niveau du bord inférieur de ce muscle, tandis qu'il dépasse en haut son bord supérieur.
le grand dorsal.
RHOMBOÏDE. 55
Les autres rapports du grand rond sont les suivants : recou- Autres rapport»
, ., r ' 1 1 1 , du grand rond.
vert par la peau, dont il est sépare en dedans par le grand dorsal et en dehors par la longue portion du triceps, il recou- vre le sous-scapulaiie, le coraco-biachial, la courte portion du biceps, le plexus brachial, les vaisseaux axillaires et le tissu celiulaiic du creux de l'aisselle ; il côtoie, par son bord su- périeui', le muscle petit rond, dont il est ensuite séparé par la longue portion du triceps.
Action des muscles grand dorsal et grand rond. Le Le grand dor- sal et le grand
erand dorsal porte le bras dans 1 adduction, dans la rotation rond sont ad-
ducteurs et ro-
en dedans, et en iiiême temps il le diri2je en arrière (awe tateurs en de- dans. scalptor). Lorsque les fibies supérieures ou horizontales se
contractent seules, le bras est porté en dedans et en arrière;
quand ce sont les inTérieiUTS, il est porté en bas.
Le grand rond remplil exiiLlement les mêmes usages que le gi'and dorsal, dont il est le congénèi'e et l'accessoire, et avec lequel il combine toujours son action. Il porte, en effet, Thu- mérus en dedans, en arrière et en bas.
Quand l'humérus devient le point fixe, le grand dorsal sou- lève le tronc avec d'autant plus d'efficacité qu'il s'insère à la fois aux côtes, à l'épine et au bassin.
A raison de ses insertions costales, le muscle grand dorsal est un muscle inspirateur. Il est même à remarquer que la direction de ses fibres, qui est presque perpendiculaire à celle des côtes, lui permet d'agir avec beaucoup de puissance.
Rhomboïde.
Préparation, i" Diviser le trapèze par une incision étendue de la troisième vertèbre dorsale à l'angle inférieur de l'omoplate; 2» dissé- quer les deuX lambeaux, en ayant soin d'enlever une lame fibro-cellu- leiise qui adhère intimement au trapèze.
Situation
Le rhomboïde, situé à la région dorsale, à la partie posté rieure du tronc, présente assez exactement la forme d'un pigmc rhombe ou lozange : il est large, mince, plus épais inférieure- ment que supérieurement, presque toujours divisé eu deux portions.
oG
^nOLOGïE.
Iiiscilions (i.\cs
Mobiles.
Mode d'iiiscr rioi).
Direction
Insertions. Ce muscle s'insère : (Xuue part {insertions fixes)^ au bas du raphé médian cervical, aux apo|)hyses épi- neuses des sixième et septième verlèbres cervicales et des qua- tre ou cinq .premières dorsales et aux ligamcnls inlerépineux correspoïklanls ; *Xunc autre part (insertions ?ncbi/es)y'àu bord interne ou spinal de l'omoplalc, dans toute la poriion située au dessous de l'épine scapulairo (dorso-scapulaire, Cliauss.)-
Les inscrlions */)///fl/^^ ou inlcrnes se font par' des libres aponévroliques d'autant plus longues qu'on les examine plus près du bord inféi leur du muscle. De là, les libres charnues se portent, parallèlement entre elles de haut en bas et de de- dans en dehors, à un tendon très-i»rèle (pii longe le bord pos- térieur de l'omoplate, auquel il n'adhère qu'à ses deux exlré- milés; le plus grand nombre des fibres va s'insérer à l'angle inférieur de l'omoplate, immédiatement au-dessus et en anière du grand dentelé, i)ar un tendon très-foit, qui constitue l'at- tache principale du rhomboïde, dans l'épaisseur duquel il s'épanouit, et dont le tendon grêle n'est qu'une dépendance.
La poriion supéiicure de ce muscle, celle qui vient du liga- ment cervical des sixième et septième vertèbres cervicales, va se fixer isolément au niveau de l'épine scapulaire. Elle est or- dinairement distincte du reste du muscle; ce qui motive les Petit ihom- dénominations de petit rhomboïde ou rhomboïde supé- rieur, données à ce faisceau charnu par Vésale, Albinus et Sœmcnering.
Rapports. Ce muscle est recouvert par le trapèze, le grand dorsal et par la peau.
Il recouvre le petit dentelé supérieur, une partie des mus- cles spinaux postérieurs, des côtes et des muscles intercostaux .
Action. Le rhomboïde a pour effet d'élever l'omoplate et de la porter en dedans.
Ce muscle, agissant spécialement sur l'angle inférieur de l'omoplate, fait éprouver à cet os un mouvement de rotation par lequel l'angle antérieur, et par conséquent le moignon de l'épaule, est abaissé. Ce muscle est congénère du trapèze, en ce sens que, comme lui, il tend à porter l'épaule en dedans; il
boïde
Rapports.
Aciioi).
ANGULAIRE DE l'OMOPLATE. 57
est en outre congénère des fibres supérieures du trapèze, en ce sens qu'il est l'élévateur de l'épaule ; d'une autre part, il est antagoniste du trapèze, en ce qu'il est abaisseur du moignon de l'épaule, tandis que le trapèze est un élévateur.
Angulaire de l'omoplate.
Préparation. 1° Couper avec précaution les insertions du trapèze à l'épine de l'omoplate ; 2° diviser la pariie supérieure du sterno-masloï- dien pour arriver aux apophyses transverses des trois ou quatre pre- mières vertèbres cervicales.
Uangulaîre, situe à la partie postérieure et latérale du situation, cou, présente la forme d'un gros faisceau musculaire allongé, Figure, divisé supérieurement en trois, quatre et quelquefois cinq faisceaux secondaires ; aplati de dehors en dedans dans sa moitié supérieure, et d'arrière en avant dans sa moitié infé- rieure indivise.
Insertions. Il s'insère : d'une part (insertions fixes) ^ aux insertions fixes : tubercules postérieurs des apophyses transverses des trois, quatre et quelquefois cinq premières vertèbres cervicales, en dehors du splénius, en arrière du scalène postérieur; d'une autre part (insertions mobiles)., à l'angle supérieur de l'o- Mobiles. moplate (d'où lui est venu son nom) et à toute la portion du bord interne de cet os, qui est située au-dessus de l'épine sca- pulaire (trachêlo-scapulaire, Chauss.). Il n'est pas rare de voirie muscle angulaire s'insérer exclusivement non à l'angle de l'omoplate, mais seulement à cette partie du bord interne qui est au-dessus de l'épine scapulaire, entre le muscle sus- épineux et le muscle grand dentelé.
Les insertions cervicales de ce muscle se font par trois, qua- Mode d'inser- tre ou cinq tendons, auxquels succèdent autant de faisceaux charnus, d'aboi d distincts, puis réunis en un seul corps charnu, qui se porte en bas, en arrière et en dehors, et s'élargit pour se fixer à l'omoplate par de courtes fibres aponévroliques. Le faisceau principal de l'angulaire naît de l'atlas ; les trois ou quatre faisceaux qui suivent, vont successivement en décrois- sant. Il est difficile d'isoler complètement à leur insertion les
Rappui li>.
L'suge:>.
Silualion.
Figure. Iusertioni>.
58 MVOLUGIE.
tendons cervicaux de ce muscle de ceux du splénius cl du scalène poslërieur (1).
Rapporte. Recouvert par le trapèze, le slerno-niasloïdicii et par la peau, ce muscle recouvre le splénius, le sacro-lom- baire, le iransversairc du cou cl le pelii deniclé.
Action de V angulaire. Quand son insertion supérieure esl fixe, ce muscle porle l'angle posléricur de l'épaule en haut ci en avant, et parconséquciii il imprime àl'omoplaïc un mouve- ment de rolaiion en vertu duquel le moignon de l'épaule esl abaissé. Ce muscle est congénère du rhomboïde et du trapèze pour l'élévation de l'épaulc; il est congénère du rhomboïde sous le rapport de l'abaissement du moignon; il esl anlago- nisie du trapèze sous le rapport de l'élévation du moignon de l'épaule.
Lorsque l'aiigulaiie prend son point li.ve en bas, ce qui doit être extrêmement raie, il incline le cou en arrière et de son côté.
Petits dentelés postérieurs.
Au nombre de deux : l'un supérieur, l'autre inférieur.
Préparation. \'* Pour le supérieur : le Irapèze et le rhomboïde étant divisés et renversés, portez l'omoplate en avant ; 2° pour l'inférieur : enlevez le grand dorsal avec beaucoup de précaution, son aponévrose se confondant avec celle du petit dentelé inférieur; 3** conserver une aponévrose très-mince qui s'étend du dentelé supérieur à l'inférieur.
A. Petit dentelé supérieur. Petit muscle très-mince, situé à la partie supérieure et postérieure du thorax, de foryne irrégulièrement quadrilatère.
Insertioîis. Il s insère : d'une part, au raphé médian cervical postérieur, à la partie inférieure de ce raphé, jus- qu'au niveau de la quatrième vertèbre cervicale , aux apo- physes épineuses des sixième et septième vertèbres cervi- cales, et des deux ou trois premières vertèbres dorsales.
(1) J'ai vu un faisceau assez considérable se détacher de la ligne courbe occi- pitale supérieure, au-dessous du slerno-masloidien, se porter verticalement en bas, s'accoler à l'angulaire, et venir s'ajouter au faisceau de l'atlas. Il y avait, dans ce cas, un angulaire du cou et un angulaire de la tète.
I
PETITS DENTELÉS POSTÉRIEUIIS. 59
D'une autre part, au bord supérieur et à la face externe des seconde, troisième, quatrième et cinquième côies (dorso- costal, Chauss.)-
Les insertions verléJDrales se font par une lame aponévro- Aponévrose tique très-mince, à fibres parallèles, obliques de haut en bas et de dedans en dehors. De cette aponévrose , qui forme au moins la moitié interne du muscle, naissent les fibres char- nues qui suivent la même direciioii que les fibres aponévio- Direction, tiques, et se divisent presque immédiatement en quaîre lan- Division en
Il • . j » dentelures.
guettes ou dentelures, lesquelles se terminent par de courtes fibres aponéviotiques qui constituent les insertions costales du muscle : la premièiC langueile s'aiiachc au niveau de l'angle de la deuxième côte; les suivantes, d'autant plus loin de cet angle qu'elles sont plus inléricurcs.
B. Le 'petit dentelé inférieur, de forme irrégulièrement quadiilatère, mince et aplati , comme le précédent, mais plus étendu en largeur, est situé à la partie inférieure du dos et situation. supérieure des lombes. Il s'insère, d'une part , aux apo- insertions, pbyscs épineuses des deux deniièi es vertèbres doi sales et des trois premières lombaires; d'une autre part, au bord infé- rieur des seconde, troisième, quatrième et cinquième fausses côtes (Jomho-cQslal, Chauss.).
Les insei'iions vertébrales ou inltmes se font par une apo- Aponévroses
d'insertion.
névrose analogue à celle du petit dentelé supérieur, mais
dont les fibres sont obliquement dirigées de dedans en de- Direction.
hors et de bas en haut, c'est-à-dire en sens inverse du muscle
précédent.
De cette aponévi*osc,qui forme la moitié interne du muscle, naisSi nt les fibres charnues qui suivent la même direction que les fibres aponéviotiques, et se divisent en quatre lan- guettes ou dentelures aplaties, de largeur inégale et progrès- Dentelures, sivement décroissante des supérieures aux inférieures. Ces languettes se fixeni aux côtes indiquées par autant de lames aponévrotiqucs : la plus élevée au niveau de Tangle de la côte correspondante; les suivantes d'autant plus loin de l'angle qu'elles sont plus inférieures.
()0 MYOLOGIE.
Rapports. Rapports. Les deux muscles donlelés ont des rapports
coniniuns et des rapports propres à chacun dVux.
Tous deux recouvrent le long dorsal, le sacro-lombaire, le iransversaire épineux , les côles et les muscles inlercoslaux qui leur correspondent.
Mais, de plus, le supérieur est recouvert par le liiomboïde, le trapèze, le grand dentelé, et rccouvie le splénius et le iransversaire du cou.
L'inférieur est recouvert par le grand dorsal avec l'aponé- vrose duquel sa partie aponévrotique est tellement confon- due, qu'il est impossible de l'en séparer complètement. Il recouvre avec adliérence inlime le feuillet postérieur de l'aponévrose du transverse. Usages. Action des muscles petits detitelés. Ces muscles ont des
usages communs et des usagps qui appartiennent en propre à chacun d'eux. Les usages communs sont de maintenir dans la gouttière verlébrale la pariie des muscles longs du dos, qui est la plus longue, et par conséquent la plus disposée à se dé- placer. Cette conienlion est produite par la irartion qu'exerce leur pallie charnue sur leur partie aponévrotique.
Pour ce qui est des usages propres à chacun de ces muscles : 1° Le petit dentelé supérieur est un élévateur des côles aux- quelles il s'insère, et par conséquent un muscle inspirateur; 2° le petit dentelé inférieur est au contraire un abaisseur des côtes, et par conséquent un muscle expiraieur.
Aponévrose in- C. j4ponév7 0se intermédiaire aux petits deiitelés. In- termédiaire aux , , , , 1 . 1 t »
petits dentelés dependanimcnt des aponévroses propres des petits dentelés,
postérieurs. ... , , , . , .
il existe entre ces muscles une lame aponévrotique tres-mince, quadrilatère comme l'intervalle qui les sépare, formée de libres transversales resplendissantes comme les fibres aponé- vrotiques propres de ces muscles. Cette aponévrose s'insère par son bord interne au sommet des apophyses épineuses , par son bord externe aux angles des côtes, par son bord in- férieur au bord supérieur du dentelé inférieur : il est rare qu'elle se continue en haut avec le bord inférieur du petit dentelé supérieur. Presque toujours elle s'enfonce [sous lui
SPLÉNILS OU 3IAST0ÏD1EN POSTÉRIEUR. 61
pour devenir l'aponévrose conleiuive du muscle splënius. Les usages de celle aponévrose soni évidemment de servir d'aponévrose contentive aux muscles spinaux postérieurs ou longs du dos. La direclion en sens opposé des mus- cles peiiis dentelés doit favoriser la tension de celle aponé- vrose.
Splénius ou mastoïdien postérieur.
Préparation. Il suflQt pour préparer ce muscle d'enlever le trapèze, le rhomboïde et le petit dentelé supérieur.
Ainsi nommé parce qu'on l'a comparé à la rate ((tttXt.v), le splénius est situé à la partie postérieure du col et supérieure situauon. du dos : c'est un muscle large, terminé en pointe inférieure- Figure, ment , divisé en deux portions supérieurement.
Iusertio?is. Il s'insère : d'mie paî't (^insertio'us fixes), insertions fixes; aux apophyses épineuses des quatre ou cinq premières vertè- bres dorsales et aux ligaments sur-épineux correspondanls, aux apophyses épineuses des sixième et septième verlèbres cervicales, et au raphé médian cervical poslérieur, dans l'espace compris entre la sixième et la troisième vertèbre cervicale.
I)'u7ie autre part (insertions mobiles) , 1° aux tubercules Mobiles, postérieurs des apophyses transverses de l'atlas, de l'axis et souvent de la iroisième vertèbre cervicale; 2° à la moitié pos- térieure de la face externe de l'apophyse masioïde dans toute la hauteur de cette apophyse, derrière le sierno-masloïdien avec lequel il entrelace quelques-unes de ses insertions ; 3° à la lèvre inférieure de la ligne courbe occipitale supérieure, au- dessous du sterno-mastoïdien.
Les insertions spinales de ce muscle se font par des fibres Mode d'inser-
j, . . 1 , , , . , lions spinales.
aponevrotiques d autant plus longues, qu on les examme plus inférieurement. De là les fibres charnues se dirigent oblique- Direction. ment de bas en haut et de dedans eti dehors, d'auianl plus longues et plus rapprochées de la direction verticale qu'elles sont plus inférieures, forment un corps charnu, large, aplaii, beaucoup plus épais en dehors qu'en dedans, qui se divise
G5 MYOî.OGIE.
Ditision (lu bicniôl on doux norlions : riinc inférieure Qi externe, plus
spléniusen deux
portions. petite; l'autre supérieure ot interne, plus considérable. La
première portion , quelquerois distincte dès son origine, se subdivise bientôt en deux ou trois faisceaux que terminent autant de languettes aponévioliques longues qui vont s'insérer
spiéniusducon. ù Tailas, il l'axis , el souvent à la troisième cervicale. C'est le splénius du cou {dorso-trachélieîi, Chauss.). Le faisceau qui va à l'ailas est le plus volumineux. La seconde portion du splénius, ou In partie supérieure et interne, qui constitue la partie la plus considérable du muscle, est destinée à la tête : Splénius de la c'csl le splénius de la tète {cervico-mastoïdien , Chauss.). Je ferai remarquer combien les insertions mastoïdiennes de ce muscle sont fortes et multipliées. Elles ont lieu par des fibres aponévroiiques parallèles, d'autant plus fortes et plus serrées qu'on les eximiine plus près du sommet de l'apophyse mastoide, où elles constituent un tendon très-fort et très- court. Les insertions occipitales, bien moins nombreuses, se font par des fibres aponovroiiques extrêmement courtes. Rapporis. Rapports. Le splénius est lecouvert par le trapèze, dont il
est séparé en bas par le rhomboïde ot par le petit dentelé pos- térieur et supérieur : recouvert encore par le sterno-mastoï- dien et Tangulaire, il recouvre le grand comploxus, le long dorsal, le transversairc du cou et le petit comploxus. Son bord externe est longé par l'angulaire, qui s'appuie sur lui supérieurement, et confond ses insertions cervicales avec les siennes ; il en est séparé en bas par le transversairc du cou etle sacro-lombaire. Son bord interne ou spinal, extrêmement mince, est séparé en haut de celui du côté opposé par un espace triangulaire, dans lequel on voit les grands com- ploxus. Usages.^ Usages, Le splénius porte la tête dans l'extension, l'incline
de son côté, et lui fait exécuter un mouvement de rotation en vertu duquel la face est dirigée du même côté. Cette action du splénius a lieu et par ses attaches occipitale et mastoïdienne, Extenseur et et par l'épais faiscoau qui s'attache à l'atlas. Par ses faisceaux S?t"du cou.'^ d'insertion à la deuxième et à la troisième vertèbre cervicale,
GRAND COMPLEXIS. Gf.
il lend à imprimer à ces vertèbres un mouvement de rotation dans le même sens. Lorsque les deux muscles splénius agis- sent simultanément, la tête est renversée directement en ar- rière. Le splénius est donc extenseur ^Xrotateur de la tète et du cou : il concourt dans la station verticale au maintien de la tête, qu'il empêche d'obéir à la force de gravité qui l'en- traîne en avant.
Grand complexus.
Préparation. Diviser le splénius perpendiculairement à la direction de ses fibres, et renverser les deux moitiés , l'une en haut, l'autre en bas ; déjeter en dehors la partie supérieure du long dorsal ; le transver- saire du cou et le petit complexus.
Le grand complexus est situé à la partie postérieure du situation. cou et supérieure du dos, au-dessous du splénius. Il est apla- ti, large supérieurement, terminé en pointe inférieurement.
Insertions. Il s'insère : d'une part {insertions fix€s\ rnsenions Cxt-s ; 1" aux apophyses transverses des cinq ou six premières ver- tèbres dorsales ; 2° aux tubercules articulaires et à l'angle ren- trant que forment en arrière les apophyses transverses avec les apophyses articulaires des quatre dernières vertèbres cervicales; 3° quelquefois aux apophyses épineuses de la der- nière vertèbre cervicale et des deux premières dorsales par des languettes charnues extrêmement grêles , d'une autre part {insertions mobiles), sur les parties latérales de la crête Mobiles, occipitale externe, immédiatement au-dessous de la ligne courbe occipitale supérieure, aux inégalités qui séparent cette ligne de la ligne courbe inférieure; et à la moitié interne de cette ligne courbe inférieure {trachélo-oceipital , Chauss.).
Les insertions inférieures ou vertébrales de ce muscle se insertions ver- font par des tendons auxquels succèdent les fibres charnues ^^*^"'^^- qui se dirigent , les inférieures verticalement en haut, les Direction. supérieures obliquement de dehors en dedans, et de bas en haut, d'autant plus courtes et plus rapprochées de la ligne horizontale, qu'elles sont plus supérieures.
Dans leur trajet, les fibres musculaires sont coupées par des
6^ MYOLOGIE.
iiuorsociions iiHerscclioiis aponévroliqucs irès-remarquablcs. Ainsi, en de-
apoïKvrotiqufs.
dans, le faisceau charnu qui naîi des sixième, cinquième ei quaii'ième vertèbres dorsales , donne naissance à un tendon plus ou moins complélemenl isolé, qui règne le long du bord interne du muscle, au niveau des premières verlèbi'es dorsales, et qui, après un trajet d'un pouce et demi à deux pouces, devient l'origine d'un faisceau charnu , lequel va se fixer à côté de la crèie occipiiale, d'où le nom do hiventer ccrvicis, digaslri- que du cou, donné par Eustachi au grand complexus, et par Albinns à celte portion interne seulement. C'est à ce faisceau charnu supérieur du bivenier ccrvicis que vont s'ajouter les langueites venues des apophyses épineuses, quand elles exis- tent. Du reste, celle portion digaslrique n'est que pariicllemenl distincte du reste du muscle. Plus en dehors, ei au niveau de la partie moyenne du cou, est un autre tendon aplaii qui règne sur la face postérieure du muscle, et du bord externe duquel part une inlerseciion aponévroliquequi va obliquement en de- hors et en haut en manière de zigzag; enfin il n'est pas rare de rencontrer un autre petit faisceau digastiique à tendon isolé sur la face antérieure du muscle grand complexus. nappons. Rapports. Recouvert par le trapèze, lesplénius, le long dor-
sal, le transversaire du cou et le petit complexus, le grand complexus recouvre le transversaire épineux, dont il est séparé par une lame aponévroiiquc, les muscles droits et obliques pos- Le bordiiuerne léricursde la tèlc. Son bord interne, qui consiiiue la partie la
est la pallie la , , , . , , , . , i • i a. .
plus (épaisse du pUis cpaissc du musclc, esi sépare de celui du cote oppose par
muscle. - . , , . ,. , .
une assez grande quaniiie de tissu adqoeux et par nne cloison aponévrotique détachée du raphé médian. C'est l'espace qui sépare les bords internes très-épais des grands complexus qui détermine le creux médian de la nuque chez les personnes amaigi'ies. Les deux cordes tendues qui limitent ce creux sont les bords internes de ces muscles. Usages. Action. Le grand complexus est un des principaux agents
Extenseur et dc l'cxlension de la tête, et, à raison de l'obliquité de ses rotateur dc la ^^j^j,gg^ H j^j iQjprime un mouvcmcnt de rotation en vertu du- quel la face est tournée du côté opposé. Congénère du splé-
ïRANSVliRSAlRE DU COU. PETIT COMPLKXUS. G5
nkis sous le rapport de l'exlension, il est antagoniste du splé- nius du même côlé sous le rapport de la relation, et congénère du splénius du côlé opposé. Cette différence d'action résulte de la direction opposée des fibres de ces deux muscles, l'axe du complexus étant oblique de dehors en dedans, et celui du splénius oblique de dedans en dehors (1).
Du transverscaire du cou.
Les auteurs ont décrit sous le nom de transversaire, trans- versoire du cou , un petit muscle long et très-grêle, fasci- cule, que ie lesarde comme un muscle de l'enforcement du n se confond
' ' *' " avec le muscle
grand dorsal, en dedans duquel il est situé, et dont il ne peut grand dorsal. être distingué que par la direction de ses fibres, car jamais on ne peut l'en séparer complètement (2). Ses faisceaux, va- riables pour le nombre, naissent du sommet des apophyses transverses des troisième, quairième, cinquième, sixième, quelquefois septième et huitième vertèbres dorsales, par des tendons longs et grêles. A ces tendons succèdent des fibres charnues qui donnent à leur tour naissance à d'autres ten- dons, lesquels vont s'insérer aux tubercules postérieurs des apophyses iransverses des cinq dernières vertèbres cervica- les, en se confondant plus ou moins intimement avec l'angu- laire et le scalène postérieur.
Recouvert par le long dorsal, le splénius et l'angulaire, le iransversaiie du cou est appliqué sur le petit et le grand com- plexus.
Petit complexus.
Je regarde le -petit complexus comme un second muscle de ii continue
o 11 1 1 VI . j . ' • . . 'c grand dorsal
renforcement du long dorsal, qu il est destine a coniinuerjus- jusqu'à la léte.
(1) l,es inlersections tendineuses elaponévroliquesdu grand complexus sont- elles destinées à aumnenter la force de ce muscle? On le pense généralement, mais cela n'est pas démontré. Il est à remarquer que ces intersections portent principalement sur les faisceaux les plus longs,
(2) Dans quelques cas , on peut les séparer complètement ; mais alors un faisceau établit la conliiuiité.
II. 5
G(>
MV()L<!(.n..
qu'à la iiHc. Pour (Umoiim ir ses insertions inférieures, il faul
renverser en dehors le iransversaire du cou.
s.;s teniions On voit alors le peiil complexus naître de l'ani^le rentrant (roiiKiiu'. ^ • • '^
qui existe en arrière en ire les apophyses transverses et les apophyses articulaires des quatre, cinq ou si\ dernières ver- tèbres cervicales, par autant de petits tendons qui constituent quelquefois un plan fibreux continu. De là ses fibres se por- tent verticalement en haut et forment en se réunissant un Son inseriion au petit corps dc uiuscle qui vient s'insérer au soinmei de Tapo-
sonimet de Ta-
pophysc mastoï- physc masloïde, en dehors du muscle digasiriciue, sur un
diennc. 01,7
plan plus profond que le splénius (1). {Mastoïdien latéral, Win slow.) Rapports. Rccouvcrt par le splénius, par l'angulaire et par le trans-
versaire du cou, en dedans duquel il est placé, et dont il se distingue surtout par la direction de ses fibres, le peiit c(mu- plexus est appliqué contre le grand complexus , dont il re- couvre les insertions cervicales. Presque toujours ce petit muscle est coupé par une intersection aponévroiique tout près de son inseriion mastoïdienne.
Des muscles inter-épineux du cou.
Les inter-épineux n'existent d'une manière bien distincte 11 V a cinq quc dans la région cervicale. On admet généralement cinq
piiiies d'inter- . „. , . , , ., ,, . ,
t^phu'ux du cou. paires d inler-epineux, dont la première est entre 1 axis et la troisième vertèbre cervicale, et la dernière entre la septième vertèbre cervicale et la première dorsale. Ce sont de petits muscles quadrilatères étendus de l'un des bords de la gouttière épineuse de la vertèbre qui est au-dessus, à la lèvre corres- pondante de l'apophyse épineuse qui est au-dessous ; ils répon- dent en dehors au transversaire épineux ; en dedans, ils sont séparés l'un de l'autre par du tissu cellulaire et par une lamelle aponévroiique.
(1) c'est par erreur qu'on a dit que le petit complexus s'insérait dans une petite rainure parallèle à la rainure digastrique en dedans de laquelle elle est située.
GRAND DROIT POSTÉRIEUR DE LA TÊTE. 67
Grand droit postérieur de la tête ou axoïdo-occipital.
Préparation. Les grand et petit droits postérieurs de la tête, grand et petit obliques, sont à découvert, lorsque le muscle grand complexus a été enlevé. Pour la préparation de ces muscles, comme d'ailleurs pour celle de tous les muscles postérieurs du cou, il importe de les maintenir dans un état de tension, à l'aide d'un billot placé sous la poitrine.
he grand droit postérieur de la tête ou axoïdo-occipital situation, se présente sous l'aspect d'un gros faisceau cylindroïde, situé à la partie postérieure et supérieure du cou, obliquement étendu de l'axis à l'occipital.
Insertions et direction. Ce muscle naît de l'apophyse insertions. épineuse de l'axis, dans une fossette très-prononcée qu'elle présente à sa face supérieure, de chaque côté de la ligne mé- diane : il confond ses insertions avec celles du grand oblique, en dedans duquel il est placé ; de là il se porte très-oblique- Direction très-
, , , . 1' ' ,,,.., oblique,
ment en haut et en dehors, et vient s insérer a loccipilal, aux inégalités qu'on remarque au-dessous de la ligne courbe occipitale inférieure. Ses insertions occipitales sont en partie cachées par celles de l'oblique supérieur ou petit oblique.
Les deux muscles grands droits postérieurs interceptent entre eux un espace triangulaire à base dirigée en haut, dans lequel sont placés les muscles petits droits postérieurs. Ce n'est que relativement que le nom de muscle droit leur est applicable ; la dénomination d' axoïdo-occipital est bien pré- férable.
Rapports. Recouvert par le grand complexus et un peu par Rapports, l'oblique supérieur, ce muscle recouvre l'arc postérieur de l'ailas et les ligaments qui l'unissent à l'axis et à l'occipital.
Action. Il étend la tête sur l'atlas et l'atlas sur l'axis. En raison de son obliquité, il imprime à la tête un mouvement ii esi extenseur
, . T , . P 1 . . ' 1 A ^ , ^^ rotateur de la
de rotation en vertu duquel la face est dirigée du même cote. tête. C'est un des agents principaux du mouvement de rotation qui a lieu dans les articulations atloïdo-axoïdiennes. Lorsque 5.
68 MYOLOr.lE.
les deux muscles axoïdo-occipilaux ngissonl siinuIiniK'mciii la lêle eslélendue direcienicni.
Petit droit postérieur île la ivic ou atloïdo-occij»ilaI.
insortinn à Musclc pclil di'oil, UUL'UX uoiuuw Ut ioïcio-uccipitaf , COUVly
rayonué, qui naîi par nu lendon Casciculé, bieiHôt cpauoui
en houppe fibreuse, du lubercule poslérieur de l'allas, de
Son épanouis- chaque cùlé de la lijjuc niédlauc; de là ses fibres se porleul
senK'Mt, siMliicc-
tion oblique. obliqucnienl eu naul el eu dehors, s épanouissent el sirra- son insertion dieul, poui' vcuii' s'iusérer, sur une large surface, aux iuéga-
occipilalc. , » . , , , ...
lues qu on observe de chaque coie de la creie occipilale, par conséquent en dedans de l'axoido-occipiial. Ses iuserlions externes sont recouvertes par celles de ce dernier muscle. Mêmes rapports que le précédent. Exienseiir. Action. Il étend la tète sur l'atlas, et, à raison de son obli-
quité, tend à lui imprimer un léger mouvement de rotation, en vertu duquel la face est dirigée du même côté.
Grand oblique ou obiiqui,' inférieur.
Le grand oblique ou oblique inférieur, court, épais, Situation. coustitué par un gros faisceau, très-obliquement éiendu entre l'apophyse épineuse de l'axis et l'apophyse transverse de l'atlas : nous verrons bientôt que ce muscle est un épineux iransversaire, et qu'il peut être considéré comme représen- tant un gros faisceau du long dorsal.
Il naît par des fibres charnues de la fossette de l'apophyse insoitions. épiueuse de l'axis et confond ses insertions avec celles du Direction voi- grand droit poslérieur i de là il se porte à la manière d'un
sinedel'liorizon- „ . i- j •• i » » ui. » i . .
talc. gros faisceau cylindroide , tres-obliquement en haut et en
dehors, bien plus obliquement encore que le muscle grand droit avec lequel il forme un angle aigu, pour venir s'insérer à la face inférieure et au bord poslérieur de l'apophyse irans^ verse de l'atlas; on peut l'appeler muscle a^mWo-a//oiW/^M^ Agent princi- ActioTi. Lc grand obliquc est l'agent principal des mouve-
pal de la vota- , . , ., , .1 . ,, , i,. . i
lion de la lète. mcnts de FCtaiion de 1 atlas sur I axis : l angle d incidence de
OBLIQUE SUPÉRIEUR. 69
ce muscle est on ne peut plus favorable à la force de ce mou- venienl en vertu duquel la face est dirigée du même côté
Oblique supérieur ou petit oblique.
V oblique supérieur, petit oblique, est très-obliquement lc peut oblique
11» 1 1 1» 1 > i> • • 1 •• <^s' "" transvcr-
elendu de l apophyse transverse de 1 atlas a 1 occipital : il con- sairc épineux, sliiue un transversaire épineux , et nous verrons plus lard qu'il représente en effet un gros faisceau du grand muscle spinal postérieur qui est connu sous le nom de transversaire épineux.
Insertions et direction. Il naît de la face supérieure de insertions et
direction.
1 apophyse transverse de l'atlas, en dehors du trou dont elle est percée, par des fibres aponévrotiques et charnues ; de là il se dirige , en s'épanouissant , en haut et en dedans sous un angle de Zi5° environ, vers l'occipital auquel il s'in- sère, non loin de l'apophyse mastoïde du temporal, par des fibres aponévrotiques moins prononcées que celles d'origine {atloïdien sons-mastoïdien, Chauss.). On pourrait l'appeler atloïdo-occipital oblique, par opposition au petit droil. Le point précis de ses insertions occipitales est une crêle insertions
. . , . n. 1 ., . . . occipitales.
antero-poslerieure qui avoisine la circonférence de 1 occipital et qui fait partie de la ligne courbe occipitale inférieure.
Les insertions occipitales de ce muscle recouvrent en parlie celles du grand droit postérieur.
Il résulte delà direction et du rapport des muscles droits et obliques postérieurs de la tête, que les muscles grands droiis interceptent entre eux un espace triangulaire dans lequel se voient les muscles petits droits, et que de chaque côté le grand droit postérieur, le grand et le petit oblique, interceptent un triangle équilaiéral. •
Action. Le petit oblique tend à imprimer à la tête sur Tatlas Action du petit
1 . , . 1 i> . ,. . ol)li(ii!e.
un mouvement de rotation en vertu duquel la face serait diri- gée du côté opposé. Les muscles droits et obliques sont évidemment affectés aux Action géné-
1 1, . , . , ,, , 1 ,, . ,, . raie des droits et
mouvements de l articulation de l atlas et de Iaxis aveclocci- obliques.
70 MYULO(,lii.
pilai, les muscles grand droit et grand oblique sont plus par- liculièrement affectés au mouvement de rotation.
MUSCLES SPINAUX POSTÉRIEURS.
Préparation. 4" Tendre ces muscles à l'aide d'un gros billot place sous l'abdomen; 2° diviser les muscles trapèze, grand dorsal, rhom- boïde, petit dentelé postérieur! splénius, grand complexus; 3° renver- ser en dedans et en dehors les muscles divisés. Pour bien étudier la structure de ces muscles , il convient de faire cette préparation chez un jeune sujet. L'immersion dans l'acide nitrique étendu d'eau rendra bien plus facile la séparation et la détermination des nombreux faisceaux qui constituent chacun des muscles spinaux postérieurs.
Les muscles spinaux 'postérieurs ou très-lo7igs du dos Ils sont ;ui soHt au nombi'c de trois de chaque côté et ont reçu les noms de
nombre de trois » ? • . i » . , .
de chaque côté, sacro- lombaire , long dorsal et transversatre épineux. Chaussier les a décrits sous le nom collectif de sacro spinal. Ces trois muscles, qui occupent toute lu longueur du racliis, se présentent sous la forme d'une masse musculaire très-considé- rable, qui remplit complètement la gouttière vcriébi'ale cor- Forme générale, rcspondautc. Grêlc à la partie inférieure de la région sacrée, où ce muscle remplit la gouttière formée par le sacrum et l'os coxal, cette masse se renfle de bas en haut; en même temps qiio la gouttière s'élargit, se présente à la région lombaire sous l'aspect d'une grosse masse cuboïde, qui conserve son volume dans toute la hauteur de cette région lombaire, diminue gra- duellement de volume au dos, et se termine à la région cervi- cale d'une manière assez compliquée, en se mêlant sans se confondre avec les muscles de cette région, qui peuvent être considérés comme une dépendnace ou plutôt un prolonge- ment renforcé des muscles spinaux postérieurs. Rapports gé- Lcs rapports généraux des muscles très-lones du dos, con-
néraux des mus- , ,
des spinaux'pos- sidérés ainsi d'une manière collective, sont les suivants :
teneurs.
En avant, ils répondent à la gouttière vertébrale, à toute la longueur de laquelle ils prennent des insertions ; e7i arrière, ils sont bridés par l'aponévrose du grand dorsal, par les mus- cles petits dentelés et par l'aponévrose intermédiaire de ces muscles, qui semble leur être destinée comme aponévrose de
SPINAUX l'OSTÉiili:UUS. MASSE COMMUNE. 71
conlenlion : à la région lombaire, ils sont encore bridés par le feuillel postérieur de l'aponévrose abdominale postérieure: ils sont d'ailleurs séparés de la peau par les petits dentelés, le rhomboïde, le grand dorsal et le trapèze. On pourrait dire (]ue les muscles très-longs du dos sont maintenus dans une iis sont maiu-
. . « , tenus dans une
gaine osteo-fibreuse, dont la partie osseuse serait formée par gaîne osiéo-n-
,, , - . n, 1 ' breuse.
la gouttière vertébrale et la partie fibreuse par les aponévro- ses indiquées.
Vus par leur face postérieure, les muscles très-longs du dos se présentent sous l'aspect d'un muscle long, composé de fais- ceaux parallèles dont la structure paraît extrêmement simple. Vus par devant, ces muscles sont divisés en une multitude pres- que innombrable de faisceaux charnus et tendineux, offrant un grand nombre de directions diverses, et que nous verrons se réduire par l'analyse à quatre directions fondamentales.
Et d'abord, disons ce que c'est que la portion de ces muscles qu'on appelle masse commune, celle qu'on appelle sacro- lombaire, celle qu'on appelle grand dorsal, celle qu'on appelle transversaire épineux.
Masse commune.
La masse commune aux muscles sacro-lombaire, long dor- La masse
, . . , . . , , commune est la
sal et transversaire épineux constitue la portion lombo-sacree ponion lombo-
, , -vil. , . > sacrée des mus-
de ce muscle, occupe la gouttière lombaire et la gouttière cies spinaux
, ,, ,. ., , 1. w, T A postérieurs.
sacrée, quelle remplit entièrement, quelle déborde même en arrière et de chaque côté chez les sujets vigoureux : cette portion lombo-sacrée est formée par toute la partie charnue de la région lombaire , par ce qu'on appelle le filet chez les animaux; chez l'homme, où elle agit puissamment et d'une manière continue pendant la station bipède, elle est plus volu- mineuse que dans les autres espèces : elle semble la commune origine de tous les muscles spinaux postérieurs. Si on examine avec attention la face postérieure de la masse Division de la
, , . 1 . . . /. , . masse commune
commune, on voit que, complètement indivise inferieuremeni, en deux moitiés cette masse présente vers sa partie supérieure un commence- ment de division en deux portions à peu près égales , parai-
latérales.
72 BlYOLOGIE.
Iclcs, rmie interne, rauire e.rlerne, et que celle division est marquée par une ligne celluleusc irès-prononcée, à liavers laquelle passent des vaisseaux et des nerfs. externe *'isi''7c ^^'^^^ ''ï'"^ ^^^' st'paraiion deviendra bi(Mj plus pi'onoucée à la ir'iivSm '' in- ''^'»'^" doisale, cl il esl bon de noler que celle division n'csl pas ûo'rsai. ''^ '°"° superficielle,qu'elle esl profonde eiiraverseloulc l'épaisseur du muscle. Or, la division cxlerne a reçu le nom de muscle sa- cro-lombaire, la division inlerne, celle de muscle long dor- sal. Il me reste mainlenanl à déterminer la poriion de la masse commune qui apparlient au muscle transversaire épineux. (jc^iÏÏonlon'ïè ^^^"'' meure à découvei't ce muscle qui fait parlie iuK;- iMun^quiap^ar" fî'i^^lti dc la massc commuue, mais qui en forme la parlie la 'e"aiic" *'éiï P'"^ profonde, et qui est comme accolé aux apophyses épi- "^'"^- neuses et Iransverses, il faut détacher à ses inscrlions spinales
une Irès-forle aponévrose, que je décrirai dans un instant sous le nom {\ aponévrose commune des muscles spinaux pos- térieurs, aponévrose qui occupe la région lombaire et une parlie de la région doisale de ces muscles. Le iransver- Celle apouévroso aiiisi détachée et renversée en dehors,
sairc épineux
occupe la partie OU voit qu'au-dcvaut d'cUc et en dedans, il existe une masse
proff)n(lc et in- terne (le la musculaire volumineuse, parfaitement distincie des muscles
Routiièrc sacro- lombaire, sacro-lombaiie cl long dorsal, composée de faisceaux oblique- ment dirigés de bas en haut et de dehors en dedans, et qui rem- plit toute la gouuière sacrée et loule la poriion de gouttière lombaire, intermédiaire aux apophyses épineuses et aux apo- physes arliculaires. Si on prolonge la disseciion à la région dorsale et à la région cervicale, on voit que le iransversaire épineux se continue dans ces deux régions; que très-renflé à la région lombaire, il se rétrécit notablement au dos, pour se renfler de nouveau à la région cervicale el se terminer à l'axis. Ces préliminaires établis, nous sommes maintenant en me- sure d'entrer dans le détail de la situation relative des inser- tions, de la direction, de l'arrangement des faisceaux qui entrent dans la composition des muscles spinaux postérieurs.
SPINAUX POSTÉRIECRS. SACRO-LO-MBAIRE. 73
Du sacro-lombaire.
Le sacro-lombaire conslitue la division externe de la masse origine du
. ,, , , . , sacro-lombaire.
commune ; on pourrait l appeler long spinal exter?ie.
Bien qu'il soit difficile d'isoler son origine de celle du long dorsal, avec lequel il est confondu dans ce qu'on appelle masse commune, on peut dire qu'il naît plus particulièrement: 1° du bord externe de l'aponévrose commune ; 2° d'un tendon extrêmement fort que nous désignerons sous le nom de ten- Tendon d'on-
7 1, . • 1 17. . , , > ,w . ?'"* ^'" sacro-
(lon a origine du sacro-lonibaire, et qui s attacne a lepine lombaire. iliaque postérieure et supérieure, dont la saillie paraît en rap- port avec le développement de ce tendon ; 3° de la partie voi- sine de la crête iliaque, à laquelle il s'insère directement par ses fibres musculaires les plus externes. Né do cette manière , le sacro-lombaire ou long spinal Direction ver-
- , , , . ticale du'niuscle.
externe se porte verticalement en haut ; parvenu a la région dorsale, il s'applique contrôla face postérieure des côtes etdes espaces intercostaux, et se décompose immédiatement en fais- sa décomposi-
,. , . , lion en faisceaux
ceaux qui vont s insérer successivement, et comme par étages, successifs. à la face externe de l'angle des côtes, par l'intermède de Inn- Languettes
, . . , 1 r ' • 1 aponévroiiques
guettes aponevrotiques qui régnent sur la face postérieure du d'insertion. muscle. C'est la présence de ces languettes aponevrotiques très- longues, d'autant plus longues et plus grêles qu'on les examine plus supérieurement, souvent réunies par leurs bords voisins, qui a fait dire à Winslow, que ces muscles ressemblaient à une feuille de palmier. Le faisceau destiné à la douzième côte voiume du
. - , , , ,, . , faisceau de la
constitue une portion considérable et souvent distincte du douzième côte.
sacro-lombaire, qui se détache de la face antérieure et du bord
externe de ce muscle, et va s'insérer au bord inférieur de la
douzième côte, à la manière du carré des lombes dont il affecte
la forme. Le reste du muscle franchit cette douzième côte et
s'épuise successivement en Iburnissant des faisceaux de plus Épuisement
, ., .V 1. .V .N , . .» successif du sa-
en plus grêles aux onzième, dixième, neuvième, huitième, cio-iombaire. septième et sixième côtes. Souvent le muscle sacro-lombaire semble épuisé à la huitième côte, rarement au-dessus de la sixième côte : il cesserait donc d'exister, sans la présence de
7^ MYOLOGIE.
faisceaux de retiforcement, qui pci iiuiu-iil a te muscle de s'élever jusqu'à ia région cervicale. Sa conti.uiaiiou Poui' dôcouvrip CCS fuisccaux de renforcemcnl, renversez de
h l'aulu (le; fais- '
ctaux (lo mifor- dedans en dehors le sacro-lombaire, après l'avoir sc^naré du
muscle long dofsal, faites que ce renversement soit tel, qjie la
face postérieure devienne anlérieure,ei réciproquement, alors
Au iioinhrc de yous verrez de Tangle des douze côtes, ou plutôt en dedans de
douze. ^ ' »
cet angle, naître autant de tendons ascendants longs et grêles auxquels succèdent des faisceaux charnus qui vont se rendre obliquement aux languettes aponévroiiques observées sur la face postérieure du muscle, en suivant une direction tout à fait La dirociion opposéc à Celle dc CCS derniers. Ainsi, le muscle sacro-lombaire
des tondons et
faisceaux dci en- étant rcuvcrsé, la direction des tendons cl faisceaux de ren-
fdiceuienl est
opposite à telle forccmcut cst obliquc de bas en haut et de dedans en dehors ;
des tendons et '
faisceaux de la en supposaut Ic musclc uou reuvcrsé, dans sa situation nor-
lace antéiiruie.
maie, la direction de ces mêmes tendons est oblique de bas en haut et d<î dehors en dedans, c'est-à-dire en sens opposé de celle des languettes tendineuses de la face postérieure.
Ces f;iisceaux de renforcement ont été considérés comme un muscle particulier par Diemerbroëk, sous le nom de cervical descendaiit ; par Stenon, sous celui d'accessoire du sacro- lombaire; par Winslow, sous celui de transversaire grêle; • et par Albinus, sous celui de cervical descendant.
Ces faisceaux de renforcement sont inégaux : celui qui naît de la douzième côte est le plus fort; les autres vont en dimi- nuant de bas en haut ; il arrive souvent que le faisceau de ren- forcement le plus élevé est très-fort ; dans un cas, il naissait par deux origines distinctes de la troisième et de la quatrième côte, et semblait constituer un muscle isolé, parallèle et ana- logue au transversaire du cou dont nous avons déjà parlé.
Terminaison Quaut à la tcrmiuaisou supérieure du sacro-lombaire ; de- supérieure du sacro-lombaire, ycnu cxcessivcment grêle à la partie supérieure du dos, ce
muscle est continué par ses faisceauxderen forcement jusqu'anx
apophyses iransverses des cinq dernières vertèbres cervicales,
au sommet desquelles il s'insère par des tendons très-greles.
Au reste, rien de plus variable que le nombre des faisceaux
SPINAUX. POSTÉRIEURS. LONG DORSAL. 75
df terminaison du sacro-lombaire ; il y a sous le rapport des Rien de plus
, . , , . , p variable que les
insertions cervicales, soit pour le nombre, soit pour la force, faisceaux de ter-
,. , . , , 1 / . , ' -, miiiaison du sa-
une sorte de soudante entre le splenius, le transversaire du cro-iombaire.
cou, le sacro-lombaire et même l'angulaire, tellement que si
l'on n'avait égard qu'aux insertions cervicales, on dirait que
tous les faisceaux cervicaux appartiennent à un seul et même
muscle. La portion cervicale du sacro-lombaire est recouverte
par l'angulaire, qu'il faut conséquemment renveiser en dehors
pour la mettre à découvert.
Long dorsal.
Le muscle long dorsal des auteurs constitue la division in- Le long dorsa.
- - . 1 11 1 I "'''î'^ essuntielle-
ierne de la masse commune ; on pourrait donc 1 appeler long ment de raponé-
,. T.* .,. 1,/. ' ' vrose commune.
spinal interne. Il naît essentiellement de la face antérieure de Vaponévrose commune d'origine des muscles spinaux dont j'ai déjà parlé.
Celle aponévrose occupe la région sacrée, la région lom- Description
. . . T , , . , , i^ , . ,. de l'aponévrose
baire et une partie de la région dorsale. Courte en dehors, elle commune. est très-longue en dedans et se prolonge jusqu'au milieu de la région dorsale sous la forme de bandelettes parallèles et ré- gulières, lesquelles sont quelquefois distinctes à partir de la cinquième vertèbre lombaire, et laissent apercevoir dans leurs interstices le corps charnu du transversaire épineux.
Cette aponévrose s'attache : en dedans, à la crête sacrée, au sommet des apophyses épineuses des vertèbres lombaires et des trois dernières vertèbres dorsales et aux ligaments inier-épi- neux correspondants ; en dehors, à la série d'éminences qui représentent les apophyses transverses des vertèbres sacrées, et à la partie postérieure de la crête iliaque : au niveau de la gouttière sacrée, par son bord externe, celle aponévrose four- nit un grand nombre d'insertions au muscle grand fessier.
Né de celte manière, le long dorsal se porte verticalement en haut : confondu d'abord avec le sacro-lombaire, dont il se sépare à la partie la plus supérieure de la région lombaire, il Le long dorsal
'^ *^ ^ ^ ' Dnit avec la ré-
en est parfaitement distinct à la région dorsale, et finit avec gton dorsale.
76 MYOLOGIE.
Plus considérable que le sacro-lombaire, le long dorsal dimi- nue moins rapidemenl que lui, attendu que l'aponévrose d'o- rigine se continuant sur sa face postérieure en bandelettes, qui ne sont autre chose que des tendons distincts d'origine, donne continuellement naissance à de nouvelles fibres charnues.
Pour bien voir la structure de ce muscle, il faut : 1" le ren- verser en dedans, après l'avoir séparé du sacro-lombaire : alors apparaissent une série de faisceaux musculeux aplatis, liiisccaiix (h; minccs, fuisceaux de terminaison externes, qui se déta-
Irrminaisoii c\- ' '
ternes ou cos- chcui succcssivement du bord externe du muscle et se termi-
laux.
nent par autant de languettes aponévrotiqnes très-minces,
lesquelles vont s'insérer aux côtes, au milieu de l'espace qui
sépare l'angle des côtes du sommet des apophyses transverses
i.cur nombre dcs vertèbrcs correspondantes. Le nombre de ces faisceaux
est Irès-variahlc. . . , .
de terminaison externes ou costaux est tres-variable. Quel- (jucfois les sept dernières côtes en sont seules pourvues, quel- quefois il y en a douze ; il arrive souvent que quelques-uns de ces faisceaux manquent (1).
Telle est la disposition de ces faisceaux à la région dorsale. Lombaires. A la région lombaire, les faisceaux de terminaison externes sont extrêmement forts, incomparablement plus forts qu'à la région dorsale, et vont s'insérer au sommet des apophyses transverses ou costiformesdes vertèbres lombaires, apophyses que nous avons vues être les analogues des côtes. Non-seule- ment ces faisceaux s'insèrent au sommet des apophyses trar^s- verses, mais encore à la face postérieure de ces apophyses au voisinage de leur sommet.
Indépendamment de ses faisceaux de terminaison externes, Faisceaux de Ic musclc long dôrsal présente deux ordres de faisceaux de
terminaison in- . . . •«„!/'• » •
lernes. terminaison internes , savoir : 1" les faisceaux épineux ;
2° les faisceaux transversaires. 1° Les faisceaux internes épineux occupent seulement la
1» Épineux.
(1) Los languettes aponévrotiques de ces faisceaux croisenl les muscles sur- costaux et leur fournissent même quelques insertions; elles semblent destinées à les brider.
SPINAUX POSTÉRIEURS. LONG DORSAL. 77
réiçion dorsale; ils sont irès-variablespou!' le nombre; quel- Leur nombre
„ . .. , . n . ' . n n . .. est tr^s variable.
quefois il ny a que deux, faisceaux épineux, d aulres fuis il y en a cinq ou six. Ils sont ainsi nommés, parce qu'ils vont se rendre au sommet des apophyses épineuses des premières ver- tèbres dorsales ; et comme ces faisceaux font suite aux bande- lettes aponévroliqucs de Vaponévrose d'origine , lesquelles sont insérées au sommet des apophyses épineuses des dernières vertèbres dorsales, et même des premières lombaires, il suit que ces faisceaux ont à la fois leur origine et leur terminaison aux apophyses épineuses. Winslow en a fait un muscle parti- culier, sous le nom de long épineux du dos. Il n'est pas rare d'ailleurs de voir quelques-uns de ces faisceaux se jeter dans le muscle iransversaire épineux. 2° Les faisceaux inte^^nes transvers air es ne peuvent être 2° Faisceaux
, , , , , , , internes trans-
mis complètement a découvert, que lorsquon a sépare exac- vcrsaires.
temeni le long dorsal du transversaire épineux et renversé le
premier de ces muscles en dehors ; on voit alors i° à la région
dorsale douze faisceaux bellucoup plus forts que les faisceaux Faisceaux in-
j , , . .Tir , ' • ternes transver-
exicrnes se détacher successivement de la face antérieure et saires dorsaux. du bord interne du muscle long dorsal, et se terminer par des tondons arrondis grêles, très-longs, au sommet des apophyses iransverses de toutes les vertèbres dorsales.
T A la région lonibaire, ces faisceaux internes sont beau- Faisceaux
, , , , , , . internes trans-
coupplus développes et se rendent non aux apophyses, mais versaires lom- aux tubercules des apophyses articulaires , tubercules que nous avons vus {voyez Ostéologie) être aux lombes les ana- logues des apophyses transverses dorsales. 3° A la région cervicale, le long dorsal manque complète- Le long dorsal
_^c,p. ^ ^ïii'i' manque entière-
ment. Son faisceau externe ou costal le plus eleve est pour ment à la région
la deuxième et quelquefois pour la quatrième côte. Son fais- ceau interne épineux le plus supérieur atteint rarement la première vertèbre dorsale; mais son faisceau interne trans- versaire le plus élevé s'insère toujours à l'apophyse irans- verse de la première vertèbre dorsale.
Ce n'est que dans des cas exceptionnels qu'on voit des variété anato- faisceaux internes transversaires s'insérer aux vertèbres cer- '"'^'"^'
78 MYOLOGIE.
vicales: ainsi, j'ai vu le faisceau iransversalre interne le plus supérieur se partager entre la troisième vertèbre cervicale et le muscle grand complexus.
Mais de même que nous avons vu le sacro-lombaire pro- longé jusqu'à la région cervicale par des faisceaux de renfor- cement qu'on a décrits comme un muscle distinct ; de même Muscles con- il cxistc pour le grand dorsal des muscles continuateurs, ou
tinuatcurs du i i ^ . , . ,
muscle long dor- musclcs Gc renlorcemcnt qui permettent a ces mi.scles d at- teindre les vertèbres cervicales et même l'apophyse mastoïde : ces musclcs continuateurs sont le transveréuire du cou ou transversaire, et \e petit complexus (1), que j'ai déjà décrits (p. 65), et dont j'aurais du remettre la description à ce mo- ment, et si je n'avais préféré l'ordre le plus élémentaire, le plus favorable aux dissections.
Transversaire épineux.
Situation. Le transverêaire épineux remplit la gouttière sacrée,
toute la portion de la gouttière lombaire qui est en dedans des apophyses articulaires, la gouttière dorsale et la gouttière
Volume. cervicale jusqu'à l'axis. Grêle à son origine, au bas de la gout-
tière sacrée, il grossit rapidement de bas en haut, forme une
Ses deux ren- giossc massc à la région lombaire, masse plus volumineuse
flements lom- , ,,. i , t» ' • i j .•
bairectcorvicai. chcz 1 hommc que chcz Ics mammifères, a raison de sa desti- nation à la station bipède; diminue rapidement à la région dorsale, commence à s'accroître à la partie supérieure de la région dorsale, pour se renfler considérablement à la région cervicale, et se terminer en pointe au niveau de l'axis.
Le transversaire épineux est parfaitement distinct dans
(1) A l'appui de cette manière devoir, je suis heureux de citer le passage suivant de Winslow {Expos, anat., t. II. Amst., 1743) : « On pourrait prendre «c la suite de ces trousseaux (il s'agit du transversaire du cou) pour un muscle « accessoire du long dorsal ou pour un transversaire du dos, de la même ma- te nière que l'on a fait, par rapport à l'accessoire du sacro-lombaire. Quelques- <t uns prétendent que le long dorsal se continue jusqu'à l'apophyse mastoïdienne « du crâne, prenant le petit complexus ou mastoïdien latéral pour une partie « du long dorsal, »
SPINAUX POSTÉRIEURS. TRANSVERSAIRE ÉPINEUX. 79
toute sa longueur des muscles sacro-lombaire oi long dorsal
qui le recouvrent ; la ligne de démarcation est établie pai* insertions :
une couche celluleuse traversée par des vaisseaux et par des
nerfs.
Le iransversaire épineux naît : 1° de toute la gouttière sa- i- a la région crée, dans laquelle il est recouvert par l'aponévrose d'origine, à laquelle il ne prend aucune insertion ;
S'' Aux lombes, il naît des tubercules apophysaires par des 2- aux lombes, tendons aplatis, obliquement dirigés de dehors en dedans et de bas en haut; de ces tendons naissent les fibres charnues qui suivent la même direction, se réunissent en faisceaux, pour aller se terminer par d'autres tendons aux apophyses épineuses des vertèbres qui sont au-dessus. Les tendons d'o- rigine s'épanouissent sur la face postérieure du muscle, s'u- nissent par leurs bords voisins de manière à former un plan aponévrotique qui isole parfaitement ce muscle du sacro-lom- baire et du long dorsal.
3° A la région dorsale, le iransversaire épineux naît, par 3" a la ngion des tendons très-longs et très-grêles, du sommet des apo- physes transverses dorsales inférieures et de la face postérieure de ces apophyses transverses, pour se terminer par des ten- dons également très-longs et très- grêles, entre lesquels sont placés des faisceaux charnus, également grêles et quelque- fois décolorés, au sommet des apophyses épineuses des ver- tèbres dorsales supérieures.
4° Tandis que les muscles sacro-lombaire et long dorsal /i° a la région n'offrent au cou que des faisceaux rares et grêles; qu'ils doi- vent encore à des muscles de renfoncement, le transversaire épineux remplit la gouttière cervicale, qu'il déborde. Chez les carnassiers, cette portion cervicale est encore bien plus considérable que chez l'homme, à cause du rôle de la tête et du cou dans la préhension d'une proie qui résiste et qui a un poids considérable. x\lbinus fait de cette portion cervicale ren- flée du transversaire épineux un muscle particulier sous le titre de spinalis cervicis.
Au cou, de même que dans les autres régions, le iransver-
cervicale.
80 MYOLOGIE.
i.n transvcr- saii'c épiiieiix coiisislc diius une colleclion de raisccaux snpoi-
sairc ••inneiix '
coiisisii' dans posés Cl comme élast's qui naisseni des apophyses liansverses
une colk'cUon *^ r» i r i j
îvù es '^"**^^^'"' des cinq ou six premières verlèbres dorsales, des apophyses arlieulaires des cinq dernières verlèbres cei'vicales, el qui vonl se rendre aux apophyses épineuses des six dernières verlèbres cervicales. Le faisceau le plus élevé el le plus volu- mineux appaiiicnl à l'axis.
Ml.SCLES DKS GOUTTIÈRES VERTÉDRALES EN GENERAL.
Après avoir décrit chacun des muscles des goullières ver- tébrales en parliculier, nous sommes en mesure de jeler un coup-d'œil p^énnal sur l'ensemble de ces muscles, el de saisir la loi générale qni préside à leur disposilion.
Je comprendrai sous le lilrc de tnuscles des goiitliêrex
vertébrales, lous les muscles couchés le long de ces goul-
lières qu'ils remplissenl enlièicmcnl de|)uisle sacrum jusqu'à
l'occipul.
Aux muscles Dans celle calégorie de muscles, j'embrasserai non-seule-
verK^biaies ap- mcul Ics muscles sdcro-lomhaire, long dorsal Ql transver-
pariiennciit tous ... . , i 7 / • i
les muscles des- satve cpineu.r, mais encore les muscles spUnitts, grand et sion (le la co- petit complexus, trausversatre du cou, que nous verrons crâuiemie. u éirc aulrc chosc quc des muscles de renforcemenl , el qui
se raliachenl parfuiiemeni à la loi qui préside à la déiermina- lion des muscles spinaux postérieurs proprement dilS; j'y comprendrai en outre les muscles grand et petit droits postérieurs, grand et petit obliques de la tête, et inter- épineux du cou, lesquels font également pariie de ce grand système de muscles spinaux postérieurs essentiellement des- tinés à l'exiension de la colonne veriébro-crânienne. Raison pin- Or, Ics musclcs cxtenseuis de la colonne verlébro-cra- fi?c?(kcismusî nienne qui sont en même temps ses rotateurs devant faire équilibre au poids de tout le tronc qui tend sans cesse à élrc entraîné djns le sens de la flexion, on comprend combien ces muscles doivent prédominer sur les muscles fléchisseurs. iVussi est-ce pour loger les muscles extenseurs qu'existent les ffouilières yerlébrales ; aussi est-ce en arrière qu'on voit
ck's.
MUSCLES DES GOUTTIÈRES VERTÉBRALES EN GÉNÉRAL. 81
loiiles les apophyses d'insertion ou bras de leviers des ver- tèbres, savoir les apophyses épineuses, articulaires et trans- verses ; on comprend parfaitement pourquoi la portion des muscles des gouttières vertébrales, qui est destinée à mainte- nir la tête dans l'extension et à lui imprimer des mouvemenls de rotation, doit présenter un volume beaucoup plus consi- dérable que les muscles destinés aux vertèbres proprement dites, et pourquoi elle constitue des muscles distincts affectés à la locomotion de la tête. Les muscles spinaux postérieurs proprement dits sont les Les muscles
1111 j 1 • T ^ 1 j irès-loiigsdudos
muscles les plus longs du corps humain, dou le nom de appartiennent 7nuscles très-longs du dos qui leur a été donné. Toutefois, courts. de même que la colonne vertébrale présente l'aspect d'un os long, bien qu'elle soit composée d'une multitude d'os courts; de même les muscles destinés à s'insérer à cette série de pe- tites colonnes superposées qu'on appelle vertèbres, sont com- posés de faisceaux ou de petits muscles qui par leur réunion successive ont l'apparence de muscles longs. Ces muscles sont sans contredit les plus compliqués du Difficulté de
leur étude.
corps humain : leur intricaiion est telle que les plus grands anatomistes ont vainement cherché à découvrir la loi qui pré- side à leur structure. Les anciens les divisaient en muscles Manitredevoir
». I . , . . . ^ ^ , r des anciens.
epttieux, denn-epineux, transvei'saires, sans attacher a ces mots une acception rigoureuse et uniforme. Sténon jeta De siénon. quelque jour sur ce sujet en les divisant en muscles droits, médians et latéraux, et en muscles obliques, convergents et divergents : mais personne n'a mieux éclairci cette ques- tion que Winlow dont la description me paraît surpasser de beaucoup celle des ouvrages les plus modernes. J'ai moi-même essayé de déterminer la loi de leur composition, et je crois avoir été assez heureux pour l'avoir réduite à ses termes les plus simples ; voici le résultat auquel je suis parvenu :
Quels sont les leviers qu'avaient à mouvoir les muscles lcs nmscies extenseurs de l'épine? 1*^ Les apophyses épineuses; 2" les yertébiÇie"' "^se
, V , . i A 1 , réduisent à qua-
apophyses transverses et annexes, les cotes et les apophyses tre faisceaux éié- ariiculaires. Or, les muscles des gouttières vertébrales se II. 6
82 MYOLOGIE.
réduisent en dernièie analyse à quatre faisceaux élémenlairrs
ou types qui seront rendus sensibles par la ligure suivante :
Figure propre Tircz deux lignes verticales et par conséquent parallèles :
à faciliter l'intel- ^ r i i
ligencedeiadis- Tunc médiane qui répondra à la série des apophyses épineuses :
position de ces i i j i
faisceaux. c'est la ligne épineuse E; l'autre externe qui répondra à
là série des apophyses iransverses T.
Coynhinaisons. Or, tous les faisceaux des muscles des gout- tières vertébrales vont s'insérer à ces deux lignes en présen- tant k ordres d'insertions ou k directions bien distinctes. 1" ordre d'iu- 1" Ordre d'iusertious. Faisceaux épineux : ce sont les
sériions : fais- r- . . » .
ceaux épineu». faisceaux L, qui vont dune apophyse epmeuse aune autt'c apophyse épineuse.
Ces faisceaux sont verticalement dirigés (les inter-épineux du cou, le grand et le petit droit postérieurs de la tête, le grand épineux du dos de Winslow, appartiennent à cette catégorie). On pourrait appeler ces faisceaux verticaux internes. 2» ordre d'in- 2*^ Ordre d'iusertious. Faisceaux transversaires : ce sont
sertion : fais- , . . m . ,, • > ..
ceaux transver- les faisccaux T, qui vout d uuc apophysc transverse a 1 autre, îet par apophyses transverses j'entends toutes les éminences d'insertion latérales, apophyses articulaires, apophyses trans- verses, côtes ; on pourrait appeler ces faisceaux verticaux externes. 8« ordre d'in- 3* Ordre d'iusertious. Faisceaux épineux transversaires :
ceaux épineux CB sont Ics faisceaux ET, étendus des apophyses épineuses,
transversaires. . . i . . .
soit aux apophyses articulaires , soit aux apophyses trans- verses, soit aux côtes. Ces faisceaux, obliquement dirigés de bas en haut et de dedans en dehors, pourraient être appelés avec Sténon obliques divergents. u» ordre din- 4« Ordre d'iuscrtions. Faisceaux transversaires épineux:
sortions : fais- ceaux transver- faisceaux TE, qui naissent des apophyses transverses et an-
saires épineux. » i ^
nexes et vont se porter aux apophyses épineuses. On pourrait les appeler avec Sténon obliques convergents. Cet ordre de faisceaux est dirigé obliquement de bas en haut et de dehors en dedans. Ces préliminaires établis, il nous sera facile de déterminer.
MUSCLES DES GOUTTIÈRES VERTÉBRALES EN GÉNÉRAL. 83
en les rapportant à l'un ou à l'autre de ces quatre faisceaux, les différents muscles des gouttières vertébrales.
Détermination du sacro-lombah'e . Le sacro-lomhaire est complètement étranger aux apophyses épineuses. Né de la crête iliaque, il se porte verticalement en haut, et va s'in- sérer à toutes les côtes et aux apophyses transverses des cinq dernières vertèbres cervicales. Le sacro- lombaire appar- tient donc en entier à la classe des muscles qui vont d'une apophyse transverse à une autre. Sous ce rapport, il mérite- rait le nom de long spinal transversaire. Le sacro-lom- Le sacro-
, . .... ■ T • . . • 1 lombaire est un
baire est un inlertransversaire. Les tntertransversatres du muscle transver- cou et des lombes, le dr'oil latéral de la tête, les m,uscles scalènes antérieur et postérieur, et même à la rigueur le carré des lombes Qi les muscles intercostaux pourraient être considérés comme appartenant à cette catégorie.
Détermination du long dorsal. Considéré sous le point Le long dorsal
- , ..1111 .11 est un épineux
de vue de ses insertions, le long dorsal est essentiellement transversaire. un épineux transversaire ; il naît, en effet, des apophyses épineuses, et se termine : r aux côtes , par la série de ses faisceaux externes ou costaux ; 2° au sommet des apophyses transverses dorsales, par la série de ses faisceaux internes. Les faisceaux épineux ne sont qu'une terminaison très-acces- soire. Le long dorsal mériterait donc le nom de long spinal épineux transversaire.
Quant à la détermination du transversaire du cou et du petit Le transver-
, . /. , 1 . 1 1 . V, saire du cou et
complexus , les faisceaux de ces petits muscles , bien qu ils le petit com- soient des faisceaux de renforcement du long dorsal, appar- Se^nnent ^^?ux
- . . , . , faisceaux trans-
tiennent aux faisceaux transversaircs ; car le transversaire du versaires. cou est étendu des apophyses transverses du dos aux apo- physes transverses cervicales, et le petit complexus, des apo- physes transverses cervicales à l'apophyse mastoïde, que nous avons considérée comme une apophyse transverse de la ver- tèbre crânienne postérieure. Le splénius est évidemment un épineux transversaire dont Le spiénius
, est un épineux
le développement est en rapport avec le volume de la lete. transversaire,
ainsi que l'obli-
N'oublions pas que le splénius du cou est essentiellement que inférieur.
84 MYOLOGIE.
consiiuié par le faisceau de l'ailas, et que le faisceau de l'at- las agit concurrommenl avec le splénlus de la lêle. Uoblique inférieur ou le grand oblique est également un épineux transversaire. Le grand et le petit droit postérieurs pourraient à la rigueur leur être associés, mais il est plus convenable de les considérer comme des inter-épineux. i^ innsvcr- La détermination du transversaire épineux ne présente au-
saire «épineux
appartient à l'or- cunc dilTiculié. Tous scs faisccaux, comme son nom Tindique,
dre des Irans-
versaires .pi- sout dcs transvcrsaircs épineux ; ils naissent des apophyses
neux,
iransverscs dorsales, et des apophyses articulaires lombaires et cervicales, pour se poiler obliquement de bas en haut et de dehors en dedans et s'insérer aux apophyses épineuses des njestconstiiué vcrtèbrcs qui sont au-dessus. Je ferai l'cmarquer que ce muscle couches* MU)cr- cst composé d'uu grand nombre de faisceaux superposés , posLCb. qu'on pourrait même le diviser par la dissection en plusieurs
couches que séparent des divisions vasculaires el nerveuses ; que les couches superficielles sont les plus longues : que les faisceaux les plus profonds vont de l'apophyse transverse de la vertèbre qui est au-dessous, à l'apophyse épineuse de la vertèbre qui est au-dessus ; que le transversaire épineux s'in- sère non-seulement au sommet, ou à un point de la longueur des apophyses épineuses ou iiansverses ou articulaires, mais à toute l'étendue de la surface de ces apophyses qu'il re- couvre. Le grand coiii- Le grand co7nplexus est le transversaire épineux delà
plexus et le petit ^ . i j . i j . / . ,
oblique sont dt s letc J Ic petit obltque OU oblique supérieur est le transver-
transversaiies . , . , .. , ...
épineux. saire epmeux atloido-occipiial.
Action des muscles spinaux postérieurs.
Détermination La lol Qui présidc à Ja dispositiou générale des muscles spi-
de i'aclioa dos n r r o r
muscles spi- naux postéricurs étant une fois établie, il devient très-facile de
déterminer le mode d'action de tous ces muscles, et de réduire
à la plus simple expression leur mécanisme en apparence si
compliqué.
1° Des faisceaux 1° Lcs faisccaus. <?/9me//^ E loHgs et couris, étant verii-
pmeux. eaux, redressent directement la colonne vertébrale : telle est
ACTION DES MUSCLES Sl»I>'AUX POSTÉRIEURS. 85
raclion des faisceaux qui conslitueiit le long épineux du dos et les inter-épineux du cou : les petit et grand droits posté- rieurs de la tôle, en même temps qu'ils étendent la tête, lui impriment, à cause de leur obliquité, un mouvement de rota- tion en vertu duquel la face est dirigée de leur côté ; lorsque les muscles droits des deux côtés se contractenl , la tête est renversée directement en arrière. 2° Les faisceaux transversaires T du sacro- lombaire 2" Des faisceaux
transversalrcs.
étant verticaux et latéraux, redressent la colonne vertébrale en l'inclinant de leur côté, lorsqu'ils agissent d'un seul côté seulement, et la redressent directement lorsqu'ils agissent des deux côtés à la fois. 3° Les faisceaux du long dorsal étant des épineux transver- s» Des faisceaux
. . épineux trans-
satres ET prennent leur pomt d appui sur lepme, tandis que versaires. leur point mobile se partage entre les apophyses articulaires et les apophyses iransverses ou les côtes ; en conséquence, leur contraction a pour effet de redresser la colonne vertébrale et de la maintenir redressée ; mais leur obliquité a pour résultat un mouvement léger de rotation, moindre pour les faisceaux qui vont aux apophyses articulaires, plus considérable pour ceux qui vont aux apophyses transverses ; mouvement par lequel la partie antérieure du tronc est dirigée du même côté. Quand les muscles des deux côtés agissent ensemble, l'épine est re- dressée directement. Rappelons ici que le splénius , qui est pour la tête et pour les premières vertèbres cervicales le re- présentant du long dorsal, agit dans le même sens, mais d'une manière en quelque sorte exagérée. Ainsi, par la contraction du splénius gauche, la face est tournée à gauche, et la tête renversée en arrière et à droite ; même action de la part du grand oblique ou oblique inférieur de la tête. Quand les deux splénius et les deux obliques inférieurs agissent ensemble, la #,
tête est renversée directement en arrière. 4° Les faisceaux du transversaire épineu.v TE, ayant leur /r nos faisceaux
. ^ ^ , ... , transversaires
point hxe aux apophyses articulaires ou transverses, et leur cpincux. point mobile aux apophyses épineuses, ont, outre l'effet com- mun de redresser la colonne vertébrale, celui de lui imprimer
•
86 MVULOGIE.
Les iransvei- Il II mouvenieiu de rotation en vertu duquel la région anié-
saires épineux
sont les muscles neure du tronc est dirigée du côté oppose : ce muscle est, à
rotateurs de la
colonne vcrié- raisoH dc SOU obliquité, le rotateur par excellence de la co-
brale. ^ * *^
lonne vertébrale. Le grand complexus, qui est le transvcrsaire épineux de la tête, produit sur la tète le même effet, mais d'une manière beaucoup plus marquée. Ainsi, par la contraction du grand complexus gauche, la face est dirigée du côté droit, et la tète est renversée en arrière sur le coté gauche. Sous le rapport delà rotation, son action est diamétralement opposée à celle du splénius. On conçoit que lorsque tous ces muscles se contractent simultanément, les effets opposés sedétruisent, et le tronc est directement redressé ou renversé en arrière. L'oblique supérieur de la léle est le congénère du grand complexus sous le point de vue des mouvements de la tète. Succession Du restc, OU comprend la succession d'action qui a lieu dans
d'action des fais- . , . ,
ceaux des mus- loute la longucui' dcs muscles spinaux postérieurs. Le sacrum
des spinaux pos- o , *, /, . .,,.„.
K^rieurs. et 1 OS des ilcs foumisscnt un point d appui aux faisceaux qui
meuvent la région lombaire ; la région lombaire maintenue, devient le point d'appui des faisceaux qui meuvent la région dorsale j celle-ci, des faisceaux qui meuvent la région cervi- cale ; celle-là des faisceaux qui meuvent la tête, laquelle u seule des muscles indépendants. 11 est impossible de redresser la région dorsale et la partie inférieure de la région cervicale, sans redresser en même temps la région lombaire ; mais on peut mouvoir la tète à volonté, indépendamment de la colonne vertébrale. Les muscles Les musclcs spinaux postérieurs font équilibre au poids de
rfeurs"?ont''équi" tout le irouc ; d'où la lassitudc causéc dans toute la région
libre au poids du , , i i ' • i i • i .
tronc. dorsale, et surtout dans la région lombaire, par la station
longtemps continuée, par la marche, et même par la position assise , le dos n'étant pas appuyé ; d'où le repos produit par un décubitus horizontal. On voit que la rotation existe à peine aux lombes, au dos, et à la partie inférieure de la région cer- vicale. Mais à la partie supérieure du cou la rotation devient un mouvement très-énergique, et qui est en rapport avec la force et l'obliquité des muscles rotateurs.
«iL
DES APONÉVROSES DE LA RÉGION POSTÉRIEURE DU TRONC. 87
Des aponévroses de la région postérieure du tronc.
Nous étudierons successivement ces aponévroses au cou, au dos et aux lombes, el dans chacune de ces régions, nous con- sidérerons une ligne médiane et deux lames latérales.
Des aponévroses de la région cervicale 'postérieure. 1° La ligne médiane de celle région présente un raphé Raphé médian
r., f -, -, ^ 1 . . . 1 ^ 1 cervical posté-
fibreux , étendu de la protubérance occipitale externe a la rieur. sixième vertèbre cervicale, qu'on a mal à propos comparé au ligament cervical postérieur des animaux et qu'on appelle pour celte raison : ligament cervical postérieur. Mais on cherche vainement dans ce raphé qu'on serait tenté d'ap- peler ligne blanche cervicale postérieure, le vestige de ces fibres jaunes et élastiques verticalement dirigées, qui consti- tuent le ligament cervical postérieur des quadrupèdes.
Ce raphé fibreux médian, extrêmement épais et résistant, dans lequel se confondent les insertions aponévrotiques des trapèzes, splénius, petits dentelés supérieurs et rhomboïdes, droits et gauches, paraît constitué par des fibres transversales, par des fibres obliques entre-croisées d'un côté à l'autre et par des fibres entre-croisées d'arrière en avant. J'ai vu la partie de ce raphé étendu de la protubérance occipitale externe à l'axis remplacé par un muscle surnuméraire, qu'on pourrait appeler muscle du raphé cervical.
De la face antérieure du raphé fibreux part une cloison mé- diane qui sépare les deux grands complexus. Très-épaisse eu haut, mince en bas, celte cloison médiane est composée de cioison mé-
, . ,. . . diane qui sépare
faisceaux aponevroliques souvent distincts qui se portent en les grands com-
haut et en avant pour aller se fixer au sommet des apophyses
épineuses cervicales dans l'angle de bifurcation de ce sommet.
La partie supérieure de cette aponévrose médiane envoie entre
le grand et le petit droit postérieurs une lamelle très-forte qui
va se fixer aux arcs postérieurs de l'atlas et de l'axis. C'ebi
cette lamelle aponévrolique qui a été décrite sous le nom de
P!
88 MYOLOGIE.
ligament postérieur des articulations occipilo-aiioidieniic et alloïdo-axoïdienno.
De ce même raplic médian parient à droite et à gauche des lamelles, dont la direction est courbe et conccniriquc à la co- lonne cervicale. Ces lamelles fibreuses, véritables aponévroses, forment aux muscles entre lesquels elles s'insinuent des gaines remarquables par l'épaisseur et la résistance des parois.
Au bas du raphé cervical se voit l'ovale aponévrolique qui
résulte de la réunion des deux demi-ovales appartenant à cha-
ovaic aponé- que musclc irapczc. Cet ovale étendu de la sixième vertèbre
vroliquc des lia»
pèics. cervicale a la deuxième vertèbre dorsale, si remarquable par la
direction transversale de ses fibres, se comporte dilTércmment au niveau des apophyses épineuses et dans leurs intervalles. Dans l'intervalle des apophyses épineuses, il y a continuité parfaite entre les fibres aponévrotiques du trapèze droit et celles du trapèze gauche, si bien qu'il est impossible d'établir à ce niveau la moindre ligne de démarcation entre ces deux muscles. Au niveau des apophyses épineuses, le plus grand nombre des fibres aponévrotiques s'insère de chaque côté du sommet de ces apophyses-, mais la couche la plus superfi- cielle de ces fibres élude pour ainsi dire les apophyses qu'elle franchit pour seconiinuer avec l'aponévrose du trapèze opposé. Les lames aponévrotiques latérales qui partent du raphé sont au nombre de cinq. La première superficielle, sous-cu- tanée s'insère en haut à la ligne courbe occipitale supérieure, se continue en bas avec l'aponévrose dorsale superficielle, et en dehors atteint le bord externe du trapèze. Elle adhère à la peau par un tissu cellulaire entre-mêlé de vésicules adipeuses, et pourrait, à la rigueur, être considérée, moins comme une aponévrose que comme un tissu cellulo-fibreux. La seconde est placée sous le trapèze, recouvre les muscles splénius, rhom- boïde et angulaire et la partie supérieure du grand complexus ; la troisième est située au-dessous du rhomboïde et de l'angu- laire; la quatrième entre le petit dentelé et le splénius cl la cinquième enfin recouvre immédiatement le grand complexus. Pour compléter l'énuméraiion de ces feuillets fibreux disons
DES APONÉVROSES DE LA RÉGION POSTÉRIEURE DU TRONC. 89
qu'il en existe un dernier qui part en dedans , non plus du raphé médian postérieur, mais bien du sommet des apophyses épineuses cervicales, s'altache en dehors aux tubercules postérieurs des apophyses transverses du cou, en haut à Toc- cipital, et se continue en bas avec l'aponévrose dorsale du transversaire épineux (1).
Des aponévroses de la région dorsale.
La ligne médiane présente la série des apophyses épineuses, Ligne médiane, et dans l'intervalle les ligaments sur-épineux et inier-épineux remplacés à la région cervicale par les muscles inter-épineux. De ces apophyses et des ligaments qui les séparent naissent au niveau des deux ou trois premières vertèbres dorsales , les fibres aponévrotiques du trapèze qui concourent à la formation de l'ovale aponévrotique dont j'ai parlé, et au niveau des dixième, neuvième et huitième dorsales les fibres aponévrotiques de l'angle inférieur de ce muscle qui vont en décroissant de bas en haut de manière à former un triangle. Dans l'intervalle du demi-ovale et du triangle aponévrotique, les fibres musculaires du trapèze s'insèrent directement aux apophyses épineuses (2).
De la ligne médiane naissent, au-dessous de la peau, l'apo- névrose superficielle du trapèze ; au-dessous de ce muscle naissent : 1° l'aponévrose du grand dorsal, au niveau des cinq Aponévroses ou six dernières vertèbres dorsales ; 2" sur un plan plus pro- fond, des trois ou quatre premières vertèbres dorsales, l'apo- névrose du rhomboïde; 3° plus profondément l'aponévrose du petit dentelé supérieur, qui naît des deux ou trois premières
(1) On peut lire pour plus de détails la thèse de M. le docteur Degrusse. Paris, 1849.
(2) Une loi constante préside aux insertions musculaires en général. Toutes les fois que l'insertion directe des fibres charnues a pu suffire, cette insertion est préférée ; mais elle n'est applicable qu'à un petit nombre de cas. Les apo- névroses remplacent les fibres charnues : 1° lorsqu'une plus grande longueur de ces fibres charnues aurait été inutile, et alors les fibres aponévrotiques semblent continuer les fibres charnues ; 2° lorsqu'il a fallu concentrer sur une partie Irès- élroile du squelette l'insertion d'un grand nombre de fibres musculaires, et alors l'aponévrose se concentre en un tendon.
9Q MvOLOGii:.
verlèbres dorsales, et l'aponévrose iiilerinédiaire aux pciils deiuelés; U° les bandelelles aponévroiiqucs apparlenaiil au long dorsal.
Des aponévroses de la ré y ion lombaire.
Elles constituent une aponévrose très-importante, qu'on peut appeler aponévrose abdominale postérieure.
Sur la ligne 1° Sur la ligne médiane, on ne rencontre de ligament sur- épineux que jusqu au niveau de la deuxième vertèbre lom- baire. A partir de la deuxième vertèbre lombaire jusqu'à la deuxième vertèbre sacrée, on trouve une disposition analogue, quoique bien plus prononcée, à celle que nous avons remar- quée pour l'ovale du trapèze, c'est-à-dire que les fibres apo- névrotiques du côté droit passent intégralement à gauche, en franchissant, sans y adhérer, les sommets des apophyses
contimiiicdes épincuscs et Ics cspaccs iuterépiueux. L<^s fibres du côté droit
fibres iraDbver- . . » ,. , ,. , ,. .
sales. qui arrivent a cette ligne médiane dans une direction trans-
versale se continuent manifestement sans intermédiaire avec les libres iransvei sales du côté gauche. Mais les fibres obli- Entrecroise- qucs soit ascendantes, soit descendantes, s'entre-croiseiii non
meut des fibres . .» ,. » ,. ,
obliques. moins manifestement sur celle ligne médiane en passant du
côté opposé.
2** De cette ligne médiane, part de chaque côté une des apo- névroses les plus considérables du corps humain , occupant toute la largeur de la région lombaire. Cette aponévrose, con- Aponévrosedu DUC SOUS Ic uom d'aponévrose du grand dorsal, présente la grand dorsal. forme d'un large triangle dont l'angle supérieur serait iron- son bord ex- qué. Sou hord externe, qui donne naissance aux fibres char- '^'^"®* nues du grand dorsal, est obliquement dirigée de haut en bas
Son bordinfé- et de dedans en dehors. Son bord inférieur est mesuré non- "^"^' seulement par la moitié postérieure de la longueur de la crête
iliaque, mais encore par une ligne étendue de l'épine iliaque postérieure et supérieure, au tubercule postérieur de la troi- sième pièce du sacrum et dans l'intervalle de ces deux der- niers points, ce bord inféi ieur très-épais donne insertion au muscle grand fessier. La portion de ce bord qui s'insère à la
DES APONÉVROSES DE LA RÉGION POSTÉRIEURE DU TRONC. 91
crêle iliaque forme une espèce de cintre ou repli qui a beau- cintre aponé-
. j r.' 1 vrotique de ce
coup d analogie avec 1 arcade lemorale. bord inférieur.
Si on étudie la structure de l'aponévrose du grand dorsal, on structure de
, ,, r , i^i . ' 1 J. l'aponévrose du
verra quelle est composée défibres enlre-croisees dans di- grand dorsal, verses directions j que ces fibres aponévrotiques à directions différentes font suite à des fibres musculaires qui présentent une direction correspondante.
L'aponévrose que nous continuerons d'appeler aponévrose Lames fibreu- du grand dorsal est en effet le résultat de la fusion de plu- mnTia^formï- sieurs aponévroses : 1° de l'aponévrose du grand dorsal, 2° de vTse du^g?aîid celle du petit dentelé inférieur qui est intimement confondu avec elle dans ses deux tiers internes , et qui ne s'en sépare que dans son tiers externe ; 3° de l'aponévrose du petit oblique qui n'occupe que la partie inférieure de cette aponévrose (1) ; lx° du feuillet postérieur de l'aponévrose du muscle iransverse de l'abdomen, muscle des parois abdominales que nous étu- dierons dans un instant.
Enfin le grand fessier, dans l'intervalle qui sépare l'épine uneaponévrose
... * , . , . , , . . , • ^ 1 du grand .fessier
iliaque postérieure et supérieure de la troisième pièce du sa- y concourt. crum, prend son insertion à une aponévrose confondue avec la partie inférieure de l'aponévrose du grand dorsal, mais dont l'existence est démontrée par l'addition de fibres dirigées comme celles du grand fessier, auxquelles elles font suite. Or, s'il est impossible de séparer par la dissection , même impossibilité
1 ,,,.,.. r , ,» , , ,. de la séparation
avec le secours de 1 acide nitrique étendu deau, les lamelles de ces divers
feuillets aponé-
aponevroviques qui appartiennent a chacun de ces muscles ; il vrotiques. est facile de reconnaître par les directions diverses des fibres ou transversales, ou obliques ascendantes, ou obliques des- cendantes, quelles sont celles de ces fibres qui appartiennent à tel ou tel muscle. Je ferai remarquer que dans l'espèce de treillage qui résulte du croisement de tant de fibres diverses,
(1) Il s'en faut bien que l'aponévrose du petit oblique occupe toute la hau- teur de la région lombaire. Destinée à l'origine des fibres les plus postérieures du petit oblique, elle est composée de fibres dont la direction est la même que celles de ce muscle, et qui vout s'insérer à la dernière vertèbre lombaire et à la partie postérieure de la crête de l'os des îles.
02 MYOLOGIE.
les fibres aponévroliques du grand dorsal subissenl une sorte de déviation, de telle façon qu'elles ne suivent pas rigoureu- sement la direction des fibres charnues. Je signalerai dans cet entre-croisement la continuité des fibres aponévroliques inférieures du grand dorsal gauche avec les fibres aponévro- liques d'origine du grand fessier droit, et réciproquement. Aponévrose de 2° Au-dessous de la très-large aponévrose du grand dorsal,
la masse coni- ^ , ,
iminc. naît 1 aponévrose si épaisse de la masse commune, aponévrose
que nous avons vue constituer l'origine principale du muscle grand dorsal, et dont nous avons noté la division supérieure- ment en languettes aponévroliques. Les fcuiiicis o° Comme feuillets de l'aponévrose abdominale posté- moycn"dc Papo- ricurc, je dois noter par anticipation le feuillet antérieur et îcrsTfont pan?c le fcuillct moycu de l'aponévrose postérieure du muscle trans-
de l'aponévrose tt'h. .-• •« iii i
abdominale pos- vcrsc. Lc fcudlct autcneur qui naii on avant de la base des t rieure. apophyses iransversesdes vertèbres lombaires, et qui passe
au-devant du carré des lombes ; 2" le feuillet moyen incompa- rablement plus résistant que le feuillet antérieur, qui naît du sommet des apophyses transverses des vertèbres lombaires et qui passe derrière le carré des lombes. Nous avons déjà vu que le feuillet postérieur de cette même aponévrose du muscle iransverse se confondait avec l'aponévrose du grand dorsal. Il suit de là que l'aponévrose abdominale postérieure con- stitue deux gaines aponévrotiques, l'une pour la masse com- mune au sacro-lombaire et au long dorsal , et l'autre pour le carré des lombes.
MUSCLES DE LA RÉGION ABDOMINALE ANTÉRIEURE.
Ces muscles sont Xohlique externe, Vohlique interne, le transverse , le grand droit de l' abdomen, et le pyra- midal, quand il existe : en tout, dix muscles, cinq de chaque coté.
Grand oblique, ou oblique externe de l'abdomen. Préparatio7i. \° Faire à la peau de l'abdomen , à partir du cartilage
GRAND OBLIQUE DE l'aBDOMEN. 93
(le la huitième côte, une incision oblique de haut en bas et de dehors en dedans ;
i>,« Comprendre dans l'incision une lame celluleuse fort adhérente qui revêt immédiatement le muscle ;
3° Pour la préparation de ce muscle , ainsi que pour celle de tous les muscles abdominaux, placer un billot sous la région lombaire, et suivre exactement, dans la dissection, la direction^des fibres charnues.
Ainsi nommé à cause de la direction de ses fibres, le muscle situation et
lîKure. grand oblique ou oblique externe de V abdomen , forme la
couche musculaire la plus superficielle et la plus considé- rable des parois abdominales, dont il occupe les parties laté- rale et antérieure : il est très-large, quadrilatère, recourbé sur lui-même.
Insertions. Il s'insère, d'une "part, 1° à la moitié anté- insertions, ricure de la lèvre externe de la crête iliaque; T au bord externe de l'aponévrose abdominale antérieure , et par elle à la ligne blanche, au pubis et à Tarcade fémorale; d'une autre part, à la face externe et au bord inférieur des sept ou huit dernières côtes, costo- abdominal (Chaussier), ilio-pubi-costo-abdominal ( Dumas).
Les insertions supérieures ou costales de ce muscle se inscnions
font sur le trajet d'une ligne oblique de haut en bas et d'avant en arrière, ou plutôt suivant une ligne courbe à convexité supérieure, par sept ou huit languettes anguleuses, charnues et aponévrotiques , auxquelles on donne le nom de digita- tions. Ces digitations vont en augmentant de largeur de haut en bas jusqu'à la huitième côte, puis en diminuant jusqu'à la douzième ; les plus petites digitations sont la première et la douzième, surtout la douzième. Les quatre ou cinq digitations les plus élevées s'entre-croiseni, à la manièie des doigts de la main (d'où le nom de digitations) , avec les digitations du grand dentelé. Les trois ou quatre digitations inférieures s'enire-crolsent avec celles du grand dorsal qui les recou- vrent. Quant au mode précis d'insertion des digitations aux insertion pré-
^*. Il e '. ^ \ p . j • . 1- cise des digila-
coies, elle se fait a la face externe de ces os, suivant une ligne tions. oblique de haut en bas, et de dedans en dehors, ei se continue
^4 MYOLOGIE.
dans une assez grando étendue le long du bord inférieur de la Insertions au côte Correspondante. Celle insertion au bord inférieur des
bord infOrieur
des côtes. cotes a lieu par une languette aponévroiique : il n'est pas rare
de voir quelques faisceaux musculaires détachés du grand
oblique se continuer soit avec le grand dentelé, soit avec le
grand dorsal, soit avec les intercostaux externes.
Lesdigiiaiions La séric dcs insertion^ costales constitue le bord supérieur
formeni une li- '^
gnc courbe fes- du muscle qui représente une ligne courbe festonnée, dont la convexité est tournée en haut et en arrière. Il en résulte que la première digiiation s'insère tout près du cartilage costal correspondant, (|ue les suivantes s'en éloignent, que les plus inférieures s'en rapprochent, et que la dernière s'attache au sommet du cartilage de la dernière côte. Nées de ces insertions costales, les flbres charnues se portent obliquement en bas et en avant (phliquus desce^idens, Vésale), en suivant toute- Direction obu- fois diverses directio7is : les postérieures presque verticale-
que en bas et en , , , ,. , , , ,
avant. ment en bas; les moyennes obliquement, de haut en bas et de
dehors en dedans ; les supérieures presque horizontalement en
Terminaison à dcdaus : toutcs sc terminent, 1° les postérieures par de courtes
raponévrose ab- _, , . , , , ... ^„ ,
dominaie anté- fibrcs aponcvroiiques, a la crelc iliaque ; 2° les antérieures au
rieure.'i i j . . j» i ' • .-.
bord externe et concave d une large aponévrose qui constitue le feuillet superficiel de l'aponévrose abdominale antérieure, laquelle s'eiilre-croise sur la ligne médiane avec celle du côté opposé, pour concourir à la formation de la ligne blanche, et se replie en bas pour constituer l'arcade crurale. (Voyez plus bas Aponévrose abdominale aiite'rieure.^
Il est à remarquer que la direction des fibres du grand oblique est précisément la même que celle des fibres des muscles intercostaux externes. Rapports. Rapports. Le grand oblique est recouvert par la peau , le
tissu cellulaire adipeux qui la double, ei un peu en arrière par le grand dorsal. Il recouvre le petit oblique, la partie antérieure des sept à huit dernières côtes, leurs cartilages et les muscles intercostaux externes correspondants. Le rapport le plus remarquable est celui qu'affecte son bord postérieur avec le bord externe du grand dorsal ; tantôt , et cette dispo-
PETIT OBLIQUE DE l'aBDOMEN ET DU CBÉMASTER.